Chapitre X |Retour au présent

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- Vous vous êtes embrassé, et ensuite ? Me demande Mathias intrigué par mon histoire.

- Ensuite... Rien. Il est retourné rejoindre les autres et moi je suis resté là, à me demander ce qui c'était passé, si j'avais halluciné ou si tout ça était réel. J'ai passé la journée d'ensuite à me poser des questions sur moi, sur ma sexualité. J'ai fini par me faire à l'idée que j'aimais les garçons. C'est le lundi, jour de la rentrée où tout a dérapé.

- Il c'est passé quoi ? Ne te sens pas obligé de me le dire si tu ne veux pas, j'ai conscience que je suis curieux, mais j'essai simplement de comprendre ce qui est arrivé.

Je sais que je peux avoir confiance en Mathias et tout lui raconter, mais ressasser ce moment me fait mal. Revivre cette fête, ce baiser, et tout ce qui en a découler me fait toujours aussi mal.

- À la rentrée, j'ai tout fait pour essayer de parler à Olivier de ce qui c'était passé, mais c'était comme s'il essayait de me fuir. Le lendemain quand je suis arrivé en cours, les gens me regardaient bizarrement, comme si j'avais encore du dentifrice au coin des lèvres, ou comme si j'étais arrivé en pyjama à l'école ou même complètement nu. Les gens parlaient dans mon dos, mes amis me fuyaient... Et c'est en allant en gym que j'ai su ce qui ce passait. On a commencé à me traiter de pédé, de fife, de suceur de queue. Olivier avait raconté à tout le monde que je l'avais embrasser de force et que j'avais essayé de le mettre dans mon lit.

- Mais c'est méchant ! S'indigne Mathias.

- Oh, mais c'était pas ça le pire. Mes meilleurs amis m'ont tourné le dos, sauf Alex, et ont commencé à me bousculer. L'année d'après les coups se sont ajoutés, etc.

- Pourquoi t'en a pas parlé à quelqu'un ? Tes parents ou la direction auraient pus faire quelque chose, c'est du harcèlement.

- Parce que malgré tout ce que Olivier me faisait endurer, je l'aimais. J'étais tombé amoureux de lui, et... Je ne sais pas... J'avais la forte impression que quelque part au fond de lui, il m'aimait aussi. C'est con je sais, mais... Je ne sais pas... J'ai du mal a l'expliquer...

Les larmes coulent sur mes joues mais je ne fais rien pour les empêcher de couler. Durant tout mon récit, j'ai fixer la maison devant moi sans jamais regarder Mathias. Je n'avais pas envie de voir la pitié dans son regard, je n'ai pas envie qu'on me prenne en pitié, je n'ai pas besoin de ça. J'ai seulement besoin d'un ami qui sera là pour moi, pour m'épauler.

- Regarde moi. Adam, regarde moi, répète Mathias en prenant mon visage en coupe. Il passe ses pouces sur mes joues pour effacer les larmes avant de reprendre. Ce Olivier, c'est un crétin. Il ne sait pas à côté de quoi il est passé, parce que tu es un garçon tout simplement génial. Tu es magnifique, gentil, généreux, et je pourrais continuer comme ça encore longtemps. Ne te laisse plus détruire par quelqu'un comme lui. Tu es plus fort que lui parce que toi, tu t'assumes tel que tu es.

Puis sans que je ne vois le geste arriver, Mathias pose délicatement ses lèvres sur les miennes. J'aurais tellement aimé approfondir ce baiser, mais il se décolle trop rapidement à mon goût. Un simple petit baiser tendre, mais qui me redonne de l'espoir. L'espoir de jour meilleur.

- Merci Mathi, lui souris-je. Tu gardes cette histoire pour toi hein ? Il y a juste ma soeur qui est au courant, personne d'autre ne sait.

- Promis. Allez viens, on va se coucher.

Je hoche la tête et sort de la voiture pour suivre Mathias à l'intérieur de la maison. Comme je vais pour monter la première marche qui me mène au perron, j'entend mon prénom venir de derrière moi.

- C'est pas vrai ! Dis-je en me retournant. Olivier est là à a peine deux mètres de moi, l'air gêner sur le visage. Qu'est-ce que tu me veux à la fin ? Cirais-je avec rage, me doutant complètement que le quartier soit endormi.

- Tu veux que je le fasse dégager ? Me demande Mathias en posant une main sur mon épaule.

J'hésite un instant à lui répondre par l'affirmative, mais me ravise et lui dis qu'il peut rentrer, que je vais m'en occuper.

Mathias entre dans la maison, non sans avoir au préalable lancer un regard noir à Olivier qui n'a pas bouger d'un centimètre. Tant qu'à moi, j'avance vers lui, fou de rage.

- Qu'est-ce que tu fous ici ? Tu me suis maintenant ? Qu'est-ce que tu me veux ? Je cris en le poussant.

- Adam... Je... Je veux juste m'ex...

- Oh non ! Je ne veux surtout pas entendre que tu veux t'excuser, je le coupe. C'est beaucoup trop tard pour les excuses, tu as plus ou moins trois ans de retard je dirais.

- Mais Adam, laisse moi...

- Ah parce que c'est maintenant que tu as envie de t'expliquer ? Maintenant que le lycée est terminé et qu'on était plus sensé jamais ce revoir ? Laisse-moi deviner, je dis en mettant mon index sur mon menton. Tu vas me dire que c'est parce que tu n'es pas gay. Ah non attend, j'ai mieux encore. Tu vas me dire que c'est parce que t'étais fou amoureux de moi, mais que tu avais peur, oui, voilà, c'est ça. Laisse moi rire Olivier. Tes explications à deux balles, donne les à quelqu'un d'autre.

- Mais je t'assure que...

- Tu sais ce que tu m'as fait ou je dois te remémorer le tout, je le coupe une nouvelle fois. TU as flirté avec moi à la fête chez David, TU m'as embrassé, TU m'as ignoré, TU as dis à tout le monde que j'étais gay le jour de la rentrée alors que deux jours avant je me croyais encore hétéro, TU m'as forcé à faire mon coming out alors que je n'étais pas prêt du tout, TU m'as bousculé dans les couloirs, TU m'as frappé, TU m'as insulté. Est-ce que j'oublie quelque chose Olivier ? Ah mais oui, je suis bête de ne pas y avoir pensé plus tôt... TU M'AS TUÉ DE L'INTÉRIEUR ESPÈCE D'ENFOIRÉ ! ALORS MAINTENANT, DÉGAGE DE MA VUE !

Je cris ma rage envers lui malgré qu'il est plus d'une heure du matin. Des gens pourraient très bien appeler la police pour tapage nocturne, mais en ce moment je m'en branle, c'est le dernier de mes soucis. Tout ce que je veux en ce moment, c'est me défouler sur lui, lui cracher toute ma rage et ma peine au visage.

- Adam, je t'en supplie, dit-il les larmes au yeux.

- Encore aujourd'hui je me demande ce que j'ai bien pu te trouver, je me demande comment j'ai fait pour continuer à t'aimer malgré tout ce que tu m'as fait vivre. Je dois être sacrément maso dans le font ou complètement taré.

Je ne lui laisse pas le temps d'ajouter quoi que ce soit, et je cours jusqu'à l'intérieur de la maison. À peine la porte refermé, je m'écroule contre elle et me remet à pleurer. Une main se pose sur mon épaule, et j'ai l'impression de revivre une scène qui c'est passé il n'y a pas si longtemps dans la soirée.

- Tu as bien fait Adam, il méritait tout ce que tu lui as dit.

- Tu... Tu as tout entendu ? Réussis-je à dire entre deux sanglots.

- Oui, et je suis très fière de toi. Allez, tu as vécu assez d'émotions pour aujourd'hui, allons nous coucher.

- Mathi ?

- Oui ?

- Tu veux bien me faire un câlin ?

Mathias me sourit tendrement, et me sert fort contre lui. Je me sens bien dans cette étreinte qui réussi a me calmer de mes émotions. Nous montons à l'étage, et je me glisse rapidement dans mon lit. Mathias fait de même, et ferme la lampe de chevet que j'avais au préalable allumé.

- Bonne nuit Mathi.

- Bonne nuit petit coeur.

***

Coucou les loulous. Je ne vous avais pas oublié, mais je suis très prise en ce moment avec l'écriture de mon histoire pour Noël. Elle sera publié à partir du 30 novembre jusqu'au 25 décembre avec un chapitre par jour. C'est pour quoi je met cette fiction en pause jusqu'à décembre, ou du moins jusqu'à ce que j'ai terminé d'écrire celle pour Noël. En espérant vous retrouver ici et là bas.

Gros bisous
Elie -xXx-❤

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 19, 2019 ⏰

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