Il m'a dit qu'il ne m'aimait pas. Il ne ressentait qu'uniquement de l'amitié pour moi. Je lui ai souri et j'ai pris la fuite. Je n'ai pas atteint ma salle de classe qu'il me retint. Il me fixait. Ses yeux verts scrutaient les miens. Je pris sa tête entre mes mains et en lui souriant, je posai mes lèvres sur sa joue. Sa barbe naissante piquait mes lèvres humides, ses cheveux longs me chatouillait le nez, ses bras m'encerclaient et sa bouche me souriait. Ne voulant pas briser cet atmosphère, je posai ma tête sur son épaule tout en passant mes bras autour de celles-ci. Gentiment, la pression autour de moi s'abaissait. Je le lâchai progressivement. En se penchant, il embrassa mon front. Je partis. Il resta les bras ballants au milieu du couloir, les autres passaient à côté mais ne lui prêtaient pas attention. Je souriais. Personne ne savait pourquoi et personne ne le saura. J'entrai dans la salle en baissant la tête. Toute ma classe était joyeuse, tous riaient. Je m'assis sur une chaise du fond. Je savais que j'allais juste attendre la fin du cours, pas la peine de sortir mes cahiers. Je pensais à ce qu'il c'était passé avant. C'était la première fois qu'on était si proche. Était-ce un signe ? Voulait-il plus de moi malgré ce qu'il me disait? Tout le monde se calma, enfin extérieurement parce qu'à l'intérieur, mes questions tournaient encore et encore dans mon esprit. Le prof nous parla de la théorie de la connaissance ce jour là. Tout est relatif sauf l'absolu. Et je voulais absolument, en ce moment-même, être dans ses bras, l'embrasser, le voir sourire, l'entendre me dire "je t'aime". Lorsque j'entendis mon nom, je relevai la tête.
- Pouvez-vous enlever cette capuche et m'expliquer ce que signifie la citation bouddhiste "Si tu rencontres Bouddha, tues-le." ?
J'abaissai mon capuchon à l'arrière, triturai mes doigts en bredouillant ma réponse.
-Comme Bouddha est une entité Toute Puissante, il est de ce fait absolu et s'il est absolu, on ne peut le rencontrer car à partir du moment où on le rencontre, il devient un être relatif mais c'est impossible car il est absolu. De ce fait, si quelqu'un rencontre Bouddha, ce n'est pas Bouddha mais un escort donc il faut le tuer.
-C'est exact. Pour la prochaine fois, tout le monde essaie de comprendre cette théorie. Vous pouvez disposer.
Tandis que tous se précipitait vers l'extérieur, je sortis doucement en rabattant ma capuche. Je le vis alors. Il était assis contre le mur face à ma salle de philo. Lorsqu'il me vit, il se leva. Il m'embrassa sur la bouche cette fois.
-Je t'aime, Melvin
-Moi aussi et un peu trop si tu veux mon avis, Scott.
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Des textes en vrac pour arrêter mon trac
PoetryDes petites histoires, mes petites histoires. certaines réelles d'autres imaginaires. Certaines drôle et d'autres tristes