Chapitre 4

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— Maman ! Je suis rentré !

Sans le vouloir, la porte claque lorsqu'il rentre chez lui. A part le bruit sec qui résonne jusqu'au salon, tout semble calme. Au rez de chaussé, pas une seule trace de sa mère. Ce qui est étrange étant donné le retard qu'il a pris en bavardant en chemin avec le bicolore. Il doit bien avoir une bonne demi-heure de retard et pourtant, sa mère ne lui saute pas dessus, les larmes prêtes à rouler sur son visage crispé par l'inquiétude. Il faut dire qu'il lui ressemble beaucoup sur ce trait de caractère. Comme elle, il a tendance à ne pas contrôler ses émotions.

— Maman ?

Izuku vient poser son sac dans l'entrée, s'avançant à petit pas vers le salon. Le silence qui règne lui semble bien étrange. Est-elle sortie de l'appartement avant qu'il n'arrive ? Peut-être qu'elle dort juste à l'étage. Mais ce n'est pas le genre de sa mère de le laisser seul...

Puis quelque chose vient briser cet affreux silence. Quelque chose de banal, que nous entendons tous dans une maison. Un craquement, celui du plancher. Mais le pire, c'est que ce craquement vient de derrière lui.

Il n'a pas le temps de se retourner pour apercevoir le visage de cette personne. Très vite, des bras puissants viennent l'entourer et l'immobiliser. Sur le coup, le vert essaye d'activer son alter, la seule chose capable de l'aider dans cette situation. Mais avant qu'il ne puisse atteindre son revêtement intégral, il sent ses paupières devenir lourdes accompagnées d'un picotement dans la nuque. Cette personne inconnue vient de lui injecter un puissant sédatif, l'immobilisant dans les secondes qui suivent. Son corps lourd vient percuter le sol, puis le silence règne à nouveau sur les lieux.

Mais le vert reste tout de même conscient. Il sent le parquet dur sous ses vêtements, il entend les bruits de pas environnants, il a conscience qu'il est à la merci de plusieurs inconnus, incapable de bouger.

— Apportez-moi le colis.

Une voix rauque, masculine, sûrement déformée par le tabac. Le vert entend ses pas brutaux sur le parquet, les planches grincent sous son poids. Sait-il qu'il est encore conscient ? Est-ce voulu ou une simple erreur de leur part ? D'autres pas résonnent autour de lui. En tout, il doit bien y avoir quatre personnes.

Soudain, il sent une poigne se refermer sur son bras. Dans une brutalité sans nom, il vient l'assoir sur une chaise, attachant ses poignets sur les accoudoirs en bois de la chaise. Désormais, il peut apercevoir la forme d'un des visages à travers ses yeux à-demi clos. Au travers de sa vision ternie par le médicament, il pense deviner qu'un des hommes possède des cheveux mi-longs. Bientôt, une ombre s'approche de lui et lui attrape son épaisse tignasse verte sans aucune douceur. Il sent d'épais tiraillements à la racine de ses cheveux tandis que ses yeux brumeux se lèvent vers un visage carré rasé de prêt.

— Il est encore conscient, déclare t-il d'une voix forte.

— Laisse-le, j'ai besoin qu'il soit conscient pour ce qui va arriver.

Malgré cette drogue qui s'écoule dans ses veines, Izuku parvient tout de même à enregistrer certaines informations quant à son physique. Un homme fort, des yeux bleus, chauve, un percing au sourcil droit.

Sans douceur, il relâche sa tête qui tombe mollement vers l'avant. Dans ce pur instant d'incompréhension, le vert repense à la main du bicolore dans ses cheveux. Une poigne douce, accueillante, tout le contraire de cet homme à la peau moite.

Dans la confusion, Izuku tente de prononcer quelques paroles. Pourquoi font-ils ça ? Que veulent-ils ? Ont-ils fait du mal à sa mère ? Qu'attendent-ils de lui ? Mais aucun mot ne daigne franchir la barrière de sa bouche. Elle semble paralysée, et ses mots, bloqués au fond de sa gorge. Soudain, l'homme aux longs cheveux s'approchent de lui à pas lents. Dans le silence presque religieux qui règne dans la pièce, le son des pas sur le plancher semble être la pire chose qui soit. Une fois devant lui, l'homme pose sa main sous son menton sans douceur, lui tournant le visage sous plusieurs angles. Il semble l'observer, l'évaluer sous toutes ses coutures.

La légende de l'alter de Dieu (Tododeku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant