Royauté Indésirée

Parfaitement zero royal

D'ailleurs, la vision que j'avais devant moi était tout simplement magnifique et grandiose. Alexandre, le sourire aux lèvres et le regard planté dans le ciel, s'essaya sur le sol. Je fis de même et tournai la tête vers lui. En ce moment, le moindre de ses sourires me rendait heureuse. Sa présence à mes côtés me remplissait de joie.

Pour profiter du spectacle, je tournai la tête vers le ciel et regardai les feux. Au même moment, une musique se fit entendre au loin. Je remarquai que les feux étaient exactement coordonnés pour exploser à des moments spécifiques de la mélodie. C'était tout simplement magnifique. Malgré tous les évènements auxquels j'avais participés en tant que princesse, celui-ci était le plus spécial à mes yeux. Tout était parfait, j'étais avec la personne que j'appréciais le plus et l'environnement était très calme. On oubliait presque le bruit d'explosion que les fusés faisaient en éclatant en milliard de petites particules de couleur.

Céleste- D'où connais-tu cet emplacement?

Alexandre- Je venais souvent ici avec Andrew lorsque j'étais enfant. C'est grâce de lui que je connais cette incroyable place.

Céleste- Sais-tu ils sont pour quelle occasion ces feux d'artifice?

Alexandre- C'est pour l'anniversaire de la princesse Anne. Tu sais, la fille de la reine? (Tournant la tête vers Céleste)

Je tournai rapidement la tête vers Alexandre et le regardai avec un regard sévère. Si Alex connait la princesse Anne, la sœur de mon grand-père, comment se fait-il qu'il ne me connait pas? Je veux dire, la princesse Anne est de moins en moins dans l'œil du publique alors que moi, c'est tout le contraire. Quoique je ne m'en plaindrai pas, si Alexandre ne sait pas pour moi, c'est mieux comme ça. D'ailleurs, j'avais complétement oubliée qu'aujourd'hui c'était la fête d'Anne. Nous sommes le 15 Août ce qui veut dire qu'elle est maintenant âgée de 68 ans. Probablement que la reine regardait les festivités présentement, en directe de son luxueux balcon. Les deux extrêmes étaient présents dans cette situation. Moi qui regardais les feux dans une ruelle et la reine qui était dans le château de Buckingham. Dans les deux cas, le moment était mémorable.

Céleste- Ah oui, je vois de qui tu parles.

Alexandre- Bizarrement, c'est l'une des seuls membres de la famille royale britannique dont je me rappelle du prénom. Elle et le duc de Cambridge, tu sais, William?

Je commençais à douter de l'ignorance d'Alex. Peut-être essayait-il de m'avouer qu'il savait mon secret mais qu'il ne trouvait pas une façon plus claire de me le dire.

Céleste- Vraiment, tu ne connais pas d'autres membres.

Alexandre- Étant donné que tu en parles...

Alexandre fit une pause et me regarda avec un regard très sérieux. Vraiment, je redoutais sa réponse. J'étais sûr qu'il allait m'annoncer quelque chose du genre « Toi, la princesse Céleste de Cambridge ».

Alexandre- Je connais également la reine. (Riant)

À peine eut-il terminé sa phrase qu'un énorme poids disparût de mes épaules. Visiblement mais surtout heureusement, il ne savait pas pour moi. Je n'étais pas prête à lui avouer la vérité. J'aimais bien le fait qu'il restait avec moi, ne sachant rien de mon titre et de ma famille. C'était vraiment nouveau et très rafraichissant sur certain point.

Alexandre- Toi, tu en connais certain? Je veux dire, il paraît que les filles sont plus intéressées par la famille royale. Être une princesse, c'est le rêve de chacune.

Céleste- Je ne crois pas qu'être une princesse soit une partie de plaisir.

Alexandre- Pourquoi penses-tu ça?

Céleste- Je dis ça sous toute réserve mais je crois que ça ne doit pas être un véritable rêve. Oui, ils possèdent beaucoup de choses, de la richesse, des châteaux, des titres incroyables mais il faut aussi penser au fait qu'ils sont contraints par des milliards de règles, des devoirs royaux et la constante présence des paparazzis. Également, chaque jour, ils vivent les moindres critiques de la population qui n'arrive pas à être d'accord sur les actions que cette famille pose.

Alexandre- Tu as totalement raison. Comment se fait-il que tu connais autant cette famille et les sentiments que ses membres éprouvent?

Céleste- (Mentant) Ma mère lit beaucoup à propos d'eux.

Alexandre- Visiblement, toi aussi.

Céleste- Non pas vraiment, c'est juste que lorsqu'elle termine un livre, elle me fait son habituel résumé et ses fameuses critiques littéraires.

Alexandre- Nous c'est plutôt Lee qui connait bien la famille royale de notre pays.

Céleste- Lee a une connaissance globale de tout ce qui se trouve sur la planète. Tu te rappelles, la dernière fois, pour une raison que j'ai oubliée, nous avons commencés à parler de pirates? Lee est débarqué de nulle part pour nous apprendre que Denys le Phocéen était le plus vieux pirate connu de l'histoire.

Alexandre- Nous parlions de Jack Sparrow, du film Pirates des Caraïbes. (Riant)

Céleste- Excuse-moi mais c'est Capitaine Jack Sparrow. (Riant également)

C'est à ce moment que nous nous rendîmes compte que les feux d'artifice étaient terminés. Je me levai en premier et me dirigeai vers l'échelle. La voix d'Alexandre se fit entendre derrière moi.

Alexandre- Où vas-tu, Céleste?

Céleste- Je vais à l'échelle, pourquoi?

Alexandre- Nous ne descendons pas par là, c'est bien trop une manœuvre risquée. Nous descendons bien évidemment en mode pompier.

Céleste- En mode pompier?

Alexandre me fit signe de le suivre. Je le suivis jusqu'à temps qu'il s'arrête, quelques mètres plus loin, toujours dessus la passerelle. Il tourna la tête vers moi et me pointa un tuyau se trouvant au-dessous de nous.

Alexandre- Si tu t'accroches solidement et il n'y a aucun danger. Par contre, fait attention à la façon dont tu glisses, ça peut endommager tes paumes de mains. (Faisant un clin d'œil)

Ce n'était pas très sécurisant mais je devais bien descendre. Je n'allais tout de même pas rester en haut, sur cette passerelle, jusqu'à temps que quelqu'un vient me chercher. Tranquillement, je m'installai en position assise, les pieds dans le vide. Doucement, je balançai mon poids d'un côté seulement et m'accrochai au poteau. Les pieds croisés, je me laissai descendre jusqu'au sol et Alexandre glissai à son tour.

Alexandre- (Lâchant le poteau) Je vois que je t'influence beaucoup. Désormais, tu n'as même plus peur.

Céleste- Tu m'avais promis qu'il n'y avait aucun danger. Pourquoi ne pas le faire dans ce cas-là?

Je fis un sourire narquois à Alexandre. Il s'approcha de moi et plaça son bras dans mon dos. Lentement, nous marchâmes ensemble vers nos demeures respectives. Plusieurs minutes plus tard, j'arrivai seule à l'arrière de Buckingham Palace. Comme d'habitude, je passai par l'endroit où la planche de bois était cassée. Rendue dans la cours, j'essayai de trouver un moyen pour revenir dans le château. Visiblement et sans aucune surprise, j'étais incapable de remonter dans ma chambre à l'aide de ma corde de drap. J'étais fatiguée et je n'avais plus aucune force dans les bras. Une idée me vint en tête. Je pourrai très bien dormir dans l'écurie. Je veux dire, ce n'est pas la première fois que je fais ça, l'ayant fait il y a quelques années. Étant plus petite, j'avais dormis dans l'écurie pour être avec le petit poulin mourant du château. Il était né prématurément et à cause de ça, il n'avait pas assez d'anticorps pour combattre une maladie qu'il avait malheureusement attrapée. Têtue comme je suis, je ne voulais pas qu'il décède seul. Malgré mon très jeune âge, je savais très bien que c'était la dernière nuit de Snow. J'étais restée avec lui jusqu'à la fin, je l'avais accompagné durant toute sa maladie et il n'était pas question que je le laisse au dernier moment. Mes parents aussi avaient étés à mes côtés. Ils se relayaient pour passer quelques temps avec moi et pour me réconforter. J'étais tellement triste, j'aimais tellement Snow et il n'avait qu'un an, le pauvre. Je sortis de mes pensées et m'avançai vers l'écurie. Je rentrai à l'intérieur et montai au deuxième étage. Je me couchai et pensai au fait que demain, aux petites heures du matin, je devrai me réveiller et monter dans ma chambre. Extenuée mais très contente de ma soirée, je m'endormis.