Point de vue Astrée : Besoin de compagnie

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Les jours passent sans qu'aucuns autres accidents n'arrivent. Malgré la frustration que je ressens à cette attente, je ne peux que m'en réjouir car c'est signe qu'il réfléchit. Comme moi. Depuis son incarcération je ne cesse d'essayer de me mettre à sa place, à réfléchir d'un moyen. Histoire d'anticiper un de ses tours. Je ne compte déjà plus le nombre d'heures que j'ai passé devant mon écran à le regarder réfléchir tout en sachant que je regardai surement une illusion. Mais je suis forcée d'admettre que la tache que je lui demande est plus que difficile. C'est pour cela que je me retrouve de nouveau devant sa porte, une boule d'excitation dans le ventre comme les deux dernières fois que je l'ai vu. Heureusement que la porte est faite en frêne et qu'elle est trop épaisse pour qu'il puisse sentir ma présence. Je prends mes clés puis ouvre la cellule dans un cliquetis loin d'être discret. A ma vue, un sourire vient illuminer son visage et j'ai du mal à ne pas faire de même. En dépit des jours qu'il passe ici il garde la même image impeccable qu'il avait à son arrivé. Celle d'un demi-dieu digne et hautain. Et malgré ses habits on ne peut pas douter une seconde quant à son origine sociale.

- Pourquoi es-tu la seule personne que je vois ici ?

- Parce que si vous essayer d'utiliser la magie pour sortir d'ici vous ne pourrez simuler le visage de personne d'autres que moi, et donc je serai tout de suite que vous jouez.

Mesure que j'ai prise dès son transfert en accord avec Hilde et Gunter. J'ignore la puissance de son pouvoir mais je connais mes hommes. De telles sortes que, même s'il simule une quelconque diversion, il ne pourra prendre leur forme, et donc je pourrais lui faire face correctement.

- On ne prend aucun risque à ce que je vois.

- Aucuns, non, je lui réponds. Et surtout pas contre un demi-dieu.

Je pose la mallette que j'avais en main et commence à déplacer la maigre table de mon côté devant son regard surpris. TechniqueM, chaque prisonnier est surveillé directement lorsqu'on observe des agissements suspects à travers la caméra. Il y a donc toujours une table et une chaise du côté de la porte.

- Je me suis dit qu'un peu de compagnie vous ferez du bien.

- Sincèrement ? me demande-t-il peut convaincu.

- Non. En réalité un bon adversaire me ferai du bien, j'en ai marre d'être encercler par des idiots et je pense que vous êtes surement le plus compétent ici pour me servir d'adversaire. Ce n'est pas vous qui vous ennuyez ?

Une fois la table poussée vers la barrière d'énergie et la chaise placé devant, je reprends ma mallette et entreprends de disposer correctement les pièces sur le plateau, impatiente de jouer. Pas seulement parce que j'ai en face de moi un adversaire qui devrai être plus coriace que la normale, mais aussi parce que je me suis disputé avec les 2 autres vaches ignares que sont Hilde et Gunter, et que j'ai besoin de me calmer. Leurs prisonniers ont des attitudes bizarres en ce moment et je suis persuadée que quelques-uns d'entre eux préparent une évasion. Surtout que des fourchettes ont disparus. Mais bien sûr ils ne veulent pas m'écouter. Parce que des fourchettes c'est soi-disant inoffensif selon eux. J'ai bien failli aller en cuisine en chercher pour leur crever les yeux avec ces crétins.

- Les blancs ou les noirs ? je demande.

Il me jauge du regard pendant un long moment puis prend sa propre chaise et vient la placer le plus proche de la table en dépit du mur énergétique qui nous sépare.

- Les noirs, me répond-il comme je m'y attendais.

Entrave, tome 1: DétentionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant