- Cara?
Ma mère venait d'ouvrir ma porte.
- Oui? Lui répondis-je tout en levant le nez de mon livre.
- Je vais faire quelques courses. Tu as besoin de quelque chose?
Je secouai la tête négativement.
- Non je n'ai besoin de rien maman.
Ma mère me sourit tendrement.
- Continue tes révisions. Il faut absolument que tu obtiennes une mention ce semestre, me dit-il avec un clin d'oeil.
Je levai les yeux au ciel en maugréant mais ma mère avait déjà fermé la porte. Je soupirais un grand coup et m'étira. Je ne voyais pas le bout de mes révisions. Il ne me restait que quelques partiels à passer et j'allais enfin finir ma première année d'université.
Je me levais du pouffe rose dans lequel j'étais avachie. Puis, je partis en direction de ma cuisine après avoir entendu ma mère quitter l'appartement. Je me préparais un thé et en attendant que l'eau chauffe, je piquai une barre de céréales et commença à la manger. En cette période de révisions, je m'accordais tous les écarts. Tous les écarts, y compris celui de ne pas réviser les trois quarts du temps.
J'étais bonne élève, obtenant toujours une moyenne à peu près acceptable. Ma licence d'histoire de l'art était bien classée à l'échelle des universités françaises mais le travail demandé était loin d'être astronomique.
Mon thé prêt, je revenais dans ma chambre et replongeais dans mon livre à la couverture peu équivoque. L'histoire était celle d'une jeune fille d'à peu près mon âge, qui tombait amoureuse d'un homme puissant. Ce dernier correspondait à toutes les définitions de la virilité et avait même un penchant pour la crime.
Il s'était imposé dans la vie du personnage principal et avait bouleversé toutes ses croyances d'un revers de la main. Il lui faisait découvrir le sublime plaisir du sexe, de l'autorité et de la domination. Plusieurs fois, ma culotte s'était retrouvée trempée à la fin des chapitres les plus luxurieux et je prenais le même malin plaisir à me soulager en imaginant les mains de cet homme sur mon corps.
Autant dire, exactement le genre de récit que je chérissais. Un homme viril tombant sous les charmes d'une femme en apparence banale et transparente. Quel sentiment pouvait être plus gratifiant que l'on vous connaisse entièrement en un seul regard?
Depuis que je lisais cette histoire, ma vie sentimentale en avait pris un coup. Les garçons de mon âge m'attiraient de moins en moins. De façon générale, la séduction était devenue banale pour moi, sans intérêt. J'étais habituée à recevoir des regards intéressé par des hommes de mon âge ou plus vieux, à être draguée par les garçons de mon université... Mais il me fallait plus. Depuis quelques temps, toute l'attention que je recevais me laissais sur un sentiment amer d'insatiété.
J'ignorais en quoi consistait exactement ma soif. Un besoin profond de ressentir de la passion? Une curiosité à connaître le goût du sexe? J'y réfléchissais souvent et je ne trouvais jamais réponse à mes questions. De toute façon, ce n'était pas mon pire problème. Ma priorité était de m'amuser, j'avais 19 ans, j'étais belle et je plaisais. Que voulais-je de plus?
Je dégustais mon thé et à mon grand désespoir, j'arrivais au chapitre final. Il y a quelques jours, j'avais appris que l'auteur sortirai le prochain tome dans six mois. Je détestais ça. Attendre. Attendre la suite de l'intrigue sans rien pouvoir faire d'autre.
Préférant garder ce dernier chapitre pour ma lecture du soir, j'envoyais un message à une amie qui faisait les mêmes études que moi. Je lui proposais un après-midi shopping à Citadium, un grand centre commercial du IXème arrondissement.
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Majestueuse
RomanceDans majestueuse, il y a tueuse. Cara s'est toujours appliquée à se tenir loin des ennuis. Mais cette nuit là, elle ne réussira pas. A vrai dire, que ferait une jeune femme d'à peine 20 ans à Monaco autour de businessmans fallacieux?