CHAPITRE 17

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Ça fait maintenant trois jours que Damien me ramène chez moi après les cours. Je me sens bien avec lui, même si au fond…j’ai l’impression que quelque chose bloque. Quelque chose de minuscule qui pourtant a toute son importance. J’essaie d’en parler avec mes amies depuis un moment mais je ne parviens pas à leur expliquer ce que c’est. Je ne comprends pas. Il est génial. Il est même parfait. Mais…ça coince. Jusqu’à maintenant j’arrivais à faire comme si ce petit quelque chose n’existait pas, puisqu’on se comportait comme deux bons amis. Pourtant aujourd’hui, tout ne se passe pas comme d’habitude. Quand je descends de sa moto, je n’ai pas droit au « au revoir » habituel.

- Avery je…je voulais te demander…on pourrait sortir un de ces jours ?

S’il est en train de me proposer un rendez-vous, il est vraiment nul à ça, mais s’il parle d’une simple sortie entre amis, ça m’éviterait tellement de réflexions inutiles. Malheureusement pour moi, il précise son invitation très rapidement.

- Je veux dire juste tous les deux. Comme une sorte de…rendez-vous.

Ce n’est pas une sortie entre amis. J’aimerais lui répondre oui immédiatement, sans hésiter. Mais je ne peux pas. En tout cas pas tout de suite.

- Je peux te répondre plus tard ? Je ne voudrais pas…
- Oui oui bien sûr, prends ton temps. Je ne veux en aucun cas te presser.
- Super. Alors je te répondrai le plus tôt possible.
- Ça marche. Je vais y aller.

Cette fois voilà les salutations habituelles, suivies de son départ produisant un bruit phénoménal. Je devrais appeler mes amies, leur envoyer des tonnes de messages, mais à la place je décide d’aller voir mon voisin. Je sais qu’il saura me conseiller, après tout…c’est un garçon lui aussi, malgré les grandes différences qui existent entre lui et Damien, c’en est un. C’est madame Ingram qui m’ouvre. Une joie immense apparaît sur son visage dès qu’elle me voit.

- Avery. Contente de te voir, Reed est en haut dans sa chambre.

Ça ne m’étonne pas qu’elle sache que je viens voir son fils. D’un autre côté, je ne vois pas qui d’autre dans cette maison je pourrais venir voir. Mais je n’ai aucune envie de monter dans la chambre de Reed.

- Vous ne pouvez pas l’appeler ?
- Non il ne m’écoutera pas de toute façon. C’est mieux si tu y vas.

Elle referme la porte derrière moi dès que je fais un pas à l’intérieur et se dirige vers le salon.

- Deuxième porte à gauche.

Elle ne va tout de même pas me laisser toute seule ici ? Tiens, si, elle le fait. Et sans scrupule. Je n’arrive pas à y croire. Je finis par monter à l’étage, puisqu’elle n’a pas l’air de se soucier de ce que je fais. Je jette un coup d’œil en direction de la porte du bureau du père de Reed, où lui et moi on avait atterri après notre petite course poursuite dans la maison, et où sa cousine nous avait surpris. D’ailleurs j’ai cru comprendre que cette dernière est rentrée chez elle ce week-end, elle ne sera pas restée longtemps. Enfin…assez longtemps pour mettre la pagaille dans ma tête. Madame Ingram a dit deuxième porte à gauche. C’est donc celle sur laquelle il est inscrit au marqueur indélébile : Défense d’entrer.
C’est tellement cliché. Reed Ingram rempli définitivement tous les critères du parfait petit rebelle. J’essaie de ne pas m’attarder sur ce détail. Je frappe deux coups, avant d’ouvrir, trop impatiente. Je découvre alors une chambre moins chaotique que je ne pensais. En fait elle est plutôt sobre. Les murs sont peints d’un beige très clair, et non pas d’un noir ou d’un rouge agressif. Le bureau est bien organisé, le lit est fait, aucun poster n’est accroché aux murs, et la pièce est parfaitement bien éclairée. Je ne m’attendais pas du tout à ça. Même l’armoire et les tiroirs ne débordent pas de vêtements. C’est dingue ! J’entre pour observer un peu mieux l’endroit, quand…

Salut Voisine !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant