2. Lou pour Louna

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Deux ans plus tard

On est vendredi, il est 16h30 et c'est la fin des cours. Louna ma meilleure amie m'entraîne par la main hors de l'amphithéâtre. Nous nous faufilons à travers la masse humaine, tous autant excités les uns que les autres par ce début de week-end.

Pour la plupart des étudiants, week-end rime avec « début de la fiesta marathon ».

Un marathon qui consiste à dormir le jour, et rester éveillé toute la nuit pour faire la fête et se soûler le plus possible, flirtant même parfois avec la mort. Car que serait une fête sans fumée, alcool et autres substances illicites ? C'est comme ça qu'on profite chez les jeunes. Enfin bon, chacun son truc. Pour ma part, ça n'était pas ma tasse de thé.

Ayant réussi à dépasser de nombreux humains s'étant retrouvés sur notre chemin, Louna, et moi sommes maintenant en train de siroter nos Capri-Sun sur la terrasse de la cafeteria, lorsqu'elle décide d'aborder le sujet du jour. Celui dont tout le monde ne cesse de parler : la soirée d'intégration.

Toutes les semaines il y avait des soirées étudiantes organisées dans les différentes fraternités et bars non loin de la fac, et cela même en jour de semaine. Mais la soirée d'intégration était la soirée qui rassemblait le plus de monde, et pour cause l'association étudiante privatisait exprès un club et des transports en commun pour tous les étudiants de l'université. Sans compter les flyers que nous avons reçus toute la semaine pour promouvoir cette fête tant attendue.
C'est certain il y aura beaucoup de monde, assez pour me dissuader d'y aller. Et Lou le sait, mais elle me pose quand même la question, ayant soigneusement évité d'aborder le sujet toute la semaine :

- Alors on fait un tour à la soirée de ce soir ? me demande-t-elle, avec le ton le plus innocent du monde.

- Tu connais très bien la réponse à cette question Lou lui dis-je, avec un regard sévère.

D'autant plus, que je suis certaine qu'elle avait prévue d'y aller depuis la rentrée.

- Allez quoi fait pas ta coincée du cul ! Ça te va pas.

- Je suis pas coincée du cul, mais j'ai prévu de bosser ce soir. Tu sais que j'essaie de m'imposer un rythme de travail depuis la rentrée. Je suis pas comme toi qui a des facilités en cours même sans ouvrir le cahier. Je suis le genre...

- Qui a besoin de travailler deux fois plus dur pour réussir, termine-t-elle à ma place, connaissant ma phrase par cœur, tellement je la lui ai répété.

- Mais t'as quand même fini majore de promo l'année dernière me lance-t-elle, tu pourrais t'octroyer une pause non ?

- Non, lui dis-je aussitôt sa phrase finie. Ce qui lui fait lever les yeux au ciel.

Tout ce qu'elle vient de dire est vrai, mais elle, elle avait fini troisième de la promo et ça en travaillant un minimum mais en s'asseyant toujours au premier rang en amphi et en TD pour enregistrer le maximum d'informations. Alors je vous laisse imaginer ce que ça donne quand elle décide de réelemment se mettre au travail.

Quant à moi c'était la première fois que ça m'arrivait d'être première en quoique ce soit. Et tout ça grâce à du travail acharné; ça faisait un bien fou de voir ses efforts payer ainsi. J'avais redoublé ma première année de fac, risquant alors de perdre ma bourse. Je ne me suis jamais autant sentie inutile dans cette vie. Je ne voulais plus jamais ressentir ça.

- t'es vraiment chiante quand tu t'y mets, me grogne-t-elle. Je t'en prie ne devient pas ce stéréotype de la première de la classe, asociale, coincée, qui coupe tout contact avec le monde réel.

- regardez qui dit ça, je me moque.

Elle se saisit de ses mèches blondes pour se cacher le visage, réalisant ses mots. Mademoiselle Louna ici présente a elle même été exactement tout ce qu'elle vient de décrire. Et ça jusqu' à la fin du collège. Une fois au lycée elle a commencé à s'ouvrir au monde extérieur comme elle le dit si bien. Une fois à la fac, elle s'est complètement lâchée, sans pour autant perdre ses capacités cérébrales. Son copain Nick l'a aidé à s'ouvrir encore plus. La moitié du temps ils ne sont jamais à leur appart, toujours à bouger partout et à rencontrer du monde. Et en parlant du loup, ce dernier nous rejoint. Il est châtain aux yeux bleus, grand et mince. Il porte une casquette noire et un t-shirt assorti à ses yeux accompagné d'un bermudas et des baskets noirs. Je ne comprendrai probablement jamais comment font les garçons pour être un minimum attirant sans le moindre effort avec le stricte minimum. C'est injuste.
Nick embrasse sa copine comme il se doit et me fait ensuite la bise.

- elle veut pas venir à la soirée, se plaint alors Lou à son copain, comme si ça allait me faire changer d'avis, alors que Nick s'installe auprès d'elle.

- quoi ? Mais..., comment ça ? S'indigne Nick.

Lui par exemple c'est un marathonien professionnel. Il sait faire la fête et n'en manque jamais une. Les cernes sur son visage l'attestent. Maintenant que j'y pense, ils semblent y être depuis toujours. Au début, je ne voyais pas ce que Lou pouvait lui trouver, je les imaginais même mal ensemble. Et maintenant c'est aussi claire que l'eau de roche, il l'a rend heureuse et c'est tout ce qui importe.

- j'ai déjà prévu des trucs ce soir, c'est pas possible que je vienne, je réponds.

- Joy, Joy, Joy,... tu ne peux pas ne pas venir. J'ai déjà payé l'essence, nettoyé la voiture juste pour toutes les deux. J'ai même réservé le carré VIP pour nous m'achève-t-il calmement.

Je sais qu'il a fait ça principalement pour Luna, mais je vois dans les yeux de ma meilleure amie à quel point elle est fière de lui. Toutes ces précautions dans le but de rendre heureuse Lou. Si Nick a bien compris une chose c'est qu'une Joy heureuse est une Lou ravie. Et inversement.

- Et puis, il vont sûrement passer du CardiB ce soir, avec qui je vais jurer à gorge déployée ?, termine-t-il.

J'éclate de rire suivit des leurs, et c'est le signe que j'abdique. Je suis beaucoup trop faible face à cette bouille d'ange qu'arbore Louna, ma sœur que j'ai eu d'une autre mère. Ses yeux verts ont cette lueur rieuse qui lui va si bien, alors qu'elle lance des cris aigus accompagnés de clappements de mains à travers toute la cafeteria. Son rire m'arrache un sourire.

Je me dis alors que si elle n'avait pas été là quand vraiment j'ai été au plus bas, je serais aujourd'hui une coquille vide sans âme. Une soirée en sa compagnie, je lui dois bien ça. Tout ne peut que bien se passer, non ? Elle sera avec moi, comme toujours.

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Ça met du temps à se mettre en place mais il y aura un peu plus d'action bientôt 😉

Dans l'espoir que ce chapitre vous plaise ☺️

Si tel est le cas n'hésitez pas à me le faire savoir ! 🤗

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Jess 👾

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