Mariage en noir?

chapitre 16

Les anciens revinrent encore me voir pour essayer de me faire changer d’avis mais je restais ferme.

Les jours qui suivirent, nous nous décidions à rentrer à Abidjan. J’étais assise tranquillement au salon avec Maman lorsqu’on entendit des cris dans toute la maison

… ? : Où elle est ? Où est cette sorcière d'Adaya?

Diane : Tiens tiens tiens qui voilà, espèce de sorcière c'est toi qui veux tuer mon enfant le jour de son mariage la non c'est ça?  ... pourquoi tu veux forcément te marier en noir? Es-tu une veuve ? T'es-tu déjà mariée?  Hun? Si tu ne changes pas d'avis je vais donner une belle fille du village à mon fils.

Maman : Diane tu te calme tout de suite ton neveu a approuvé cette décision et tu n’as rien à ajouter ici.

Diane : Espèce de sorcière dit-elle en me regardant de travers et en quittant le salon.

Je me levai et allait m’installer dans ma chambre.

Toujours assise, je réfléchi ... "oh là là ... je suis fatiguée de toutes ces insultes de toute façon je ne ferai rien. Je suis bloquée sur cette vision-là. Je ne vais pas changer ma décision.  "
Maman arriva quelques temps plus tard et me vit toute triste.

Maman : oh ma chérie ne soit pas triste. Dit-elle en me prenant dans ses bras.

Je me blotti direct dans ses bras. Ouais je sais je suis une gamine mais comprenez un peu dans ces moments tristes, il y a forcément des personnes qui vous comprennent. Donc vaut mieux en profiter.

-Tu ne peux pas savoir à quel point j’ai mal -me détachant d’elle- C’est vrai j’ai connu des hauts et des bas mais avec Dieu j’ai toujours su surmonter ces petits problèmes. Mais là on peut dire qu’il s’agit de la dernière étape de ma vie. Je veux dire c’est une histoire entre moi et Killian. Le mariage maman ce n’est pas l’affaire d’une population mais l’affaire de deux personnes maman. Deux personnes. Je ne sais pas, je ne sais plus où j’en suis. Je ne sais plus ou me donner de la tête. Dis-je toute perdue en levant mes mains pour les poser comme support de mon crâne.

Maman : je te comprends ma chérie. Tu sais je ne te l’avais jamais dit mais moi et ton père avions eu des problèmes avant de nous marier. C’est vrai mon histoire n’est pas similaire à la tienne mais voilà… lorsque j’ai rencontré ton père on était déjà des adultes et seul le mariage comptait à nos yeux. Nous avons donc cheminé deux ans avant qu’il ne demande ma main à tes grands-parents. Mes parents ont accepté sans encombre, mais les parents d’Ayal n’ont pas du tout aimé  l’idée que lui un jeune homme aussi beau et parfait que lui vivant dans une famille aisée puisse se marier à une fille venue d’un pauvre pays que l’Haïti. Sa mère et ses sœurs m’ont tellement fatiguée mais j’ai décidé de rester humble et respectueuse à cause de mon Dieu. Elles m’ont traité de tous les noms ma chérie ; de fille pauvre venue voler où gaspiller l’héritage de leur père et Bla Bla Bla ; je t’assure je pleurais tous les jours de ma vie, je priais que mon Seigneur touche leur cœur et aujourd’hui grâce à Dieu tout va bien. Tout ça c’est du passée ma chérie. Aujourd’hui même ma belle-famille est plus croyante que jamais et m’ont demandé pardon depuis belle lurette.

Je la regardais ressassée son passée avec une petite lueur de tristesse dans ses yeux.

-Maman je ne savais pas que tu avais autant souffert. Je suis désolée.

Maman : ne t’inquiète pas ma chérie c’est du passée. Mais j’aimerais te donner un conseil. Lorsque dans la vie, beaucoup de personne sont sur toi et que tu n’as pas la conviction du Seigneur dans une affaire que tu veux établir ne le fais surtout pas. Je ne donne pas raison à la société ni même aux traditions mais c’est un conseil de mère. Allé réfléchis y ma fille. Je t’aime. Elle me fit un bisou sur le front et elle s’en alla.