SMS- C'est Pas Très Bien de Mentir (BxB)

Mardi 19, 11h30 (2/2)

-Aie tu fais pas semblant de taper toi !

Raph se masse le bras en souriant tandis que Noé rit à gorge déployée.

-Ça t'apprendra à vouloir me déconcentrer en cours ! J'suis à ça (il pince son index et son pouce) de me prendre un mot !

-Ok on est quitte maintenant !

Ils gloussent encore en rejoignant leur salle de classe, qu'ils avaient délaissée pour la pause.
Cette fois, ils se mettent à côté, ce sera plus pratique pour discuter.

-Dis..? se lance Raph une fois les garçons installés et le prof prêt à reprendre son cours.

-Hm ?

-Tu veux venir chez moi ce soir ?

Raphaël, sans le vouloir bien sûr, vient de prononcer les mots interdits. Noé se fige, fixe le coin de la table d'un air paniqué et se crispe.

- Noé ? Eh, ça va ?

- Ou- ouais..

-Qu'est ce que j'ai dis de mal ?

Raph commence à s'en vouloir, il n'a vu aucun sous-entendu pourtant, il vient juste de demander à son petit ami s'il voulait passer un peu de temps avec lui en dehors des cours.

-Noé réponds !

Il se retient de crier pour ne pas attirer l'attention du prof ni des autres élèves, mais à envie de secouer Noé pour qu'il réponde.

- R- rien. Rien, ça va. Pardon.

Il baisse la tête et cache ses mains dans ses poches de manteau, honteux. Pourquoi ? Il ne sait pas trop.

-Qu'est ce qui se passe Noé ?

Sentant les larmes arriver, le blondinet préfère garder le silence plutôt que risquer des sanglots humiliants.

-Noé putain ! crit soudain Raphaël.

Comme s'il avait sorti un aimant, tous les regards dans la salle se tournent sur les deux adolescents. Raph rougit tandis que Noé garde la tête baissée.

-Raphaël, Noé, dans le couloir. Vous reviendrez quand vous serez calmés.

-Pardon monsieur, dit Raph en aggripant Noé par le bras.

Ce dernier se laisse traîner, il avance juste les jambes même s'il préférerait être porté.

Une fois la porte fermée, Noé se laisse tomber comme une masse sans laisser à Raph le temps de le rattraper.

- Merde !

Ça y est, Noé fond en larmes. Raph tente bien de lui caresser le dos en murmurant que tout va bien, mais rien ne semble apaiser ses pleurs.

- J- je.. j'suis d.. dé-

- Ça va, ça va..

- Pardon !

- Mais de quoi ?

- Je.. (longue pause) je veux arrêter.

- De pleurer ?

- De sortir av-

-Si tu continue ta phrase j'vais me fâcher !

Face à cette répartie puérile mais amusante au fond, Noé se tait.
Il était évident qu'à la première complication Noé allait paniquer et abandonner sa relation, Raph le savait, mais avait tour de même espéré que cela n'arrive pas, du moins pas tout de suite.

Voyant que le blondinet commençait à essayer ses larmes -et ses lunettes- Raph se lance :

- Tu veux m'expliquer calmement ce qui se passe ?

Noé hoche poliment la tête.

- Ça fait peur.

-Quoi donc ?

-Venir chez toi. J'ai peur que.. qu'on..  enfin.. Que ça.. dérape..

Raph se recule légèrement, surpris.

-Qu'on couche ensemble ?

Noé laisse échapper sans le vouloir une grimace et un gémissement de dégoût.

-Fallait le dire, sourit Raph, t'inquiète pas, jamais le premier soir.

Il lui adresse un clin d'oeil qu'il espère rassurera quelque peu Noé.

- Mais moi c'est ni le deuxième, ni le troisième, ni jamais en fait..

- Ah.

Prenant cette interjection comme mauvais signe, Noé se cache la tête dans les mains en se maudissant d'utiliser sa voix pour dire des bêtises, alors qu'en réalité Raphaël ne faisait qu'enregistrer l'information à voix haute.

- C'est pas grave hein.

Noé ne répond pas.

- Eh, je vais pas arrêter de t'aimer pour ça Noé ! Je te forcerai jamais à rien d'accord ? Regarde moi Noé, aucune réaction, Raph prend alors le visage du blond dans ses mains et le tourne vers lui. Je te demanderai pas de choses comme ça, ok ? Tu m'a dis que tu voulais pas, je respecte. Je te ferai jamais de mal Noé, je te le jure. Je te le jure.

Il a l'air sincère, Noé décidé de le croire cette fois.

- D'accord. Pardon..

- T'as pas à t'excuser ! Mais sinon.. tu veux venir ?

Noé relève enfin la tête vers Raph.

- Oui ?

- Oui !

En gloussant bêtement, ils retournent en cours, ignorant une remarque du prof et les regards curieux des élèves.