Chapitre VIII |Boîte de nuit

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Cher journal,

Le temps ici passe extrêmement vite. Il faut dire que je n'ai pas vraiment le temps de m'ennuyer non plus avec toutes les activités que je fais, que ce soit avec tatie ou avec Mathias.

Je me suis beaucoup rapproché de ce dernier, et j'avoue qu'il m'intéresse beaucoup malgré la différence d'âge et le fait qu'il soit fort probablement hétéro. Mais c'est plus fort que moi, Mathias dégage quelque chose, une espèce de magnétisme qui m'attire vers lui. Plusieurs fois ces dernières jourd j'ai eu envie de l'embrasser, mais je me suis retenu ne voulant pas gâcher notre amitié avec mes conneries.

Demain c'est le grand jour, ou plutôt, le grand soir. Julie arrive demain dans la soirée, et j'ai trop hâte. Je suis excité comme une puce et je ne tiens plus en place. Ça m'a tellement fait bizarre d'être loin d'elle, elle me manque terriblement. J'ai hâte de pouvoir lui faire visiter mes endroits préférés de Montréal, dont le biodôme.

Parlant du biodôme, j'y suis retourné deux fois depuis que Mathias m'y a amené. C'est vraiment mon endroit préféré pour me ressourcer. Ça me permet de réfléchir, de me centrer sur moi-même.

Je commence tranquillement à passer par-dessus mes sentiments pour Olivier. Je ne pense pratiquement plus à lui, du moins, côté affectif. Bon, c'est assez contradictoire puisque je suis entrain de parler de lui, mais je sais que d'ici une semaine ou deux, ce sera fini. Olivier aura disparu de mes pensées pour de bon, et je dois dire que ça fait du bien de ne plus penser à lui constamment, j'ai enfin l'impression de respirer.

Merci de ton écoute.
A.

Ce soir, j'ai envie de sortir m'amuser. Mathias n'est pas libre, ayant une soirée avec des amis, mais je suis un grand garçon et je peux m'occuper de moi-même.

J'ai fait des recherches pour trouver une boîte de nuit gay à Montréal et j'ai trouvé le Unity qui est sensé être le meilleur dans le quartier gay. Je sais que je n'ai pas encore 18 ans et que c'est l'âge légal pour rentrer dans les boîtes de nuit, mais je me croise les doigts pour ne pas me faire demander ma carte d'identité. Dans le pire des cas, je rebrousserai chemin, et c'est tout.

Je me suis habillé d'un jeans bleu déchirer à plusieurs endroits sur les jambes, un t-shirt gris, et une veste kaki. J'ai laissé mes cheveux détachés et je n'ai pas rasé ma barbe de trois jours pour paraître plus vieux, et le tour était joué.

En arrivant devant les mecs de la sécurités, je commence à avoir les mains moites, je stresse comme jamais, j'ai peur qu'on me demande mes cartes. Heureusement, tout se passe bien, on me laisse entrer sans rien me demander, et je peux monter au premier étage de la boîte. En entrant, je jette un coup d'œil à l'ambiance. La musique est bonne, les gens dansent et s'amusent, quelques personnes draguent. Je ne suis pas venu pour draguer ou me faire draguer, juste pour m'amuser, me défouler, faire sortir l'excitation que j'ai de retrouver ma soeur demain soir.

Je me dirige vers le bar et essai de capter l'attention du barman - qui n'a pas le temps de chômer - et lui commander une bière. Il me jette un regard se demandant probablement si j'ai l'âge de boire, mais ne demande rien et me sert ma bière.

- Salut, je t'offre un verre, me demande un mec qui se plante à côté de moi.

- Non merci, j'ai déjà ce qu'il me faut, je lui répond sans même prendre la peine de le regarder.

- Oh, mais t'as trop un bel accent, t'es français ? Juste un verre pour parler, dis oui, propose-t-il une seconde fois en posant sa main sur mon bras.

- Je suis français, et j'ai dit non, je dis en retirant mon bras.

C'est exactement le genre de mec que je déteste, le genre qui force trop. Quand on dit non, c'est non, c'est pourtant pas compliqué il me semble. Je vais pas te dire non et te dire oui trente secondes après.

- Je te cherchais partout bébé, dit une voix en posant ces lèvres dans mon cou, ce qui me fait frissonner.

Mais qu'est-ce qu'il fait ici ?

Il entoure ses bras autour de mon ventre, et garde son menton posé sur mon épaule, plantant probablement son regard dans celui du mec devant moi.

- Oh, désolé... Je savais pas qu'il était déjà pris, dit le forceur avant de disparaitre dans la foule, probablement pour aller forcer sur un autre mec.

Mathias se décolle de moi et me pousse l'épaule l'air pas du tout content.

- Tu m'expliques ce que tu fous ici Damdam ? Dit-il en croisant ces bras sur son torse musclé.

- Je... Je voulais juste... Je répond en baissant la tête. Mais toi, tu fais quoi ici ? Je croyais...

- Tu croyais quoi ? Que j'étais hétéro ? Bah non, je suis pas hétéro.

- Mais tu m'as parlé de... T'es...

- Gay ? Me coupe-t-il. Non plus. Il se détend et décroise ces bras avant de continuer. Damdam, t'as pas l'âge pour être ici. Je sais même pas comment tu as fait pour rentrer en fait. Tu devrais rentrer à la maison.

- Pas question !

Je me braque à ce qu'il a dit, et je le laisse en plan pour aller danser. Je suis venu ici pour me défouler, pour m'amuser, et c'est bien ce que je compte faire. Ce n'est pas Mathias qui va m'empêcher de me changer les idées.

J'ai ma bière bien en main, et je danse comme si ma vie en dépendait. J'adore la musique qui passe, et je me déhanche sur celle-ci en buvant ma bière. Quelques mecs viennent se coller à moi pour danser, et je les laisse faire. Tant que ça ne vas pas plus loin, ça me va. Je vois de loin Mathias qui passe son temps à me jetter des coups d'oeil désapprobateur, et ça me fait plus rire qu'autre chose. Si lui a le droit de s'amuser, j'ai bien le droit aussi non ? À ce que je sache, on est pas marié, et encore moins en couple, bien que je ne dirais pas non à cette dernière option.

Deux mains s'accrochent à mes hanches et un corps se colle au miens pour danser. Les bras du mec derrière moi remonte et s'enroule autour de mon ventre, et un nez vient me renifler dans le cou. Des dents viennent mordiller mon lobe d'oreille, et je vais pour le dégager lorsque des lèvres s'approchent de mon oreille pour y murmurer.

- Tu m'as tellement manqué Adam.

Je sent mon sang se glacer et je me fige sur place. Ce n'est pas possible, je suis entrain de rêver c'est ça ? Ou peut-être même de faire un cauchemar. Il ne peut pas être là, il ne peut pas être ici, collé à moi.

Je me retourne entre les bras fort qui me tiennent, et me dégage de sa prise. Nos regard se croisent, et j'ai du mal à dévier le miens, alors je fais la seule chose qui me semble rationnelle à cette instant, je le gifle et m'enfuis.

- Adam... Adam attend, cri-t-il probablement en me suivant.

Je cours jusqu'à la sorti, et une fois à l'extérieur je fond en larmes. Tout ça ne peux pas s'être produit. J'ai dû alluciner, il devait y avoir quelque chose dans mon verre ou quelque chose du genre. Je ne peux que l'avoir imaginé ici, il n'y a pas d'autre explication.

Une main sur mon épaule me fait sursauter, et je cris à la personne de me lâcher.

- Hey, c'est juste moi, c'est Mathias, dit-il en se plantant devant moi, et c'est plus fort que moi, je me lance dans ses bras et je pleure toute les larmes de mon corps. J'ai l'impression de me retrouver dans un de ces mauvais film. Viens, je te ramène à la maison, finit-il par me dire.

Je me laisse guider par Mathias qui me conduit jusqu'à la maison de ma tante. Une fois stationné, nous restons là, à regarder droit devant nous.

- C'étais qui ce mec ? Tu le connais ? Pour simple réponse je hoche la tête de haut en bas. Un ex petit ami ? Je hoche la tête de gauche à droite. Dis moi Adam, raconte moi, j'aime pas te voir comme ça et je suis inquiet.

- L'histoire n'est pas plaisante à entendre, et tu vas me regarder différemment ensuite.

- Je te promet que non. Raconte moi.

Je prend un grand respire, et je me lance.

- Ça a commencé il y a quelques années... À mon entré au lycée en fait. Mes potes et moi avions décidé de faire une grosse fête pour fêter la rentrée, et c'est là que j'ai rencontré Olivier pour la première fois...

Cher journal, || BxBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant