Point de vue Loki : Absence insupportable

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C'est difficile de se repérer temporairement ici. A vrai dire c'est même impossible. Privé de la lumière extérieure, je suis toujours obligé de me référer aux murmures étouffés des autres prisonniers qui me parviennent à travers les murs. Le moment où ils sont le plus fort, c'est l'après-midi. Enfin je crois. Ils doivent sans aucun doute avoir une pause où ils peuvent tous se retrouver pas très loin de ma cellule. Il y a aussi le petit-déjeuner, le déjeuner et le diner. Les bruits sont plus étouffés lors de ces moments. Mais j'arrive cependant à les discerner. Et puis, je peux toujours compter sur elle. Elle passe toujours l'après-midi avec moi. Enfin, elle passait toujours l'après-midi avec moi. Tout ça pour dire que j'ignore l'heure qu'il est mais je sais qu'il est tard. Suffisamment tard, ou tôt, pour que je sois justement en train de dormir. Mais je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. Plus depuis ce qui s'est passé. Plus depuis que le fait de la toucher pour de vrai cette fois m'obsède. Obsession dont je ne peux me libérer. Car même quand je dors, quand je suis inconscient, j'y pense. J'y pense à travers mes rêves. Ses rêves qu'elle ne cesse de hanter. Je me retourne sur le dos et fixe le plafond. Je ne me suis encore jamais senti comme cela. A la fois si énervé et si coupable. D'un coup je plonge mes doigts dans mes cheveux, les tire légèrement et me mets à grogner. Qu'est ce qui m'arrive bon sang ? Je suis un dieu. Pourquoi est ce que je lui porte autant de crédit ? Je me redresse et commence à faire les cents pas. Ça va bientôt faire une semaine déjà. Une semaine que je ne l'ai pas revu. Et ça me rend fou de me dire qu'elle est proche de moi mais que je ne peux pas la voir parce que, elle, a décidé qu'elle ne voulait pas me voir. Je m'avance vers la barrière d'énergie et donne un grand coup dedans sans réfléchir. La douleur ne tarde pas à se propager dans mon bras, toutefois je recommence encore et encore. Parce que je la veux. Maintenant. Et que j'en ai marre de me plier à son bon vouloir. Chaque coup fait redoubler la douleur et à chaque fois je me dis que j'arrête mais quand je vois qu'elle n'est toujours pas là je recommence. Parce que son absence est pire que la douleur de mes poings. Ce n'est que quand le sang commence à couler sur ma main qu'elle entre. Je la regarde incapable de prononcé un mot ne serait-ce que sur ce que j'imagine être son pyjama. Elle aussi semble fatiguée et curieusement ça me rassure. J'aimerai la rejoindre mais je ne peux pas alors je ne bouge pas. Parce que je n'ai rien à dire, rien à expliquer. Je dois indéniablement me rendre à l'évidence. Qu'est ce qu'on peut dire quand on ne comprend pas soi-même ? J'ignore combien de temps nous restons comme ça, l'un en face de l'autre, à attendre que quelques choses se passe mais quand elle fait demi-tour je suis beaucoup plus calme. Suffisamment calme pour m'endormir dès que je m'allonge sur mon lit. Car j'ai pu la voir et c'est tous ce qui importe, en dépit du sang sur mes poings.

Quand j'ouvre de nouveau les yeux, les événements de la veille me revienne et comme un automate je me lève et m'avance vers la caméra. Car une chose est sure. C'est que si sa visite m'a fait du bien, elle était trop courte et j'ai besoin de la revoir. Sans ça, je risque bien de devenir fou.

- Je t'attends, toi et un jeu de cartes Asgardiens. Et tu ferais bien de te dépêcher, je m'exclame vers la caméra sans hésitation.

Je n'ai pas peur de la douleur et s'il le faut je péterai tous les obstacles à mains nu mais quoi qu'il en soit, je jure que je ne passerai pas une journée de plus sans te voir.

Entrave, tome 1: DétentionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant