Chapitre 10

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   Salut grand-mère,

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   Salut grand-mère,

   J'espère que tu vas bien. Je t'écris pour savoir si ton portable est réparé ? J'ai oublié de te le demander au téléphone. De toute façon, je sais à quel point tu aimes lorsque je t'envoie un courriel, alors je vais continuer de le faire même si tu ne verras pas ces mails tout de suite. Comme je t'ai dit dans mon message de jeudi, tout va bien pour l'instant avec Ella. Le manuscrit avance enfin, ça me soulage d'avoir un peu d'aide.

— Tenez, votre burger.

La serveuse, une petite rousse au visage criblé de tache de rousseur, dépose sur la table une assiette remplie de frites molles. Le burger, dégoulinant de ketchup, en est complètement enseveli. Une odeur de viande brûlée s'en dégage.

Quinze euros pour cette connerie ?

— Vous avez besoin d'autres choses ?

Je relève la tête vers la fille. Si, de la bouffe mangeable, ai-je envie de lui dire avant de me contenter d'un « non, merci. » Elle me sourit un peu trop longtemps à mon goût, puis repart au bout d'une minute affreusement pénible. Je pousse un profond soupir et reporte mon attention sur mon ordinateur portable.

   Tu vois ? Pas besoin de t'en faire pour moi. Je suis bien entouré à Amsterdam.

   PS : Jay te passe le bonjour.

Je plisse les yeux quand la luminosité de l'écran s'affaiblit. Presque plus de charge.

   Tu me manques. J'ai hâte de te montrer mon roman pour que tu puisses le tenir entre tes mains. Je t'aime.

Je clique sur « envoyer » avant que mon ordinateur ne rende l'âme. Décidément, une batterie externe ne ferait pas de mal.

Un groupe de jeunes crie en traversant la rue sur des skateboards. L'ambiance festive du week-end transparaît dans chaque coin du quartier. Avec le ciel dégagé en ce samedi après-midi, je suis surpris d'être tombé sur une terrasse raisonnablement bondée. Le vieux casse-croûte à la façade terne se situe en face d'un canal, à environ trois arrêts de mon immeuble. Jamais je n'y avais mis les pieds avant aujourd'hui, parce que Jay dit que leur bouffe craint, et les seuls endroits que j'ai visités sans lui se restreignent à un parc pas trop loin et la bibliothèque du centre-ville. Seulement, le café dans lequel j'ai l'habitude de bosser maintenant était plein à craquer. Je me suis rabattu sur le premier établissement à moitié vide.

Le Succès du Malheur - PUBLIÉ LE 6 MAI 2021 AUX ÉDITIONS NISHAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant