3. Voyage en avion

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Assise dans la limousine noire de mon patron, je triture nerveusement mes doigts en regardant autour de moi. Noah est installé à côté de moi, discutant avec entrain au téléphone avec notre gros client.

Je soupire discrètement, observant les buldings qui défilent à la fenêtre de la limousine. Mon boss termine par raccrocher et range son portable dans sa poche de veston après avoir regardé une dernière fois l'écran. Je sens le regard métallique pesant de mon patron sur moi avant qu'il ne brise le silence :

- Vous allez bien, Lucy ?

Je regarde Noah en biais avant de répondre :

- Oui, tout va bien. Un peu stressée.

Je peux voir du coin de l'oeil les lèvres de mon boss s'étirer en un sourire un coin.

- Pour quelle raison ?

- J'ai toujours eu horreur des avions...

Noah lâche un rire.

- Ce n'est que trois heures de vol. Rien de bien alarmant. Et puis... J'ai le meilleur pilote de la province. Aucune chance qu'il ne nous arrive quoi que ce soit.

À mon tour, un rire nerveux s'échappe de mes lèvres.

- Ça paraît si simple à dire, alors que je n'ai jamais pris l'avion. J'ai mes peurs, vous avez les vôtres.

- Voyons, Lucy. Je n'ai peur de rien.

Tournant la tête vers mon boss, je lance :

- Vous êtes humain, non ?

Alors que mon patron m'observe, une pointe de malice et de défi dans les yeux, la limousine s'immobilise et bientôt, le chauffeur nous ouvre la portière. Je m'extirpe hors de l'habitacle après avoir lancé un dernier regard à mon boss. L'air frais du matin me rafraîchit instantanément et je respire déjà mieux.

Tout en mâchant ma gomme, je saisis ma valise rouge que le chauffeur me tend avant de suivre mon boss vers le jet. Mon angoisse s'accroît au fur et à mesure que je m'approche de cette énorme boîte en métal.

Devant les escaliers qui mènent dans l'avion, un jeune homme s'y trouve. Un jeune homme qui semble être le pilote du jet. Il sourit, empoignant la main que Noah lui tend. Son regard bleuté se tourne ensuite vers moi, déclenchant un long frisson qui commence de ma nuque jusqu'à ma chute de rein.

- James, je vous présente mon bras droit, Lucy. Elle m'accompagnera durant les prochains voyages pour le travail.

Malgré que je ne suis pas du tout d'accord avec le fait que je vais devoir jouer aux assistantes personnelles et voyager dans le monde entier en avion, je n'arrive pas à détourner le regard de James. Comme si j'étais hypnotisée.

Je tends la main et le pilote glisse la sienne et serre doucement mon membre. Un courant électrique passe dans mon bras jusqu'à ma colonne vertébrale. Je prends le temps de détailler chaque trait du visage du dieu vivant qui me fait face.

Les côtés du crâne rasé, le haut de ses cheveux noirs est coiffé sur le côté. Sa mâchoire carré lui ajoute un charme alors que ses yeux d'un bleu chaleureux soulignent bien son regard perçant. Sans même le toucher, je devine que des muscles saillants se cachent sous sa chemise à manches courtes. Un long tatouage d'un style tribal dépasse sur son bras droit.

Après quelques secondes, je me rends compte que ma main est toujours dans la sienne. Je secoue légèrement la tête comme pour me sortir de mes songes et reprends mon membre, mal à l'aise. James nous invite alors à monter dans le jet et mon anxiété remonte d'un coup.

(Tout va bien aller... Respire, expire, comme mamie l'a dit...)

Je vais immédiatement m'assoir sur une des banquettes et mon patron s'installe en face de moi. Seule une table nous sépare. Lors de son passage près de moi, James m'offre un petit sourire avant d'entrer dans la cabine se pilotage.

Je mâche plus énergiquement ma gomme alors que le moteur du jet se met à gronder. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration alors que je sens l'avion démarrer.

Quelques minutes plus tard, après avoir cru que j'allais crever, j'ouvre un oeil, suspicieuse. Mon patron m'observe, une lueur dans le regard que je n'arrive pas à déchiffrer.

- Vous allez bien, Lucy ?

Je passe une main sur mon front puis me mords la lèvre. Je crois voir le regard métallique mon boss tomber une demie seconde sur ma bouche avant de remonter sur mes yeux.

- Oui, tout va bien.

- Vous voyez, vous vous inquiétiez pour rien. L'avion, ce n'est pas si horrible que cela puisse paraître.

Je souris légèrement et m'avance, posant mes coudes sur la table.

- Chacun ses peurs. Je n'avais jamais pris l'avion avant. C'est ma première fois.

Noah me fixe dans les yeux, un air de défi dans les yeux, encore.

(Mais à quoi je joue ?!)

Je coupe rapidement le contact visuel et sors mes écouteurs de ma poche.

- Ça vous dérange que je mette mes écouteurs ?

- Non, non. Allez-y, mais, dites-moi, Lucy. Ça vous ennuyerais que nous nous tutoyons ? Voilà près de deux ans que vous êtes mon bras droit, j'estime que nous pourrions être plus... Familier.

Un peu surprise, j'interromps tous mes mouvements, fixant mon boss.

- Bien sur monsi... Noah.

Un sourire énigmatique se peint sur ses lèvres alors que je branche mes écouteurs. Je lance une playlist au hasard et insère les écouteurs dans mes oreilles. La musique m'enveloppe rapidement et je regarde à travers le hublot le ciel.

(Mmh... Mauvais idée... Ça me donne le vertige.)

N'ayant rien à faire, je sors un livre de mon sac et commence à bouquiner tranquillement au rythme de la douce musique qui joue dans mes oreilles. Je me sens beaucoup plus apaisée qu'à mon arrivée. Heureusement que mamie était là !

La vibration de mon téléphone interrompt soudainement la musique, me faisant râler intérieurement. Je retire mes écouteurs en posant mon livre sur la table puis me lève pour aller au toilette. Je ne compte pas répondre à mon appel devant mon boss.

Une fois dans la cabine, je réponds au téléphone. Sans même que je n'ai le temps d'ouvrir la bouche, mon interlocuteur me devance :

- Frangine ?

Je m'exclame, heureuse d'entendre mon grand frère :

- Damien ! Ça fait longtemps !!

En effet, mon frère est sergent-détective dans la police de Montréal. Son métier occupe la majeure partie de sa vie. Nous nous parlons donc moins souvent qu'autrefois malgré que nos rapports aujourd'hui reflètent encore notre profonde complicité fraternelle. Il a deux ans de plus que moi et il est encore célibataire...

Sa voix me sort de mes songes :

- Fatigué par la nouvelle affaire, pis toi ?

- Comme sur des roulettes. La raison de ton appel ?

- J'voulais savoir, ça te tente tu de venir manger avec moi, demain ?

- Euh... Je peux pas vraiment étant donné que je suis en voyage d'affaire pour deux jours encore mais dès mon retour, je t'appelle !

- Ok, j'ai des choses à te dire. À plus, frangine !

- Bye, je t'aime.

- Moi aussi.

J'éloigne mon portable de mon oreille et raccroche, sortant de ma cabine. Je retourne sur mon siège, sous le regard intrigué de mon patron. Il est vrai que, maintenant que je sais que je vais voir mon frère, j'ai un sourire jusqu'aux oreilles !

***
Voilàà !! Nouveau chapitre qui, j'espère sincèrement qu'il vous a plu ! ❤️
Luv

Les embûches de l'amour - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant