Chapitre I | Jour -7

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Cher Journal,

Il ne reste plus qu'une semaine avant que je puisse enfin dire au revoir à toute cette merde. Une semaine et je serai enfin débarrassé de mes bourreaux. Ce sera les vacances, et ensuite, je vais rentrer à la fac de Londres, où personne ne me connaîtra, où personne ne viendra me faire chier.

J'ai quand même réussi à tenir tout ce temps. Certe, je garde plusieurs marques physiques et psychologiques de mon passage au lycée, mais sommes toutes, je m'en suis bien tiré.

Aujourd'hui ça fait exactement trois jours que je n'ai pas fait de marques sur mon corps. J'essaie de tenir le plus longtemps possible, je l'ai promis à Julie. Ce n'est pas facile, mais pour le moment je tiens bon. J'essaie de m'accrocher à ce qui s'en vient. Qu'est-ce qu'un frère ne ferait pas pour sa petite soeur adorée.

Merci de ton écoute
A.

Je referme le petit cahier qui me sert de journal, et le colle sous mon bureau pour que personne ne le trouve. Je prend la photo qui est dans un petit cadre en bois, et la range comme toujours entre les livres de ma petite bibliothèque pour ne pas qu'on la trouve elle non plus. Si Julie venait à trouver cette photo, je me ferais passer un savon.

Certaine personne trouve ça débile de tenir un journal, mais moi, ça me fait du bien de pouvoir me confier sans qu'on me juge, sans qu'on me dise que je suis débile, sans qu'on me donne des conseils stupides qui ne servent strictement à rien. Je tiens ce journal depuis que tout a commencé, depuis que je suis leur souffre douleur, depuis qu'ils m'ont pris en grippe, depuis que je n'arrive plus à me regarder dans un miroir sans détester le reflet qu'il me renvoie.

Tout a commencé lorsque je suis entré au lycée. C'est à ce moment là que j'ai compris que j'étais gay, quand je l'ai vue lui. Lui et ses cheveux en batailles qui descendent sur son front, lui et c'est yeux plus gris que bleus, qui vous hypnotisent. Lui et ces sourires en coins qui faisaient fondre mon petit coeur d'artichaut.

Lui étant Olivier.

Olivier était, et est toujours d'ailleurs, le mec le plus sexy et le plus populaire du lycée. Capitaine de l'équipe de basket, toutes les filles, et certains mecs dont moi, sont tombés sous son charme. Et quel charme d'ailleurs. Je suis tombé raide dingue de lui dès le premier regard, et je l'ai rapidement regretter.

Le jour où il m'a embrassé, mon coeur c'est emballé. Sauf que lui en a profité pour rire de ma gueule et balancé à tout le monde que j'étais une tafiole. Depuis ce jour, on me joues des sales coups, on me bouscule, on me frappe, on m'intimide. Et malgré tout, malgré tout ce qu'il m'a fait, malgré tout ce qu'il m'a dit, je l'aime toujours. Je suis peut-être un peu maso après tout.

- Didi, maman dit que tu vas manger ton petit déjeuner froid si tu ne te dépêche pas à descendre, me crie ma soeur au travers de la porte de ma chambre.

Je me dépêche de rassembler mes cheveux bouclés, qui d'ailleur commencent à tomber dans mon cou, en un espèce de chignon désordonné, et enfile rapidement un jeans avant de descendre les escaliers à toute vitesse. Je n'ai pas eu le temps de me raser ce matin, mais tant pis. Alex, mon meilleur ami, dit que la barbe me va très bien, et que ça me vieillit un peu.

J'embrasse rapidement la joue de ma mère, suivi de celle de mon père, et j'ébouriffe les cheveux de ma petite sœur avant de prendre place à table.

Ma soeur n'est pas beaucoup plus jeune que moi. Nous avons plus ou moins un an et demi de différence, et c'est peut-être ça qui fait en sorte que nous sommes proche l'un de l'autre, et que nous entretenons une très bonne relation. Bien sûre, elle sait beaucoup de choses sur moi, et sur ce qui ce passe au lycée, mais elle me laisse gérer parce que je le lui ai demandé. Plusieurs fois elle m'a poussé à en parler à nos parents, mais j'ai toujours catégoriquement refusé. Je sais que c'est stupide de ne rien dire, mais plus que sept jours à endurer tout ça, et ce sera fini.

Physiquement, nous ne nous ressemblons pas vraiment.  Si moi je ressemble beaucoup à ma mère, ma soeur ressemble à mon père. Nous avons tout les deux les cheveux et les yeux bruns, mais j'ai le nez pointu de ma mère, et ma soeur a le nez rond de mon père. Sans oublier que j'ai un visage plus allongé, et elle le visage rond de mon père. En fait, ma petite soeur c'est presque mon père, mais  en fille, en plus jeune, et en plus jolie, mais ça on ne le dira pas trop fort.

- Didi... T'es toujours aussi sûr de vouloir partir aussi loin pour la fac? Me demande ma soeur avec une petite moue boudeuse.

- Juju... On en a déjà parlé plusieurs fois...

- Oui mais… Elle souffle.

- Je sais, à moi aussi, je lui souris.

Elle va me manquer à moi aussi. Julie est ma confidente. La seule en qui j'ai une confiance aveugle. Je remettrais ma vie entre ces mains sans être inquiet un seul instant. Je ferais tout pour elle, comme elle ferait tout pour moi. On s'aime d'un amour inconditionnel, un peu comme si nous étions des jumeaux.

- Je dois y aller, je vais être en retard pour mon examen. À ce soir là famille.

- À ce soir mon grand, me dit mon père sans relever la tête de son journal.

Ma mère tant qu'à elle me caresse tendrement la joue comme chaque matin, et m'embrasse avant de me dire qu'elle m'aime.

Je prend la porte, et cours jusqu'au lycée qui est seulement à trois rue de la maison. Lorsque j'arrive au portail, Olivier est là avec sa bande, entrain de fumer une clope et de rire à je ne sais quoi. Je me faufile au travers des élèves qui entrent pour ne pas me faire remarquer si tôt le matin. Manquerais plus qu'à me retrouver enfermé dans un casier et de manquer mon examen.

~*~

L'examen de mathématiques c'est super bien passé. Il faut dire que j'avais étudié comme un fou pour cet examen parce que les maths, ce n'est pas mon fort. Je sors de la pièce et court pour retrouver mon meilleur ami à qui je dois rendre un jeu vidéo. Je n'ai qu'une dizaine de minutes devant moi avant mon prochain examen, alors je dois me dépêcher.

Sauf que durant ma course, je ne vois pas ce corps sortir de cette classe, et je rentre de plein fouet dans un torse musclé, ce qui me fait tomber sur les fesses.

- On ne tient plus sur ces jambes Kinelay ?

Eh merde, moi qui espérais m'en sauver aujourd'hui, je vais devoir faire face à un sale coup d’Olivier.

Je ne lui répond pas, et on reste là, planté l'un en face de l'autre à se regarder dans les yeux. J'ai l'impression que plus rien n'existe autour de nous, qu'il n'y a plus d'étudiants qui passent dans le couloir, de surveillants, de profs... rien ni personne, c'est seulement lui et moi.

- Allez, va-t'en avant que je ne change d'avis et que je t'en colle une.

Quoi ? J'ai dû mal comprendre. Il me laisse vraiment partir comme ça, sans rien faire ?

Ni une ni deux, je me relève et prend mes jambes à mon cou. Je jette tout de même un regard derrière moi pour m'assurer qu'il ne me suit pas, et je suis surpris de voir qu'il a disparu.

- Hé Adam, t'as mon jeu ?

- Oui, je dis essoufflé en ouvrant mon sac à dos. Merci encore de me l'avoir prêté.

- Bah tu sais, c'est rien. Tu m'empruntes ce que tu veux quand tu veux mon pote.

Je lui souris avant de me rendre à mon prochain examen, Anglais.

✒✒✒

Désolé pour le retard, je suis relativement débordé en ce moment avec le travail et mes petits problèmes personnels.

J'espère que ce chapitre vous a plu 😊

Pour me faire pardonner, j'essaie de vous mettre un autre chapitre vendredi 😉

Bisous bisous
Elie -xXx-

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