Chapitre XVIII. truth.

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Harry.

Ses fines mains se baladent sur mon corps perlant de sueur, pendant que sa paire de lèvres retracent mes mâchoires et que ses dents goûtent ma peau chaude. Je le sers contre moi, enfonçant mes ongles dans son dos et balançant ma tête en arrière, la collant contre l'oreiller. Ma lèvre inférieure coincée entre mes dents, je retiens un gémissement et sens Louis accentuer ses mouvements de reins contre mes hanches. En passant par ses mèches de cheveux, à la peau de ses bras et le tissu des draps sur lesquels nous nous unissons, mes mains font des allers et retours, serrant ce qui se trouvera dessous et perdant la tête sous ses gestes. Ses grognements s'accentuent, alors que je tente de cacher les miens. La fenêtre de sa chambre est ouverte, laissant pénétrer la brise de ce soir, qui fait danser les rideaux d'un blanc transparent. La lumière du réverbère face à nous reflète la silhouette de Louis au-dessus de moi, laissant s'échouer, sur le matelas, l'ombre de ses biceps. Son sexe se retire de moi, alors qu'il vient rapidement s'empaler sur moi, après m'avoir demandé d'enfiler un préservatif. Sa tête se relâche en arrière, pendant que mes mains enferment ses côtés, l'intimant, dans un soupire, d'aller plus vite. Quelques coups de reins ci et là, et j'accentue mes mouvement de hanches, enfonçant mes talons dans le lit. Les paumes des mains de mon compagnon reposent sur mon abdomen, se donnant appuie dessus, pendant que mes doigts s'enroulent autour des barreaux de la tête du lit. Les papillons remuent dans mon ventre, de l'eau salée perle la totalité de mon corps, des gémissements et des cris incontrôlés m'échappent, mes jambes me brûlent, mes yeux sont fermés et mes bras viennent rapidement s'enrouler autour du corps de mon partenaire. Je brûle de désir pour lui, m'accrochant à sa peau et délivrant mon plaisir, nous jouissons à l'unisson, essoufflés, nos lèvres et nos verges se dégonflant, soupirants de plénitude.
Nos corps retombent à la renverse, la respiration coupée et sans haleine. Louis reste quelques secondes allongé sur mon torse, avant de se retourner et de se mettre à mes côtés, près de mon flan. Nous reprenons calmement notre respiration, se lançant quelques regards, quelques baisers, par-ci et par-là.

En enfilant ma paire de jeans troués, je m'autorise à détailler le corps chétif de mon amant, qui repose sur le lit. La couverture bleue marine recouvre le bas de son corps, laissant apparaître ses poils pubiens. Je pourrais reconnaître son corps entre des millions. Je l'ai temps observé à la fin de chacun de nos ébats, que, de son nombre tatoué sur la partie gauche de sa poitrine, en passant par ses abdominaux légèrement dessinés, jusqu'à la courbure de son fessier, je connais sur le bout des doigts les parcelles de son corps. Ses sourcils sont légèrement froncés durant son sommeil, sa main droite est posé à plat sur son ventre, et son visage est tourné sur le côté, en direction de la porte. Sa respiration est calme et, comme à mon habitude, en remontant la braguette de mon pantalon, je ne m'autorise à faire aucun bruit, de peur de le réveiller et de devoir lui dire au revoir, de devoir lui promettre que je reviendrai à un autre moment, que je ne passerais, une nouvelle fois, pas une nuit entière avec lui. Je préfère fuir que de lui dire droit dans les yeux que je ne reste pas avec lui parce que je dois partir retrouver ma famille. Évidemment, nous le savons tous les deux, mais nous nous taisons à l'unisson.

L'ombre de son nez est dessinée par la lumière blanche et froide qu'émet la lune, sur l'oreiller blanc. Je rêverais qu'il ouvre les paupières pour que je puisse voir une énième fois ses iris bleus et son innocence. En même temps, je rêve qu'il ne se réveille jamais avant mon départ, pour ne pas à avoir à faire face à sa déception et au jugement que je pourrais lire dans ses pupilles. Doucement, je fais le tour du lit, attrapant à la volée mon haut et ma paire de chaussette, avant d'être délicat sur ma pointe des pieds, afin de récupérer mes affaires personnelles et de partir en direction de la porte d'entrée et de repartir. Peut-être m'a-t-il vu ou entendu. Peut-être me voit-il à chacune de mes fuites et que sa déception augmente toujours plus. Peut-être le sait-il mais qu'il continu d'accepter mes rencontres. Pourquoi n'arrête-t-il donc pas? Ne lui ai-je pas prouvé de mille et une façons que je n'étais pas l'homme qu'il réclame tant? Pourquoi reviens-je vers lui? Pourquoi m'accepte-t-il encore?

Work of Art. // L.S.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant