CHAPITRE 8

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Ça y est. Ma première journée de cours officielle. Je suis nerveuse. Encore plus qu'hier. Ce qui est logique, quand on voit que je ne me suis pas vraiment fait d'amis. Voir pas du tout en fait. Je marche le long des couloirs à la recherche de ma salle, mais c'est un vrai labyrinthe et tout le monde m'observe. Je me sens comme un morceau de viande entourée de loups affamés qui attendent le bon moment pour se jeter sur moi. Et justement, quand on parle de loup, je sens deux mains se poser sur mes épaules pour me faire sursauter. Mais j'ai des réflexes. J'ai pris des cours d'auto défense. Alors j'attrape les mains pour faire une prise à la personne qui me permet de maintenir ses mains derrière son dos sans avoir à lutter. Pourtant, je réalise que je connais cette personne, beaucoup trop tard.

- Frédéric ?

L'ami de Reed, que mon voisin avait justement frappé parce qu'il s'était trop approché de moi. Et je suis en train de lui faire une prise de self-défense qui doit lui tordre les deux bras le pauvre. Je le lâche aussitôt, repérant ainsi Tom, celui qui organisait la fête, juste à côté de lui. Ce dernier ricane en tapotant les épaules de son ami délivré.

- Elle t'a eu mec. File-moi mon argent.

Je vois Frédéric sortir un billet de 5€ de sa poche pour le donner à Tom, qui réalise que je n'ai pas toutes les informations pour comprendre.

- J'ai dit à ce boulet que ce n'était pas une bonne idée de te surprendre. Et comme il ne me croyait pas, on a parié.
- Comment tu savais que j'allais réagir comme ça ?
- Je ne savais pas. Je me suis juste dit que Reed se chargerait de lui ensuite en l'apprenant.

Reed. Alors ça arrive souvent ce genre de choses ? Quand il l'a frappé à cause de moi ce n'était pas la première fois ? Bon ça se voyait que ce n'était pas la première fois. Mais à entendre Tom, on croirait qu'ils passent leur vie à faire ça.

- Et ça vous arrive souvent de...vous battre comme ça avec Reed ?
- Ne t'en fais pas, me répond Frédéric une fois bien étiré. Reed est bizarre et un peu extrême parfois, mais c'est un gars bien.
- Et tu es sa nouvelle voisine. Ce qui veut dire, que tu es sous notre protection.

Sous leur protection. Je ne comprends la signification de leur phrase, que lorsque la journée s'achève. Ils m'ont collée comme des sangsues à chaque fois qu'ils en avaient l'occasion. Mais bon, ils sont sympas, ça m'évitait d'être la pauvre petite nouvelle, seule dans son coin, et puis ces mecs connaissent tout le monde. Je n'exagère même pas. J'ai fait la connaissance de tellement de personnes, que je serais incapable de me rappeler d'un seul de leurs prénoms. Heureusement, l'heure est venue de rentrer chez moi. Je n'en pouvais plus. Je passe le portail du lycée en essayant de me frayer un chemin parmi la foule. Ils sont tous trop pressés c'est dingue.

- Hey salut !

Je ne réagis pas vraiment au début, croyant que cette phrase s'adressait à un des milles autres élèves présents, mais une main vient se poser sur mon épaule, m'obligeant à me retourner. C'est une jolie brune aux très longs cheveux qui vient se mettre à côté de moi pour marcher à mes côtés. Elle est incroyablement mince, un courant d'air la ferait sûrement s'envoler. Et elle a une pâleur, et des yeux en amandes fins, que seuls les asiatiques possèdent. Elle arbore un grand sourire, et montre une assurance folle. Je pourrais presque être intimidée.

- J'ai remarqué ton pull, me dit-elle d'une voix grave mais adorable.
- Mon pull ?
- Ouais ton pull.

Elle me montre du doigt l'arrière de mon vêtement, qui représente en fait le maillot de sport de mon personnage préféré dans ma série préférée. J'avais complètement oublié que je le portais. Mais je suis heureuse que quelqu'un me fasse la remarque.

Salut Voisine !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant