Chapitre 10

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    La porte vient heurter le mur dans un tel fracas que le bruit résonne dans tout l'étage. Apeuré, énervé, mais surtout perdu, Izuku se précipite dans sa chambre, la gorge serrée par des larmes qu'il peine à retenir. Pendant un court instant, Edgard a pris le contrôle de son corps. Il l'a senti le pousser dans une noirceur effrayante, jusqu'à ce qu'il devienne spectateur de ses propres actes. Il l'a vu s'énerver, serrer sa main jusqu'à en faire craquer les articulations. Puis, il l'a écrasée sur la table, brisant le bois comme s'il s'agissait d'un simple morceau de bois moisi. Enfin, Edgard a parlé à sa place, prononçant des mots que jamais il n'aurait pu prononcer envers Ochako.

    Lorsqu'enfin il a pu recouvrer le contrôle de son corps, il était déjà trop tard. Des larmes brillaient aux coins des yeux de la jeune brune en face de lui, totalement pétrifiée par ce que venait de faire son ami. Puis, il a aperçu les autres regards, là où une peur sourde se reflétait dans chacun. Même Shoto, qui pourtant l'avait tant soutenu, semblait en proie à une terreur qu'il peinait à cacher. Voir son regard vairon terrorisé à cause de ce qu'il avait fait lui devient vite insupportable. Alors, il a préféré s'en aller, fuir leurs regards, fuir leur peur qui lui serrait le coeur. A la place, il a préféré se réfugier dans sa chambre, l'endroit où il peut laisser couler quelques larmes.

    En pénétrant dans l'obscurité de sa chambre, le vert ne peut s'empêcher de frissonner d'effroi. Pendant quelques secondes, il se revoit pris au piège par cette noirceur qu'il l'a empêché de bouger, laissant Edgard posséder son corps. Encore maintenant, l'étrange impression d'être pris au piège continue de persister. Il a encore l'impression d'être coincé entre les mains d'Edgard, entre sa soif de vengeance et son aura meurtrière.

    — Bordel !

    Il vient prendre appuie sur son bureau, cherchant à recouvrer ses esprits. Mais tout semble tellement embrouillé. Les images de tout à l'heure passent et repassent dans sa tête comme une bobine de film que l'on ne cesse de rembobiner. Mais ce qui le hante le plus, ce sont les yeux vairons de Shoto. Il l'a terrorisé, c'est tout ce qu'il a retenu. Il ne sait pas pourquoi il le préoccupe plus qu'un autre, plus que tous les autres qui étaient tous aussi apeurés les uns que les autres. Tout ce qu'il a retenu, c'est l'expression de son visage, la terreur dans ses yeux.

    — Midoriya ?

    A l'entente de cette voix, le vert se retourne brusquement. Dans l'encadrement de la porte se trouve Shoto, l'air totalement perdu. Pendant quelques secondes, aucun ne parle, se contentant d'un simple échange de regard. Pourtant, le vert peut sentir son coeur s'accélérer dans sa poitrine au fil des secondes. Quant au bicolore, il ne sait absolument pas quoi dire.

    — Je... je suis désolé Todoroki, je voulais pas...

    — C'est bon, tu n'as pas à t'excuser, je sais que ce n'est pas vraiment toi qui a fait ça.

    Le silence retombe dans la pièce tandis que Shoto s'avance doucement, refermant délicatement la porte derrière lui. L'obscurité continue de dominer la pièce, partiellement brisée par les rayons blanchâtres de la lune filtrant à travers les rideaux. Malgré cette faible lumière, Shoto peut voir les quelques larmes qui se sont échappées des yeux du vert, laissant de longues traces sur ses joues rosies. A cette vue, son coeur se serre.

    — Écoute Midoriya, je...

    — Non, ne t'approche pas, ordonne le vert en reculant brusquement.

    Le bras droit levé vers le bicolore, il crée une barrière entre lui et Shoto, l'empêchant de s'approcher de lui. Même s'il baisse la tête, Shoto peut voir son regard apeuré et perdu.

    — Hé, commence t-il d'une voix douce, t'as pas à t'en faire, tout est fini et je...

    — Pourquoi tu fais ça ?

La légende de l'alter de Dieu (Tododeku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant