Majestueuse

Partie I - Chapitre 6

- Tu pourrais au moins nous raconter ce qu'il s'est passé avec un des inconnus d'hier! Râla Susan. 

Je hochais la tête négativement un sourire malicieux plaqué sur les lèvres. Pour une fois que ma vie amoureuse était plus trépidante que celle de mes amies, je comptais en profiter. 

- Vous êtes restés seuls suffisamment longtemps pour qu'il te fasse des choses qui feraient rougir un prêtre, rajouta Emilie espièglement.

Je levai les yeux au ciel et replaça correctement mon chapeau de paille sur la tête. 

- Si vous voulez tout savoir, il ne m'a pas embrassé. 

Mes amies firent toutes les deux des petits cris scandalisés. Je riais de leur réaction même si je restais assez gênée d'être au cœur de l'attention. D'ordinaire, j'écoutais plus les récits et potins des amourettes de mes amies. Aujourd'hui, c'était moi la femme fatale puisqu'il ne s'était rien passé entre les amis de "l'inconnu" et les filles. 

- Enfin bref, parlez d'un autre sujet je vous en supplie, demandai-je en replongeant dans mon journal. 

Nous étions toutes les trois sur la plage. Nous étions en train de bronzer, de récupérer de la soirée de la vieille et accessoirement prévoir une nouvelle sortie nocturne.

- On pourrais retourner à Monaco, suggéra Susan.

- Oh non! Dis-je un peu trop rapidement.

Secrètement, j'avais peur de voir une nouvelle fois cette inconnu. J'avais réfléchis à notre altercation toute la nuit sans trouver le sommeil. Il semblait si étrange et mystérieux. Il dégageait quelque chose de dangereusement impressionnant et après maintes réflexions, j'avais décidé qu'il était mieux pour moi d'éviter de le revoir à nouveau... Même si parfois, je n'avais pas l'impression de contrôler nos rencontres.

- On pourrait rester sur Nice aussi, suggérai-je.

- Madame a peur de recroiser son bel inconnu? Demanda Emilie qui me connaissait trop bien.

Je lui répondus par un doigt d'honneur riant à moitié. Nice me semblait une bonne alternative. Une soirée sûre, oui. 

- Ne traînons pas alors, décréta Susan en commençant à ranger ses affaires. 

Nous la suivîmes et bientôt nous furent à la maison, prête à sortir et à s'amuser toute la soirée comme mes amies et moi en avions la recette. 

                                                                                        ***

- Arrête! Dis-je en éclatant de rire à la dernière blague d'Emilie. 

Je pouffais avec Susan, verre de rosé en main. Le bar que nous avions choisi était parfait. Il n'y avait pas énormément de monde et nous avions une magnifique vue sur la promenade des Anglais. 

Mais la soirée ne venait que de commencer et mes amies au sang chaud commençaient à s'impatienter. 

- Et si on changeais d'endroit? Proposa Susan.

J'acquiesçais et Emilie demanda au serveur qui passait près de nous de régler l'addition. Une fois nos verres payés, je me levais la première les yeux plongés dans mon téléphone afin de trouver la meilleure boîte de Nice. 

Emilie regardait par dessus mon épaule mon téléphone et nous étions si concentrées que je ne remarqua pas directement le trouble de Susan. 

- Venez les filles, j'ai envie de prendre l'escalier là-bas, il y a moins de monde.