Chapitre 6

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Placer tout un espoir sur un rêve, ne le réalise pas forcément. Une main invisible s'y ajoute souvent.

-Tu es avare quand il s'agit de donner à manger. Ce que tu as préparé c'était trop petit. Venait encore de crier dame Marietou Rachelle Dia.

-Pourtant maman... Essayait de se justifier Yolande.

-Ne réponds pas. Ici quand je parle, aucune de mes belles-filles n'osent répondre. Mais comme toi tu aimes faire la rebelle allons-y.

Et cela continuait. Elle sortait tout ce qui lui passait par la tête, parfois des choses infondées et purement fausses mais cela personne n'y pouvait quelque chose. Yolande vivait maintenant de cette manière. Habituée à sa méchanceté gratuite et son mépris.

Tantôt c'était qu'elle cuisinait mal ou elle gaspillait le ravitaillement, tantôt elle était radine et n'aimait pas partager. Quand elle voulait apporter de l'originalité dans les mets, elle était critiquée, entendant qu'ils ne connaissaient pas cela, qu'elle devait se limiter aux plats choisis par leur belle-mère.

Ce soir aussi, elle y était passée et devant tous les membres de la famille pour ne rien changer.
Elle s'est excusée avant d'aller faire la vaisselle.

Après une dure journée de travail, elle était rentrée pour se livrer au dîner. Avec les faibles moyens financiers donnés par sa belle-mère, elle s'est servie de quelques billets de son porte-monnaie. À ce rythme, ses économies partiront en fumée.

Bashir est restée plus de deux mois à la marine nationale. Les 45 jours convenus étaient largement dépassés et cela pesait beaucoup sur la vie de Yolande. Dans cette demeure, seul Demba lui montrait un semblant de sympathie. Les autres ne cachaient pas leur desamour. Quand elle tentait une approche, elle était repoussée par les autres. Lasse, elle est restée dans son coin, se consolant avec son travail et son amitié avec Ndella. Au finish, c'est encore elle qui est blâmée car elle préférait rester dans sa chambre plutôt que de les écouter la dénigrer en wolof pensant qu'elle ne comprenait ce qu'elles disaient.
Les soeurs de Bashir sont plus hostiles à l'exception de Mayram qui loin du regard de sa mère, demandait souvent de ses nouvelles.

Mme Niane Marietou avait commencé à exagérer dans le mauvais traitement qu'elle lui faisait vivre. Elle la trouvait dans ses appartements sans taper à la porte pour exiger ceci ou cela. La nuit, elle venait elle-même éteindre la lumière alors que les autres jouissaient de l'électricité comme ils voulaient. Quand Erika tentait de se défendre, elle lui criait que son mari donnait la plus faible participation dans les dépenses de la maison. Triste, elle ravalait tout ce qu'elle avait envie de lui dire.

Yolande ne se gênait pas pour parler de tout ce qu'elle endurait à son mari. Non, il était hors de question qu'il ne sache pas ou que sa mère aille mettre n'importe quoi dans sa tête. Elle refusait de faire partie de ces épouses soumises et muettes quand il s'agit de dénoncer.
Bashir était énervée mais elle avait les bons mots pour le calmer aussitôt. Il s'excusait à leur place, lui promettant que tout cela allait changer car il y avait des rumeurs comme quoi, bientôt il atteindra un grade supérieur. Ce qui signifie qu'il aura plus de responsabilités et qu'il sera mieux payé.

****

-Et qu'est-ce que tu portes ? Demande-t-il après un rire sonore quand Erika avait fini d'imiter sa mère.

-Une petite nuisette, toute riquiqui qui remonte quand je suis couchée.

-Mon Dieu, souffle-t-il.

-Et rien en bas. Enfonce la jeune toubib en se mordant la lèvre.

-Ne me fais pas ça Erika. Arrête. Sort-il d'une voix méconnaissable.

Cocktail molotov Où les histoires vivent. Découvrez maintenant