Royauté Indésirée

Tel un feu d'artifice

*Ellipse jusqu'au soir*

Ma famille et moi-même étions de retour au pays, depuis quelques heures déjà. À l'instant même, nous venions tout juste de terminer de manger et chacun était désormais de leur côté. J'étais dans ma chambre à faire les cent pas d'un bord à l'autre. Il faut que je trouve un moyen de sortir en cachette. Je ne peux me permettre de ne pas y aller, Alexandre compte sur moi. Évidemment, sortir comme d'habitude est impossible. Je vais être remarqué comme jamais car les gardes, la nuit tombée, patrouillent avec plus de vigueur que le jour. La porte à l'arrière du château pourrait être utilisée mais habituellement, elle est barrée. Une idée me traversa l'esprit. Elle était risquée mais je me devais d'essayer. Je courus à la fenêtre et l'ouvris d'un coup. Je sortis ma tête par celle-ci et regardai la hauteur qui me séparait du sol. J'estimais qu'il y avait huit mètres et mentalement, je calculais si c'était faisable. Est-ce que je pourrais descendre sans être blessé? En s'assurant que ce sois sécuritaire, c'est sûr que c'est faisable. Je m'étais fait à l'idée et il était hors de question que je change mon plan. C'est alors que je me dirigeai vers les tiroirs sous mon lit. Je tirai l'un d'eux et pris plusieurs draps que j'attachai ensemble. Espérons qu'ils ne cassent pas car ça serait très mal. Une fois que les draps furent tous attachés ensemble, je serrai le tout sous mon lit et attendis que les heures passent. Vers 7 heures, ma mère vint me souhaiter bonne nuit et repartit. Je savais que désormais, plus personne n'allait venir me déranger. J'attendis qu'il soit 7h30 avant de commencer les préparatifs pour mon évasion nocturne. J'accrochai les draps après quelque chose de solide, qui allait rester en place et lançai le drap à l'extérieur. Avec précautions, je sortis par la fenêtre, m'accrochai aux draps et descendis jusqu'au sol. Une fois sur la terre ferme, je roulai le drap et l'accrochai à quelque part où il allait passer inaperçu. Je regardai autour de moi et courus vers l'écurie. Je m'arrêtai vers l'arrière de celle-ci et jetai un coup d'œil. Ouais, j'étais vraiment obligé de sortir pas là. Je soupirai et pris mon souffle. Je m'engouffrai dans cet endroit et sortis où la planche était cassée. Une fois sortis du terrain du château, je m'époussetai et immédiatement j'eus un frisson à l'idée que peut-être qu'une araignée était sur moi. Je secouai la tête, me convainquant du contraire et marchai vers notre point de rencontre. Quelques minutes plus tard, j'étais rendu auprès d'Alexandre. D'ailleurs, c'est lui qui montrait le chemin car c'était son idée à lui, pas la mienne. Nous étions en route vers le Nord et Alex refusait obstinément de me donner le moindre indice. Têtu comme je suis, je ne lâchai pas l'affaire. Je demandais et redemandais et heureusement pour moi, il me donna un petit indice. Disons que ce qu'il me dit, ne m'aidait pas vraiment.

Alexandre- Okay, c'est bon. La seule chose que je peux te dire c'est que Lee connaît très bien ça.

Je réfléchissais mais je ne trouvais absolument rien. Bref, au moins, il m'avait donné un indice. La noirceur était tombée depuis longtemps et le froid de la nuit également. Je me croisai les bras, essayant de me réchauffer. Ouais, j'aurais dû m'apporter une petite laine avant de quitter le château. Alexandre, remarqua mon mouvement, tourna la tête vers moi et fronça les sourcils.

Alexandre- Tu as froid?

Céleste- Ouais, un peu. Je n'aurais pas pensé avoir aussi froid, à vrai dire.

Je tournai la tête vers Alexandre et lui fis un léger sourire. C'est à ce moment qu'il commença à enlever sa veste qu'il avait sur le dos. À peine eut-il commencé que je le stoppai dans son mouvement. Il est hors de question qu'il me la donne. Je préfère avoir froid plutôt que lui tombe malade par ma faute.

Céleste- Non, gardes ta veste. Ça va m'apprendre à ne pas m'équiper avant de sortir de chez moi.

Alexandre- Ne sois pas ridicule. De toute manière, je n'ai pas froid.

Il l'enleva complètement et me tendit sa veste. Les joues roses, légèrement embarrassé, je la pris et l'enfilai. Quelques secondes à peine, je n'avais plus du tout froid. D'ailleurs, peu de temps après, nous étions arrivés. Afin, c'est ce que je croyais car Alexandre s'arrêta et regarda l'endroit d'un sourire fier. En voyant l'endroit où il m'avait amené, je fronçai les sourcils. Nous étions à l'entrée d'une ruelle sombre et miteuse qui était remplie de bruits étranges. Des couinements de rats ainsi que des feulements rageurs se faisaient entendre. Sérieusement, c'était vraiment ici qu'Alex voulait m'apporter? Il avait dû faire une erreur, c'est impossible. Je tournai la tête vers mon ami et le regardai. Bizarrement, il semblait vraiment être content d'être ici.

Céleste- Euh Alex? Est-ce que c'est vraiment ici que tu voulais venir? Je veux dire... C'est très sombre et pas très sécurisant.

Alexandre- Tu blagues?

Alexandre tourna la tête vers moi et me regarda avec un immense sourire. Il semblait euphorique et extrêmement content. Il faut croire que chacun à ses passions et les choses qui le rendent heureux.

Alexandre- Allez, viens!

Alexandre me fit un signe de main me signifiant de le suivre. Un peu à contre coeur, je le suivis dans cette ruelle. Il faut vraiment que je lui fasse confiance pour le suivre dans ce genre d'endroit. J'aurais presque dit que j'avais une confiance aveugle envers cette personne. En tout cas, Alexandre marcha sur quelques mètres et s'arrêta d'un coup. Je fis comme lui et remarquai qu'il levait désormais la tête. Il regardait une échelle pliée sur elle-même se trouvant à environ un mètre au-dessus de sa tête. Alexandre se pencha et se propulsa pour attraper l'extrémité de celle-ci. L'échelle se déplia sur tout son long et une fois qu'elle fut stable, il commença à monter. Je le suivis, n'ayant vraiment aucune idée de ce que Alexandre voulait me montrer. Rendu entre deux étages, tranquillement, Alexandre sauta sur une passerelle et se releva. Mon cœur commença à battre de plus en plus vite. Je commençais à avoir peur car entre l'échelle et la passerelle, il y avait du vide. Dans le cas où je n'arrive pas à attraper la passerelle, je vais tomber de très très haut. Alexandre se redressa et me regarda. En plus, plus j'observais la situation, plus j'avais la dangereuse impression que c'est ce qui allait m'arriver.

Alexandre- Allez, viens. Donne-toi un élan, c'est facile.

Céleste- Je ne crois pas que je peux. C'est bien trop haut. Je sais que je n'ai pas assez de puissance pour me rattraper de l'autre côté.

Alexandre- Ne regarde tout simplement pas en bas. Je te promets, tu ne tomberas pas.

Je croisai le regard d'Alexandre et celui-ci me donna de l'espoir. Je pris mon courage à deux mains et me concentrai, me donnai un élan. Miraculeusement, j'attrapai la passerelle de l'autre côté. Je me relevai, encore un peu tremblante et regardai Alex.

Céleste- J'ai réussi! Alex, j'ai réussi.

Alexandre- Je savais que tu pouvais le faire.

Céleste- Où allons-nous désormais?

Alexandre- Nous restons ici.

Céleste- Ah ouais? Mais pourquoi?

Alexandre- Pour ceci.

Alexandre leva son bras et me pointa le ciel. Exactement au même moment, une détonation se fit entendre. Je tournai la tête vers l'endroit où il pointait et vit des éclats de couleurs explosant dans le ciel sombre de la nuit. Alexandre voulait me montrer les feux d'artifice! C'était pour ça l'indice, il faisait référence à la fois où Lee avait commandé des fusées pyrotechniques. D'ailleurs, la vision que j'avais devant moi était tout simplement magnifique et grandiose. Alexandre, le sourire aux lèvres et le regard planté dans le ciel, il s'essaya sur le sol. Je fis de même et tournai la tête vers lui. En ce moment, le moindre de ses sourires me rendait heureuse. Sa présence à mes côtés me remplissait de joie.