chapitre onze

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treize avril 2018 — barcelone.

omniscient.

Louna et Ousmane s'étaient retrouvés en Espagne après le petit séjour, très cours certes, en Italie.

Le footballeur était très attristé, mais avait retrouvé la joie de vivre quand la jeune femme avait confectionné un gâteau au chocolat.

Les deux jeunes adultes avaient passé les deux dernières journées à se balader dans Barcelone pour se changer les idées.

     — Barcelone est vraiment une ville magnifique.

     — C'est sûr, mais c'en devient banal quand tu vis ici à l'année.

La jeune femme sourit légèrement. Il était temps pour elle de retourner dans la capitale française. Mine de rien, sa petite famille lui manquait beaucoup.

Elle dépose ses affaires dans le taxi qui l'attend, et regarde une dernière fois Ousmane.

     — Quand on se reverra j'aurais peut être mon bac, c'est dingue.

     — Je suis sûr que tu l'auras, c'est une évidence.

     — Il faut que je m'en aille, le taximan s'impatiente. Évite de faire la même crise qu'il y a trois jours quand je ne suis pas là.

     — Tu me calmeras au téléphone, dans le pire des cas, plaisanta le footballeur en lui faisant un clin d'œil.

Elle rougit légèrement avant de s'installer à l'arrière du véhicule. Elle baisse sa fenêtre, signe d'un dernier au-revoir.

     — Louna ?

     — Mmh ?

Ousmane se baissa légèrement pour venir embrasser les lèvres de la jeune femme. Les deux amants profitèrent longuement de cet instant.

Ils s'arrêtèrent, et en moins de temps qu'il n'en faut, le taxi s'enfonça dans l'allée, les séparant. 

Ils se regardent une dernière fois, un sourire scotché aux lèvres qui n'était pas prêt de s'enlever, avant que la voiture ne tourne et disparaisse pour de bon.

Les mots leur manquent, d'un côté comme de l'autre.

seize avril 2018 — paris, france.

Louna est actuellement dans un fast food accompagnée de son amie Inès.

Elle rêvait encore de ce qu'il s'était passé trois jours auparavant.

     — Tu as un sourire niais depuis que tu es rentrée toi.

     — Tu penses que je devrais lui envoyer un message ?

     — Vous ne vous êtes toujours pas reparlés depuis ?

     — Non, soupira la jeune femme.

     — Vous êtes sûrement génés de la situation, mais il faudra en reparler de vive voix, ça sera plus simple.

     — Tu as sans doute raison.

     — Je ne t'ai jamais vu comme ça, tu es vraiment amoureuse.

Elle rougit en tournant sa paille dans sa boisson.

     — Je pense que le fait de l'avoir sauvé nous a indirectement lié. Ça peut paraître bizarre mais on le sera toujours, peu importe la situation, que ce soit de l'amour ou de l'amitié, ça sera inoubliable.

Inès hoche lentement la tête, approuvant les dires de son amie.

Elle sort son téléphone et traîne sur les réseaux sociaux, jusqu'à tomber sur une vidéo qui lui mit les larmes aux yeux. Louna fronça les sourcils.

     — Tout va bien ? Tu fais une tête assez bizarre, on dirait que tu as vu un fantôme.

     — J'ai vu bien pire.

     — Montre-moi.

     — Je ne crois pas que ce soit une bonne id–

     — Inès, s'il te plaît, insista la jeune femme.

Elle lui tend son téléphone, la vidéo était prise un peu maladroitement, on y voyait une personne innocente se faire tabasser par une dizaine de personnes.

C'était très violent, tous les passants criaient, certains appelaient la police, d'autres essayaient d'aider la pauvre victime.

Les agresseurs insultaient la personne de tous les noms, et hurlaient des remarques racistes également.

Ils furent cependant arrêtés par la police, et le pauvre homme fut transporté d'urgence à l'hôpital.

Car oui, c'était un homme, on pouvait même distinguer son visage. C'était celui d'Ousmane.  

La lycéenne étouffa un sanglot, ne voulant pas craquer devant tant de monde.

Elle lut le commentaire sous cette vidéo.

“la personne agressée sur cette vidéo, qui n'est autre que l'attaquant barcelonais Ousmane Dembélé, est arrivé à l'hôpital avec trois côtes cassées, et quatre autres fêlées, mais également une commotion cérébrale et une entorse à la cheville. souhaitons-lui un bon rétablissement.”

     — Louna, dis quelque chose...

     — Je m'en vais.

     — Pardon ?

     — Je pars à Barcelone jusqu'à la fin des vacances. Je ne peux pas me trouver dans ce pays alors qu'il est dans un sale état et à l'hôpital à cause de personnes comme ça. Pas la peine de me retenir. Préviens mes parents, tout ce que tu veux, mais je ne peux pas rester là, sa voix déraillait au fur et à mesure qu'elle parlait.

     — Tu ne peux pas faire ça Louna, tes parents seront inquiets.

     — Inès, je ne peux pas, je vais m'en aller. Je vais appeler mes parents quand je serai dans l'avion, ils pourront me punir à mon retour, je m'en fiche. J'ai besoin d'être à ses côtés, je t'ai déjà expliquée le pourquoi du comment.

Elle débarrasse son plateau et quitta précipitamment le fast food, laissant son amie en plan.

Elle rentre prendre discrètement des affaires chez elle, et se dirige à l'aéroport. Avec un peu de chance, elle arrivera à choper un avion.

L'argent allait lui manquer suite à ce déplacement, mais elle n'y pensait pas.

La seule chose qu'elle souhaitait faire à cet instant, c'était l'épauler.

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fin du chapitre onze.

-trenteseptkm

racisme» OUSMANE DEMBÉLÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant