Partie III - Chapitre 6

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Assise sur le bar, je le surplombais presque.

- Redis le.

- Quoi?

Ses lèvres s'étirèrent sans que son sourire atteigne ses yeux.

- Tu le sais très bien.

Je bougonnais. Je savais très bien quels mots il voulait. En regardant le sol, j'articulais à peine.

- Je suis à toi, murmurai-je tandis que prononcer ces mots embrasait ma peau.

Je sentis la pression de ses mains sur ma mâchoire. Il releva mon visage afin que nos yeux se fassent face.

- Je n'ai pas bien entendu Cara.

- Tu le sais très bien, gémis-je.

Sa poigne descendis sur mon cou et exerça une légère pression.

- Tu veux que je choisisse la manière forte? Chuchota-il dans mon oreille.

Prenant une grande respiration, je clamais d'une voix claire.

- Je suis à toi.

- C'est bien mon petit cœur.

Il plantait de légers baisers mouillés dans mon cou, me faisant tortiller entre ses bras.

- Ermès... Arrête...

Je posais mes mains sur ses bras, pensant vainement que je pouvais le faire stopper. Au fond de moi, je ne voulais pas qu'il arrête. La partie folle de mon esprit me criait fort de le laisser.

Mais mon instinct me poussait à fuir. C'était presque animal. J'avais l'impression d'être cette proie. Mais je ne l'étais pas. Il me l'avait assuré. J'avais une pression sur lui. Il était loin d'être à ma merci mais il avait ce quelque chose, cette dépendance vis-à-vis de moi qu'il ne pouvait pas réfuter.

Il fallait que j'en joue. Toutes les cellules de mon corps se sentaient en danger et me poussaient à fuir. Et c'était le cas depuis qu'il était entré dans ma vie.

Ce danger d'être dépendante.

Je ne voulais pas lui appartenir. Je voulais être libre.

Libre.

- Ermès, lâche-moi!

Je le sentais grommeler contre ma poitrine.

- Quoi ma belle?

Mon cœur se serra à l'entente de ce surnom que je n'allais plus entendre.

-Je... Je ne veux plus continuer ça avec toi. C'est finis.

Il me toisa. Se dégageant de mon cou, il recula et croisa les bras.

- Tu es sérieuse Cara?

Il ris doucement.

- Tu penses sérieusement que je vais te laisser partir?

Il s'avança vers moi et posa ses mains à proximité des mes cuisses.

- Je t'ai traquée pendant des mois, je ne vais pas te laisser fuir comme ça.

Comme s'il voulait que j'assimile ses paroles, il articula.

- Tu. Ne. Partiras. Pas.

Ce genre de discussions s'était multiplié. Elles se terminaient toutes par des disputes. J'attendais la fois de trop, celle où Ermès dépasserait les bornes.

Et elle était arrivée. Un matin, je m'étais réveillée à la villa Borgia sans avoir le souvenir de m'être déplacée en Italie.

Assez surprenant soit il, je m'étais échappée sans trop de difficulté. J'avais roulé longtemps, plusieurs jours sans m'arrêter.

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