Sauvages

13. Je me fais diriger par deux enfants de neufs ans

Malgré toute la haine que je portais à cet Antonin tombé du ciel, je du reconnaître qu'il ne s'était pas fichu de nous. Nous arrivâmes si vite que je me demandai s'il n'y avait pas sorcellerie là dessous. Ce n'était pas possible que nous soyons si près et si loin à la fois. Le décors avait quelque peu changé – plus sauvage, authentique comme si la végétation reprenait quelque peu ses droits. J'avais du mal à croire que nous étions toujours en France – du moins si proche des grandes villes. Les interrogations se multipliaient dans ma tête sans que je n'ose rien demander à notre guide. Il me restait tout de même un minimum de dignité.

__ Noah ?!

__ Quoi ?

Antonin s'avançait vers moi ce qui n'annonçait clairement rien de bon une nouvelle foi. Le soleil tapait et j'étais fatiguée mais lui ne semblait pas faire le moindre effort malgré ses vêtements noirs devant sans doute le faire cuir bien plus efficacement.

__ J'ai trouvé ta rime!

__ Oh, ce que t'es pénible...

__ Antonin le saint, ça te va ?

Je grimaçai sans même prendre la peine de lui répondre. Cet idiot avait certainement un plus gros ego qu'Alia, Charlie et moi réunit. Le pire était à craindre.

__ Sinon, on est arrivé.

__ Ah bon, déjà ?

Je ne pu m'empêcher d'être surprise. J'avais bien entendu remarqué que nous approchions du but mais je ne nous savait pas si proche pour autant. Pour la première foi, j'eus une once de sympathie envers Antonin. Au moins, il nous avait conduit à bon port, c'était déjà ça, peut-être qu'au fond, il n'était pas si mauvais.

__ Et oui petite tête, alors merci qui ?

Je retirai tout de suite ce que je venais mentalement de me dire. Alia sautillait partout, excitée comme une puce. Je n'étais pas sûre qu'elle allait s'en remettre. Il y avait de plus en plus d'arbres autour de nous, des ancêtres parfois si grand qu'on ne voyait pas la fin, rien avoir avec les forêts de sapins artificielle où tous les troncs étaient plantés parfaitement à x mètres les uns des autres. Le spectacle était aussi irréel qu'effrayant.

__ Comment est-ce possible ?

Je remercierai presque Charlie d'avoir posé la question à ma place. Oscillant en permanence entre ma fierté et ma curiosité, je ne parvenais pas à poser la moindre question de peur qu'Antonin ne se moque de moi. Pourquoi avait-t-il donc fallut que ce soi lui qui nous trouve ?N'employaient-ils pas d'autres guides chez les sauvages ?Je fulminais intérieurement en évitant de me prendre des racines de plus en plus grosses. Si je m'étalais maintenant, c'était vraiment la fin de ma dignité.

__ Oh ça, c'est la magie d'Aliona.

Je retournai vivement la tête vers les deux garçons. Le discussion devenait soudainement beaucoup trop intéressante.

__ Aliona ?

__ Vous êtes vraiment des novices en fait ? Vous êtes venus jusqu'ici sans jamais avec entendu parler d'Aliona ? Je savais que j'aurais du vous faire passer un quiz avant de vous embarquer avec moi !

Je levai les yeux aux cieux en laissant le garçon s'emporter tout seul et tournant à nouveau mon attention vers l'endroit où je mettais les pieds. Le soleil avait de plus en plus de mal à passer à cause des couches de feuille. Je cru apercevoir des lianes à certains moments. Ça y est, nous étions dans la forêt amazonienne à présent ! Pourvu qu'il n'y ait pas de serpents, de mygales ou de moustique. Quelles plaies !

__ Du coup, c'est qui ?

Heureusement que nous pouvions toujours compter sur Alia et ses adorables sourires pour récupérer cet idiot d'Antonin.