Work of Art. // L.S.

Chapitre XVI. our laughs.

Lewis.

Louis est arrivé à l'hôpital vers sept heures du matin avec, dans ses mains, trois sachets de viennoiseries et une bouteille de jus d'orange. Je venais tout juste de me réveiller, après avoir passé la nuit dans le fauteuil, près de White, et étais ravi de revoir mon compagnon.
Ses lèvres retracent les miennes lentement, alors que nous venons de sortir de la chambre d'hôpital. Je prends son visage en coupe, savourant sa chaleur et la tendresse de ses gestes contre ma taille. C'est si bon de sentir à nouveau une peau contre soi, des mains familières nous caresser et sentir régulièrement la même paire de lèvres redessiner les nôtres. Nous nous séparons lentement, gardant, tout de même, nos fronts collés l'un contre l'autre. J'humecte mes lèvres et inspire l'odeur fraîche de Georgio Armani, dont Louis prend l'habitude de se vaporiser. Ses mains ont franchie la barrière de mon haut et caresse mon abdomen, embrassant, de temps à autres, mes lèvres.

  Après quelques secondes passées dans les bras de l'un et de l'autre, nous nous détachons et rentrons dans la chambre de mon frère, en silence.

- Tu as bien dormi, Bonhomme? entends-je chuchoter Louis.

J'ouvre lentement les yeux, afin de découvrir mon petit frère avec le sourire aux lèvres et mon amant à ses côtés, déballant le petit déjeuner.

Louis saisie un verre, qu'il remplit de jus d'orange frais, avant de le donner à White, qui l'attrape, ravi. J'esquisse un sourire, avant de m'étirer et de me lever doucement, allant embrasser le front de mon petit frère, suivi par celui de mon copain, qui prend une bouchée dans une des brioches Suisses. Il remplit un nouveau verre de jus, avant d'en prendre une gorgée et de me le tendre. Je le bois cul sec et prends la moitié d'un pain au chocolat, après avoir fait une grimace à mon petit frère. Ce dernier rigole et Louis en profite pour se moquer de moi. White s'y met également et, ensemble, explose de rire lorsqu'ils essayent de reproduire ma grimace. Je secoue la tête, feins de partir bouder, avant de sourire et de prendre l'autre moitié du pain au chocolat et de partir vers la baie vitrée.

À l'horizon, le ciel est bleu marine et une superposition de jaune peint le ciel. Des nuages se forment progressivement, dans une allure de fumée et se cachent derrière les hautes tours face à nous. Ces dernières sont noires et peinent à être visible face à l'obscurité de ce début de matin. Derrière moi, les voix des deux hommes qui partagent ma vie résonnent joyeusement, alors que Louis prévient White qu'il nous dessinera, une fois notre petit déjeuner avalé. Mon petit frère s'exclame gaiement qu'il voudrait avoir le tableau final et mon compagnon feint d'hésiter d'accepter. De petites vagues formées par le vent matinal déforment le paysage face à moi, pendant que je prends une gorgée de ma boisson fruitée et que je fais demi tour, afin de me retrouver face au lit de mon frère et Louis en train de préparer ses outils de dessin.

- Ne bouge pas, White, dit Louis en souriant.
- C'est dur!

À ses côtés, je ne peux m'empêcher de pouffer, et baisse la tête, alors que Louis annonce, vexé, que son trait de pinceau s'apprêtait à dessiner le contour de mes mâchoires. Il secoue la tête et reprend le dessin de mon visage.

  Ses yeux sont concentré sur sa tâche et je ne peux que le trouver beau. Ses yeux clairs sont légèrement fermés et ses sourcils froncés. Sa lèvre inférieure est coincée entre ses dents, qu'il titille frénétiquement. Nous sommes, depuis maintenant une bonne heure, figés face un Louis concentré et râleur. Ce dernier avait promit à White qu'il ramènerait le matériel nécessaire à la production d'une œuvre d'art, et qu'il nous peindrait tout les deux. Malgré le fait que poser pendant plusieurs heures, sans avoir le droit de bouger, n'est pas une mince affaire, voir le visage fier et heureux de Louis m'apaise. J'aime la complicité qu'a ces deux-là et en suis rassuré. Je ne sais pas comment j'aurais fait, si White n'avait pas accepté Louis autant qu'il le fait.