Chapitre II | Jour -5

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Cher Journal,

Ça fait deux jours qu'il ne se passe rien, mais alors là, rien du tout. Il y a deux jours j'ai bousculé Olivier dès le matin, je l'ai croisé plusieurs fois dans la journée, et rien. Même chose hier... Ça sent mauvais tout ça, il doit être entrain de préparer quelque chose pour la fin de la terminale, un gros coup de maître pour souligner la fin du lycée.

J'avoue avoir un peu peur, peur de ce qu'il pourrait me faire, mais en même temps, j'essaie d'espérer qu'il a décidé de me lâcher, qu'il c'est lassé de moi, et qu'il c'est finalement dit que ça ne valait plus la peine de me faire du mal à quelques jours de la fin.

Je sais que je prend mes rêves pour la réalité, mais on dit que rêver ne coûte rien. Seulement un peu d'espoir.

Je me croise les doigts pour que tout aille bien aujourd'hui aussi.

Merci de ton écoute
A.

- Didi, le petit déjeuner est sur la table et maman s'impatiente, me crie ma soeur au travers de ma porte de chambre.

Même si je n'ai pas cours le matin, je dois quand même me lever. Ma mère tient dur comme fer à ce qu'on mange tous ensemble le petit déjeuner. C'est un peu notre rituel familiale depuis que je suis tout petit, et je mentirais si je disais ne pas aimer ça. C'est un des seuls moment dans la journée où nous nous retrouvons tous ensemble pour discuter de tout et de rien. C'est le seul moment dans la journée où je me sens bien.

J'enfile un sweat et un jogging avant de descendre les escaliers qui me mènent à la cuisine. Mon père est déjà installé à sa place habituelle avec son éternel journal devant les yeux, ma soeur est déjà entrain de manger, et ma mère s'active pour servir du café à tout le monde.

Comme chaque matin, j'embrasse la joue de mon paternel, celle de ma mère, et j'ébouriffe les cheveux de ma soeur, avant de prendre place devant mon assiette. Ce matin c'est pancakes, mon petit dej' préféré.

- Bien dormi mon bébé?

- Maman, je ne suis plus un bébé, j'ai presque 18 ans, je dis en levant les yeux au ciel, mais oui, j'ai bien dormi merci.

- Tu seras toujours mon petit bébé Adam, même quand tu seras marié et que tu auras des enfants, tu seras mon petit bébé d'amour.

- De toute façon ça n'arrivera jamais. Tu te rappelles que je suis gay ou tu l'as déjà oublié?

- Ah bon, dit-elle pensive. Je ne savais pas que ça t'empêchait de te marier et d'avoir des enfants, ça doit être nouveau, dit-elle ironiquement.

- 1 à 0 pour maman! Désolé Didi, mais maman vient de te clouer le bec et bien comme il faut, rigole Julie.

Ma mère a toujours eu de la répartie, ce qui nous a toujours bien fait rire malgré tout.

Nous mangeons dans la joie et la bonne humeur. Mon père part ensuite au travail, non sans nous avoir d'abord embrassé et souhaiter une bonne journée, et ma mère le suit de peu. Tant qu'à moi je m'installe devant la télé, et j'écoute les dessins animés, parce que oui, malgré mes 17 ans, j'adore toujours autant les dessins animés.

- Tu as l'air de bien aller depuis le début de la semaine. T'as pas recommencer hein? Me demande ma soeur en venant s'asseoir à côté de moi.

- T'en fait pas Juju, j'ai rien fait, promis. J'ai juste une bonne semaine jusqu'à présent, voilà tout.

Je la prend et la colle à moi pour lui caresser les cheveux. Je sais qu'elle s'inquiète beaucoup pour moi et ça me touche beaucoup de voir qu'au moins une personne m'aime autant. Je ne doute pas de l'amour de mes parents pour moi, mais celui de ma soeur est encore plus important.

Cher journal, || BxBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant