DIX

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Félix retourna dans la salle de cours après avoir parlé avec Amiel. Il avait été honnête, il avait besoin de l'être s'il voulait se rapprocher un peu plus du jeune homme. Et surtout, il avait à cœur de l'aider, même si Amiel pouvait effectivement choisir d'aller vers Mael et non vers lui.

Amiel accaparait l'esprit de Félix, il était dans le moindre de ses recoins. Avait-il apprécié la façon dont il l'avait embrassé, aimait-il aller au cinéma, ou encore, quels étaient ses goûts musicaux ? Il aurait tout voulu savoir de lui.

Perdu dans ses pensées, il releva la tête quand il senti un regard posé sur lui. Amiel le regardait. Il retira le bout de son stylo qui était dans sa bouche pour pouvoir lui offrir un sourire. Il adorait lui sourire, et il aimait encore plus celui de Amiel, tout timide, lorsqu'il le lui rendit.

Félix oscillait entre jalousie et sentiments naissant envers Amiel. Ça le rendait dingue quand son ami regardait Mael avec envie. Ce soir, il irait se changer les idées au garage où travaillait son père. Il irait surtout voir si, comme le dit son père, son apprenti est si sexy qu'il fait baver toutes les demoiselles qui se rendent au garage.

À la fin de la journée il dit au revoir à Jon et Rémi, Amiel avait disparu de la circulation sans qu'il ait le temps de lui faire la bise. Il alla à l'arrêt de bus et chercha ses écouteurs fourrés dans son sac mais un raffut l'en empêcha. Amiel était en train de sermonner Jessie. C'était mignon la façon dont il la protégeait. Il regarda le frère et la sœur jusqu'à ce qu'ils se séparent. On dirait qu'Amiel a perdu la bataille.

Il ne c'était pas rendu compte qu'il grelottait à cause du froid jusqu'à ce qu'Amiel vienne vers lui. Il était surpris que ce soit le brun qui fasse un pas vers lui et non l'inverse.

-T'attends ton bus ? Demanda Amiel en s'approchant de lui.

-Ouais, il a un peu de retard. Il lui fit un faible sourire, ses lèvres étaient gelées et il aurait tout donné pour qu'Amiel veuille bien venir les lui réchauffer.

-Alors comme ça, j'ai eu le droit à un sourire ? se rappela Félix.

Amiel roula des yeux et Félix poursuivi.

-On commence à être loin du, "si tu me clashes encore une fois, je te nique ta mère", dit il en imitant la voix d'Amiel.

Le brun rit et le traita de con. Peut être qu'il commençait à m'apprécie pensa Félix. Amiel tourna les talons en s'adressant à son ami.

-Allez viens, je te ramène chez toi.

Felix se mit à pouffer alors qu'il arriva à la hauteur d'Amiel.

-Est-ce que c'est un moyen de venir chez moi ? blagua-t-il.

-Rêve.

-Petit coquin, mes lèvres te donnent encore envie, je me trompe ? poursuivit Félix avec son air joueur.

-Arrête tes conneries.

Félix s'arrêta un instant et reprit sa marche. Il voulait faire comprendre à Amiel qu'il était on ne peut plus sérieux avec sa question, malgré son ton joueur.

-Non mais sérieusement , c'était bon ?

Amiel réfléchit quelques secondes.

-Ça l'était.

-Ah ! Qu'est ce que je disais, chantonne Félix.

Chassé le naturel, il revient au galop. Félix n'était absolument pas délicat. Excepté pour embrasser son ami. Amiel ne sembla pas s'en offusquer et poursuivit.

-Pourquoi tu m'as embrassé ?

-J'avais envie, répondit Félix en haussant les épaules.

Ils se turent jusqu'à arriver à la voiture d'Amiel. Il avait presque oublié qu'il avait un an de plus avec ses menaces digne d'un élève de sixième. Ils entrèrent dans la voiture et Amiel mit le chauffage à fond, sûrement pour Félix qui semblait au proche de succomber au froid.

-Putain, c'est bon ! lâcha Félix en fermant les yeux.

Il rouvrit les yeux quelques secondes après, Amiel semblait perdu.

-Y'a un problème ? lui demanda Félix.

Il vit Amiel s'avancer vers lui, hésitant, une lueur dans le regard. Il passa une main dans le cou de Félix et approcha leurs visages. Alors voilà, pensa Félix, on y est. Mes lèvres te manquent. Il laissa Amiel franchir les quelques centimètres qui les séparaient encore pour que leur bouches se touchent.

Il était désireux de plus, et visiblement, Amiel aussi. Le brun attrapa la lèvre inférieure de Félix entre les siennes pour la suçoter avant de passer sa langue chaude dessus.

S'il continuait comme ça, Félix aurait envie de poursuivre leurs baisers sur la banquette arrière. Il gémit de plaisir et posa ses mains encore froides, sur les joues chaudes de son partenaire. Le contraste était plaisant. Leurs langues se rejoignirent pour jouer ensemble, les faisant gémir de plaisir. À contre cœur, Félix recula pour laisser échapper une phrase :

-Merci d'avoir réchauffé tout mon corps.

C'était à la limite entre le romantique et l'absurde. Les deux amis se regardèrent et pouffèrent de rire.

F.E.L.I.XOù les histoires vivent. Découvrez maintenant