CHAPITRE 12

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Ça fait seulement deux semaines que les cours ont commencé et je suis déjà surpassée par tout ça. Les contrôles surprises, les nouvelles habitudes à prendre avec les nouveaux profs, les devoirs qui n'en finissent pas...je crois que je vais bientôt devenir folle. Au bout de deux semaines ! C'est le week-end et pourtant je suis barricadée dans ma chambre.

- Avery ma chérie ?! s'égosille ma mère au rez-de-chaussée. Tu peux descendre un instant ?!

Comme si je n'étais pas assez occupée avec ma dissertation. Je descends les escaliers à toute vitesse, prête à faire un massacre, quand une odeur plus qu'alléchante vient me chatouiller les narines. Je la connais cette odeur. C'est...

- Des macarons !

Ma mère sursaute lorsque j'entre dans la cuisine en hurlant comme une folle. Ce n'est pas ma faute. J'adore, les macarons de ma mère. Elle les fait à tous les goûts, et à en croire la couleur blanc immaculé de ceux-là, elle a opté pour le coco. Je dois lutter contre mon corps tout entier pour ne pas me jeter sur le plateau. Je sais que ma mère me tuera si je les mange tous. Sérieusement, elle me tuera. Je remarque qu'elle est en train d'en mettre quelques-uns dans une boîte. Pourquoi une boîte ? À qui va-t-elle donner mes précieux macarons ?!

- Tu pourrais emmener ça chez les Ingram ma puce ? Je dois finir de nettoyer la cuisine et j'avais promis à Sonia de lui en donner dès que j'en ferais.

Les Ingram ?! Hors de question que cette brute de Reed Ingram pose ses sales pattes sur ces délices !

- Maman ce n'est peut-être pas conseillé de donner du sucre à un enfant.
- Mais ne t'en fais pas. Je suis sûre qu'Owen va...
- Owen ? Non je te parle de Reed.

Elle secoue la tête exaspérée en refermant la boîte pour me la tendre.

- Apporte ça chez eux, et ne mange rien en route sinon tu n'auras aucun de ceux-là.

Elle pointe du doigt les macarons posés sur le comptoir. Je les regarde tristement en imaginant à quel point ils auraient pu être plus nombreux. Saleté de voisin. J'attrape la boîte en grognant et sort de la maison. La lumière de l'extérieur m'aveugle presque. J'ai passé la journée enfermée dans la pénombre de ma chambre. J'ai l'air d'un vrai zombie. Au fond ça me fera peut-être du bien d'aller voir Reed, je ne lui ai parlé que quelques fois par message cette semaine, mais on n'a pas eu le temps de se voir. En tout cas je n'ai pas eu le temps de le voir. Quand j'arrive devant la maison, et que j'entends les cris et les pleurs du jeune Owen, je commence à me demander si je devrais faire demi-tour. Mais trop tard, ma main agit avant que mon cerveau ne lui donne l'ordre de le faire. C'est Reed qui vient m'ouvrir, surpris et presque soulagé de me voir j'ai l'impression.

- Cool, Avery sauve-moi.

Il attrape mon bras pour m'attirer à l'intérieur et refermer la porte derrière lui. Il se tourne ensuite vers moi, un air paniqué scotché sur le visage.

- Tu es une fille toi.

Quelle observation.

- Qu'est-ce qui t'a mené à cette conclusion Einstein ?
- Donc tu sais parler aux gosses. Tu sais…les calmer.
- Je ne vois pas le rapport.
- Bah je sais pas...vous les femmes vous avez un espèce de sixième sens. C'est le truc de la maternité.

Mais quel stéréotype pourrit. Il ne pouvait pas me sortir pire connerie.

- Alors premièrement Reed, j'ai 17 ans, alors la maternité et moi pour le moment ça fait dix. Et deuxièmement, tu devrais savoir gérer ton petit frère toi-même. Tu n'as pas un espèce de sixième sens du grand frère ?
- Si mais je deviens fou avec ce gosse et quand je deviens fou je ne peux plus réfléchir.

Salut Voisine !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant