NEUF

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Les deux adolescents s'étaient embrassés pendant au moins une heure. Félix était dans un état de plénitude. Mieux que le sexe, mieux que la drogue, mieux que de satisfaire ses parents. Il préférait satisfaire Amiel avec ses lèvres, le brun avait l'air d'apprécier les initiatives du plus jeune. 

Félix était parti comme il était arrivé dans la chambre, rapidement. Il s'était éclipsé sur le balcon pour fumer, ignorant quiconque voulant lui adresser la parole. Il était dans sa bulle et ne voulait que personne ne la brise. Vers deux heures du matin il était parti de chez Charles. 

Rentré chez lui, il s'affala dans son lit et mit son ordinateur sur ses genoux. Il alla sur les profils de ses amis. Ce n'était qu'un prétexte pour se rendre sur celui d'Amiel. Sa photo de profil n'était pas folle, mais son regard était joyeux, Félix était jaloux de celui à qui Amiel adressait ce sourire. Il soupira et ferma d'un geste rapide son ordinateur. Il était prit entre deux sentiments maintenant qu'il imaginait Amiel adresser ses sourires et sa colère à quelqu'un d'autre. Il voulait que les moindres sentiments d'Amiel soit dirigés vers lui, bon ou mauvais. 

En se réveillant le lundi matin il fut heureux, il allait revoir la tête brune, ça lui fait faisait une bonne raison pour sortir du lit. 

En arrivant dans la salle de classe il vit Amiel qui était déjà assis seul à une table, Rémi et Jon s'étaient assis à la table de derrière. Il prit directement place à côté de lui, un sourire niais aux lèvres. Il serra la main de ses amis. Amiel l'avait regardé d'une drôle de façon quand leurs mains étaient rentrées en contact. Il aurait aimé tellement plus qu'un simple contact. 

-Bon alors les gars, cette soirée ? lança Félix. 

-J'ai même pas réussi à l'approcher, je me sens nul, se plaignait Rémi, démoralisé. 

Jon lui fit une tape sur l'épaule en geste de réconfort avant de prendre la parole. 

-Il s'est rien passé d'intéressant pour moi. Mais je crois bien que Félix à quelque chose à nous dire continua t-il en lui adressant un clin d'œil. 

Félix se tourna vers Amiel, il le sentit se crisper. Et pourtant, Félix n'avait rien dit à ses potes. 

-Ah, c'est rien, répondit modestement Félix avec un petit sourire. 

-Allez Félix, balance les doss' ! On t'a vu avec la sœur d'Amiel, lança Rémi avec un grand sourire. 

Félix se sentir soulagé, il n'aurait pas à subir les remontrances d'Amiel. Sauf s'il disait quelque chose de méchant sur Jess. 

-On a juste discuté, on a les mêmes délires, sourit Félix. 

-Ami', ça te fait rien qu'il drague ta sœur ? 

-Non, parce que je sais qu'il ne se passera rien entre eux, puis Félix n'est pas du tout le genre de Jessie, répondit Amiel avec une certaine froideur. 

Oh, c'est que tu préfère quand je m'occupe de toi, pensa Félix, content de voir Amiel victime d'une crise de jalousie. 

-Qu'est-ce que tu en sais ? Questionna Félix. 

-Je connais ma sœur, elle ne voudra jamais de toi, répliqua Amiel. 

S'il voulait jouer, il allait être servi pensa Félix avant de lancer son prochain pic au brun. 

-De toute manière, j'ai pécho à cette soirée lâcha Félix. 

Il regarda Amiel se décomposer, ça l'amusait de constater qu'il avait un léger ascendant sur lui. 

-Hey, je suis pas le seul à avoir pécho , Amiel aussi. 

Amiel fulminait tandis que Félix arborait un grand sourire. Rémi et Jon sifflèrent leur amis. Rémi leur demanda s'ils avaient conquis la même fille. Si seulement vous saviez, pensa Félix. Il leur fit un clin d'œil. Les garçons ouvrirent grand la bouche, scotchés. 

-En même temps ? Questionna Jon. 

-Je ne vous en dit pas plus les gars, devinez vous même. lâcha Félix. 

-J'ai rien fait avec ce type, bouda Amiel. 

Félix ria intérieurement. Il se mettait tout seul dans l'embarras. Heureusement pour Amiel, leur professeur choisit ce moment pour entrer en classe. Les deux garçons se retournèrent pour faire face à leur professeur. Amiel lança un regard de travers à Félix. 

À la pause de dix heures il accompagna Amiel dehors et se posa à côté de lui. Jon et Rémi étaient partis discuter de leur côté. 

-Encore en train de regarder le petit term? demanda Felix. 

-Euh, non, pas vraiment. 

Il le sentait déstabilisé. Il avait envie de voir si leurs baisés signifiaient quelque chose ou non. Quitte à être blessé. Félix était doué pour mettre les pieds dans le plat, personne ne le pensait capable de sentiments sérieux. Il n'avait pas grand chose à perdre. 

-Oh mec, c'est pas parce qu'il y a eu quelque chose à cette soirée, que je vais me transformer en bulldog qui aboie quand on s'approche de son os, ricana-t-il.

-J'aurais plutôt dit un chat avec sa pâté, rectifia Amiel, avec un air amusé. 

Félix rigola et lança un coup d'épaule à son ami. 

-Sérieusement, je sais pas ce qu'il s'est passé avec ce type, mais j'ai l'impression que ça te pourrit légèrement la vie.

Ça me pourrit un peu la mienne aussi, pensa Félix. Il vit Amiel froncer les sourcils, prêt à lui répondre mais il s'empressa de poser son index sur sa bouche, qu'il avait terriblement envie d'embrasser. 

-Laisse-moi terminer. Garde ce que je te dis ou non, mais soit tu vas le voir et tu mets les choses au clair avec lui, soit tu te décides à l'oublier et à passer à autre chose. Mais crois-moi, ça ne sert à rien de le regarder à chaque pause, à chaque fois que tu le croises avec un sourire triste. 

Félix parti, laissant un Amiel perturbé seul sur le banc. 

F.E.L.I.XOù les histoires vivent. Découvrez maintenant