Chapitre 1

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Entre les hautes montagnes de l'aigle et l'océan du sud se trouve la région du Tiama, composée d'une centaine de tribus, qui vivaient en paix quand les richesses naturelles étaient abondantes.
Malheureusement cela ne dura pas longtemps les gens commencèrent à se battre pour une parcelle de terrain, arbres fruitiers, rivières, Chaque tribu voulait devenir plus puissante pour avoir le contrôle, les armes se développèrent, multiplièrent, un climat de tension et de méfiance s'installa, il eut suffi d'un petit accrochage entre deux hommes de différentes religions pour engendrer une guerre, les alliances se formèrent et toutes les tribus du Tiama furent impliquées. La loi du plus fort régnait, les plus faibles furent pris comme esclaves, les veuves furent mariées de force, les autres humiliées et vendues à des étrangers.

Tel est le climat quand le petit Louis est né, les grands-parents racontent aux enfants que le jour de sa naissance, il pleuvait tellement fort que tous les animaux étaient cachés dans leur abri, et l'immense montagne de l'aigle était invisible, les océans déchaînés.
La pauvre Aïna, veuve d'un ancien chef de tribu assassiné pour avoir défendu les siens, se prépare à senfuir du village.
Elle avait réussi à cacher sa grossesse afin d'échapper à la mort, car on ne voulait pas que les veuves engendrent des garçons qui voudront plus tard se venger et créer une rébellion.
Aïna est submergée de peur, plein de questions surgissent ;
- Comment vais-je m'en sortir toute seule? l'enfant va-t-il survivre? est-ce une fille ou un garçon?

Elle a décidé daller chez une  pauvre vielle femme, que son mari aidait,  elle vivait isolée au pied de la montagne, mais depuis la guerre elle n'a pas donné signe de vie.
Aïna n'a pas le choix, c'est la seule personne à qui elle peut faire confiance, elle doit y aller et risquer sa vie. En restant au village elle sexposerait à un plus grand danger.
Sans trop attendre elle prend son manteau et sort en courant, les pluies torrentielles étaient une chance pour elle et une aide du ciel, car personne n'est dehors pour la voir.
Connaissant le chemin par cur, elle continue à avancer malgré la mauvaise visibilité , elle puise le courage en se remémorant les moment passés avec son mari marchant sous le soleil, au milieu des champs sur cette route de la montagne, main dans la main, discutant de l'avenir, et du nom que porterait leur premier enfant, son mari lui disait souvent que s'ils avaient une fille, ils l'appelleraient  Kerita comme sa chère grand-mère qui l'avait élevé.

Après de longues heures sous la pluie, elle est très fatiguée, elle n'arrive plus à soulever ses pieds de la boue collante.
Elle s'arrête et s'abrite sous un grand arbre, puis sort son petit sac et mange le peu de nourriture qu'elle avait. Après avoir repris ses forces, la pluie avait déjà baissé d'intensité, elle peut, enfin, voir le pied de la montagne et l'endroit où habite cette vielle femme.
Il reste désormais la moitié du chemin à faire, et seulement quelques heures avant le coucher du soleil, la nuit tombée les bêtes sauvages sortent pour se nourrir, Aïna le sait très bien, son mari portait toujours son arc sur son dos pour se protéger. Elle sent que son état physique ne lui permet pas d'y arriver, en même temps elle sent une force en elle, tellement grande, qu'elle sait qu'elle pourra tout surpasser. Elle a tellement envie de voir son enfant, l'enfant de son cher mari, surtout que ça serait l'unique fruit de leur amour éternel.
Elle, qui est si fragile, est ébahie par cette énergie qui la pousse très loin vers un destin inconnu. Elle ne craint plus rien telle une lionne prête à défendre ses petits, elle oublie toutes ses peurs et souffrances, puis elle reprend le chemin, ses yeux fixant sa destination, ses petits pieds glacés qu'elle ne sent plus, font des pas rapides, son cur bat très fort. Tout en priant le seigneur d'exaucer ses vux, et de protéger son enfant.

Quelques instant plus tard elle  aperçoit au loin, une charrette tirée par des chevaux, guidés par une personne lui semble-t-il.
Elle crie à l'aide tellement fort que les chevaux se sont arrêtés, comme s'ils avaient senti sa détresse et sa solitude.
Toute la force qui lui restait, était épuisée après avoir poussé ce cri, immédiatement ses jambes se fléchissent, ne pouvant plus tenir son corps, elle pose ses genoux et ses mains par terre, la tête penchée vers l'avant pour voir arriver son dernier espoir de sauver son enfant.

Louis, l'histoire d'un homme uniqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant