dix avril 2018 — rome.
omniscient.
Louna était dans le stade, assez tôt, étant donné qu'elle avait visité Rome durant toute la journée. Elle commençait à s'ennuyer à l'hôtel.
Elle a pu parfaitement choisir sa place, et avait une très belle vue sur la pelouse.
La parisienne jouait tranquillement sur son téléphone, et fronça les sourcils en recevant un appel d'Ousmane, ce qui était totalement imprévu. À cette heure-ci, il devait bientôt aller s'entraîner.
— Allo ?
— Ouais, Louna, c'est Samuel, on a réellement besoin de toi. Ousmane a peté les plombs, il a peur de rentrer sur le terrain, il est intenable, c'est traumatisant, fit-il la voix tremblante.
C'est à cet instant précis que la jeune femme se rendit compte de l'impact psychologique de toutes ces paroles.
C'est un traumatisme, compliqué à guérir et la plaie est ouverte en lui, et le sera toujours.
— Mais vous ne pouvez pas le calmer ?
— Pas du tout. Il nous pousse dès que quelqu'un approche, et tu es vraiment notre dernière solution, viens s'il te plaît, même le coach te demande, il vrille tota–
— Lâchez-moi, je ne veux pas rentrer sur le terrain, on va encore me critiquer parce que je suis noir ! Ça se passe tout le temps comme ça, on va me huer, me bousculer, me jeter des pierres, des bouteilles d'eau ! Je veux pas y aller ! elle entendit Ousmane hurler ces mots à travers le téléphone.
— J'arrive tout de suite, bégaya-t-elle.
Mille et unes questions fusèrent dans la tête de Louna. Comment fera-t-elle pour le calmer ? Ira-t-il sur le terrain ?
Elle ne le connaissait pas tellement, et ne pouvait pas savoir ce qui se passait en lui, elle ne peut décrire son chagrin, car lui seul ressent cette haine, ce dégoût, cette peur.
Il était atteint psychologiquement, c'en est certain.
Les contrôleurs laissent passer la jeune femme, qui se fit guider par Samuel à travers les couloirs. Il la mena jusqu'au vestiaire.
Elle vit toute l'équipe regroupée dans une partie de la pièce, tandis que le français était à l'opposé, le regard dans le vide.
Il est assis sur son siège, la tête dans les mains.
— Dégagez, laissez-moi.
— Je pense qu'on devrait les laisser, déclara le coach en emmenant son équipe et son staff en dehors du vestiaire.
— Ousmane, c'est moi. Tu vas m'écouter, tu es plus fort qu'eux.
Il relève légèrement la tête.
— Je te l'ai déjà dit, et je te le redis à présent. Il y aura toujours des gens qui seront là pour te faire du mal. Tu recevras encore des dizaines et des dizaines de propos racistes dans toute ta carrière, tu n'y échapperas pas. Tout se joue sur le mental Ousmane. Tu es plus fort que ça. Tu vas entrer sur le terrain, en guerrier, tu vas tout défoncer, sans écouter un seul mot de ce qu'ils peuvent dire. Tu te préoccupes de ton match, tu te focalises sur l'objectif. Tu vas montrer à tous les abrutis qui t'insultent que tu es fort. Tu t'en fous de tout cela. Tu es un joueur exceptionnel, ne gâche pas tout. En réagissant comme ça, tu leur donnes raison. Montre-leur qui tu es réellement, je veux te voir heureux, parce que tu mérites de l'être.
— Je n'y arriverais pas. Tu aurais mieux fait de me laisser pour mort dans le stade, ses mains tremblaient tant il était submergé par des émotions.
— Je t'interdis de dire ça. Si tu es là c'est que tu l'as mérité. Tu ne pouvais pas mourir ce soir là. Tu as tellement de choses à accomplir encore, personne ne peut t'empêcher de vivre ton rêve, qu'est le football. Tous tes coéquipiers te soutiennent, et tes supporters aussi, alors je t'en prie, rentre sur ce terrain et défonce tout, pour toi, pour l'équipe, pour moi.
Elle reprit sa respiration, cherchant ses mots.
— Pleins de personnes te soutiennent, et sont là pour toi, y compris moi. Donc maintenant, tu vas encore faire quelques crochets à droite et à gauche, puis à vous tous, vous allez démonter l'équipe adverse. D'accord ?
— Merci, pour tout.
Ils se font un sourire et se prennent dans les bras, il en avait besoin.
En quelques jours seulement, il avait tissé un lien avec la jeune femme, il était déjà très puissant, de part les nombreux événements qui se sont déroulés ces dernières semaines.
Le coach remercia la française d'un signe de la main, et d'un sourire, qu'elle lui rendit.
Elle remonte dans les tribunes et observe Ousmane. Il a l'air concentré, déterminé, et parle avec plusieurs de ses coéquipiers, elle en était rassurée.
Le match aller de Ligue des Champions s'était soldé d'un magnifique quatre à un.
La rencontre ne se passa cependant pas comme prévue. À la fin, la Roma se qualifia pour la demie finale de Champions League, en remportant le match haut la main, trois à zéro.
Tous les barcelonais avaient le visage fermé. Ils étaient déçus de leur prestation, c'en était sûr.
Louna quitta le stade assez triste, et retourna à son hôtel. Elle ne pouvait pas voir Ousmane, alors elle rentra dormir.
Ils se retrouveront, dans tous les cas, le lendemain en Espagne.
De son côté, Ousmane était très déçu. Il reçut le message de Louna, qui réchauffa son cœur.
— Même si tu as perdu, tu as fait un beau match. On ne peut pas gagner à tous les coups malheureusement. Peut être que la prochaine sera pour vous, j'en suis même sûre, relève la tête ;)
— Elle est quand même gentille, et a le cœur sur la main, pourquoi ne pas tenter quelque chose avec elle ? Fit Samuel à son ami.
— Je vais attendre, on se connaît à peine.
— Ça ne sert à rien d'attendre, elle part dans trois jours. C'est la bonne pour toi, je te le jure, et je l'ai su quand je l'ai vu près de toi dans le Stade de France. Ne laisse pas passer ta chance.
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fin du chapitre dix !
-trenteseptkm
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racisme» OUSMANE DEMBÉLÉ
Fanfictionracisme » idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains ; comportement inspiré par cette idéologie. ______________________________ louna cassani ousmane dembélé dans ...