O comme OCéAN

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Après avoir touché le satin de mes lèvres, tu m'avais dit que tu ne pouvais pas prendre le bus ce soir car tu avais d'autres choses à faire avant de rentrer chez toi

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Après avoir touché le satin de mes lèvres, tu m'avais dit que tu ne pouvais pas prendre le bus ce soir car tu avais d'autres choses à faire avant de rentrer chez toi. Moi, je ne t'avais pas écouté, parce que j'étais absorbée par le goût de rose que tu avais. Tu m'as laissée monter seule dans le véhicule sans vraiment justifier ton geste précédent, et tu m'as laissée rentrer seule. Sur le sentier qui menait à ma maison, j'ai ri, pleuré, souri, shooté dans des cailloux, hurler dans la forêt. Les passereaux qui passaient par là me fixaient, perplexes. Il y avait dans ma poitrine une envie irrésistible de passer par tous les états possibles. Des foudres d'émotion me transcendaient : elles passaient par ma tête, puis par mon cœur, pour s'arrêter dans mon ventre. 

J'avais vidé mon corps de son énergie durant des jours, j'avais vidé ma tête pour essayer de t'oublier ; puis soudain, tu revenais et m'offrais ta bouche. Je ne comprenais plus. Même si je crois que je ne t'ai jamais vraiment comprise. 

Mon être n'était plus qu'une immense mer ; là avaient coulé du sel et de l'eau, mes larmes ; là avaient coulé les navires qui me tenaient à l'époque encore debout ; enfin, là, au fond, se trouvaient mes douloureux souvenirs, devenus épaves rouillées. L'orage qui avait inondé mes terres venait de se faire remplacer par le Soleil. J'ai toujours préféré le Soleil aux nuages et à la Lune. Le Soleil me rappelle ton sourire, alors c'est sûrement pour ça. 

C'est à ce moment que je me suis dit que le ruisseau avait enfin grandi ; il avait, grâce à la puissance de ton baiser, rejoint la mer de mon cœur, et formé une chose ; cette chose, elle commence par un O. 

O comme  o c é a n

(je t'aime)

l'amour poétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant