Une offre très spéciale

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Je tournai la tête et vis mon père, derrière moi, les bras croisés et le regard sévère. Ma mère était à côté de lui et avait une main dans le dos de mon père. Joe quant à lui était près de la porte, aux côtés d'une infirmière qui s'approcha de moi, une fois installée dans le siège. Que faisait-elle? Je n'avais pas besoin de ses services?

Elle s'agenouilla devant moi et ouvrit un kit de soins. Elle prit une lingette d'alcool et me l'appuya sur la tête. Une sensation de brûlure se fit alors sentir. Je réprimai un gémissement et fermai les yeux. Il semble que j'aie été blessée lors de ma chute de Diamond. L'infirmière nettoya la blessure, que je n'avais toujours pas vue, et s'éloigna de quelques pas. Je levai le regard et croisai celui du policier. C'est à ce moment qu'il m'adressa la parole, les mains croisées sur le bureau.

Policier- Princesse Céleste, dans le cas où c'est vous qui avez été blessée dans cet incident, c'est vous qui choisirez de porter plainte ou non contre cet homme.

Céleste- Comment s'appelle-t-il?

Le policier ouvrit un Ipad et baissa le regard sur ce dernier. Il prit quelques secondes pour lire le nom et me jeta un coup d'oeil. Il me tendit alors l'appareil que je pris pour lire les informations de l'homme.

Policier- Il se nomme Jacques Leblanc.

À la lecture de sa fiche, j'appris qu'il avait 45 ans et qu'il était natif de Manchester. Il travaillait pour une entreprise de télévision à potins et il avait trois enfants.

William- Présentement où est-il?

Policier- Il est devant les grilles avec mes coéquipiers et vos gardes. Nous attendons la réponse de votre fille avant d'agir et de l'amener au poste.

Céleste- Il n'ira pas au poste.

Je posai l'Ipad sur le bureau devant moi. Le policier qui regardait mon père détourna donc le regard et m'oberserva d'un œil intrigué.

Policier- Vous ne souhaitez pas porter plainte?

William- Tu es sûr de ton choix, Céleste?

Céleste- Oui et même que je souhaiterais lui parler en privé.

Policier- Et pourquoi ça?

Céleste- J'ai mes raisons, puis-je?

Le policier ne s'attendait visiblement pas à cette réponse plutôt brusque qui ne laissait pas place à l'argumentation. Il me regarda avec un regard surpris et il bafouilla une réponse très vague.

Policier- Hum, oui votre altesse, Jacques euh, je vais le chercher, Princesse.

Il se leva en s'appuyant les deux bras contre le bureau de bois. En faisant une révérence très peu habile, il sortit de la pièce. L'infirmière en profita pour faire la même chose. Une fois la porte fermée, je me tournai vers les membres de ma famille.

William- Que prévois-tu faire?

Céleste- J'ai eu une idée.

Je fis un clin d'œl et un immense sourire à mon parternel. Je tournai la tête vers Henry qui était en train d'articuler une phrase à mon intention.

Henry- Une bonne idée ou...

Meghan- (Interrompant) Une idée digne d'Harry?

L'intervention de la part de Meghan fit rire tout le monde. Une fois le silence revenu, j'expliquai ce que je souhaitais dire.

Céleste- À vrai dire, j'ai eu le genre d'idées que Diana aurait eues.    

Mon père, le sourire aux lèvres, tourna la tête vers son frère. Ils partagèrent un regard complice rempli de nostalgie et d'amour. Diana manquait à ses fils, c'était certain. Cette grande femme manquait à tout le monde, en vérité.

Kate- Bon, je crois que nous allons te laisser ma chérie. Si tu as quoi que ce soit, tu viens nous chercher, nous t'attendrons au bas de l'escalier.

Ma mère, main dans la main avec mon père, passa devant moi et sortit par la porte. Henry et Meghan firent la même chose. Avant de fermer la porte, Henry me fit un clin d'œil et disparut derrière cette dernière. Je me levai et changeai de place, m'asseyant désormais à la chaise derrière le bureau. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit et l'homme entra dans la pièce. Je remarquai qu'il se frottait les poignets et que ceux-ci étaient rougis, probablement était-ce à cause des menottes. Je lui désignai son siège et il s'y installa.

Céleste- Bonjour Jacques, nous voilà en de bien meilleures conditions.

Jacques- Je suis désolé, j'espère que vous le savez.

Céleste- J'accepte vos excuses, ne vous en faites pas.

Jacques acquiesça d'un lent mouvement de tête. Je lui fis un sourire et continuai de discuter avec lui.

Céleste- Vous m'avez dit que vous aviez une grande famille, n'est-ce pas? Pouvez-vous m'en dire davantage?

Jacques me regarda d'un œil intrigué. Ma question devait probablement le surprendre, je veux dire, une princesse vous demande d'élaborer sur votre famille alors que vous venez d'entrer sur une propriété privée.

Jacques- J'ai deux petites filles et un garçon. Ma plus jeune s'appelle Léa, elle a 4 ans et sa sœur s'appelle Maïka, elle a 10 ans. Mon fils, lui, il a 13 ans et il se nomme Samuel.

Céleste- Si ce n'est pas indiscret, êtes-vous un père monoparental?

Jacques- Oui, ma femme est morte lors de la naissance de Léa.

Céleste- Toutes mes condoléances.

Jacques baissa le regard, les larmes aux yeux. Vraiment, ça me brisait le cœur. Jacques était un père qui travaillait dans un travail qui ne semblait pas l'intéresser pour pouvoir subvenir aux besoins de ses trois enfants. Il n'était pas une mauvaise personne, au contraire, il souhaitait seulement être le meilleur père possible.

Céleste- Dites-moi, êtes-vous allez à l'Université?

Jacques- Euh non. En vérité, j'ai lâché l'école assez jeune.

Céleste- Pourquoi?

Jacques- Ma mère est décédée d'un cancer durant l'année de mon décrochage et quant à mon père, il n'était pas le meilleur père. Il était alcoolique et il ne s'occupait pas très bien de nous. J'ai donc décroché pour pouvoir m'occuper de mes quatre frères et sœurs.

Céleste- Vous avez un grand cœur, Jacques.

Jacques- J'essaie d'être le meilleur pour ma famille.

Vraiment, Jacques était un bon vivant. C'était une personne avec un grand cœur qui n'hésite pas à aider les autres. De ce que j'ai vu, il n'est aucunement méchant. Il est seulement la victime d'un malheureux destin. Je ne peux laisser Jacques se faire renvoyer et devenir chômeur alors qu'il doit nourrir sa grande famille.

Céleste- Quelle est votre passion?

Jacques- J'ai toujours adoré la cuisine. Lorsque j'étais encore à l'école, je croyais continuer dans cette voie pour continuer en restauration mais finalement, le destin en a voulu autrement.

Céleste- Vous êtes doué en cuisine?

Jacques- C'est ce que mes enfants, ma famille et mes amis disent.

Céleste- Vous savez quoi? Je crois que j'ai envie de partager votre talent de cuisiner avec ma famille. Démissionnez de ce travail de paparazzi et rejoignez l'équipe de cuisine du château. Je connais quelqu'un qui pourra vous initier au travail de cuisine et il vous montra tout ce que vous devez à apprendre. D'ailleurs, vous aurez un salaire fixe et plusieurs semaines de vacances. Maintenant cela dit, c'est à vous de prendre votre décision.

Royauté IndésiréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant