II

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Neidza , mon Dieu !

Devant moi se dressait une magnifique Rolls Royce, éclatante sous les rayons du soleil. Sa carrosserie rouge vif, soigneusement polie, était ornée d’un bouquet de fleurs tropicales, symboles de la richesse florale d’Haïti. La voiture, un véritable chef-d'œuvre d’artisanat, incarnait parfaitement le luxe que nous avions toujours désiré pour L'HAB. Je ne pouvais détacher mes yeux de cette œuvre d'art automobile.

— Elle te plaît ? demanda-t-il, l'excitation palpable dans sa voix.

— Évidemment, elle est sublime ! Waouh, Myke, je n’arrive pas à y croire.

J'allais lui passer les bras autour du cou, mais il prévint mon geste avec un sourire en coin.

— Madame souhaite-t-elle faire un tour dans sa nouvelle voiture ? demanda-t-il en ouvrant la porte avec une révérence théâtrale.

***

Après une douche revigorante, je choisis l’une de mes robes neuves, confectionnée par des artisans locaux pour capturer l’essence du luxe haïtien. Emportée par les préparatifs, je n'avais même pas pensé à engager une maquilleuse. Heureusement, Clayde, experte en maquillage, était là pour me sauver. La robe, en soie luxueuse d’un vert profond, mettait en valeur mes cheveux noirs mi-lisses, mi-bouclés, et illuminait mon regard sombre. Je me reculais pour admirer l’ensemble dans le miroir, constatant avec satisfaction que mon sourire n’avait pas quitté mon visage depuis le matin. Tout cela grâce à Myke.

Depuis le financement de L'HAB, il avait toujours été à mes côtés, me soutenant dans les moments difficiles qui avaient suivi la perte de papa. Aujourd’hui encore, il était là, et cette soirée était un reflet de son soutien et de l’évolution de mon entreprise.

Je chaussai mes talons et me perdis un moment devant le miroir. La coupe de ma robe soulignait élégamment mon buste et ma nuque.

— Tu n’es pas si mal, me dis-je à moi-même devant le reflet.

— Je dirais même plus, tu es ravissante !

Je me retournai brusquement pour voir Myke apparaître derrière la porte. Il portait un pantalon sombre et une chemise grise à col ouvert.

— Depuis combien de temps m’observes-tu ?

— Quelques minutes seulement. Je ne voulais pas t’interrompre. Les invités sont là, ils t’attendent.

Nous descendîmes l’escalier menant à la terrasse, nos pas résonnant sur les marches en pierre. La cérémonie surpassa tous mes rêves. Tous mes invités étaient présents, et même des personnes que je ne connaissais pas étaient là. Myke m’emmena saluer un nombre impressionnant de personnes, dont des fournisseurs, des sénateurs, et des hommes de société. La présence de ces personnalités était un témoignage de la reconnaissance croissante de L'HAB dans le monde du luxe et de l’artisanat.

— Bonsoir, Monsieur le sénateur, dit-il à un homme chauve. Je vous présente Neidza, ma future épouse. Neidza, voici Monsieur Brown, le sénateur.

— Enchanté, Mademoiselle. On m’a dit que vous êtes à l’origine de ces magnifiques préparatifs. Vous avez fait un travail exceptionnel. Je vous félicite.

— Merci, Monsieur. Je vous suis reconnaissante d’être venu.

Myke me prit la main et nous continuâmes à traverser la foule d’inconnus.

A  La Croisée Des DestinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant