Comme je m'y attendais l'alarme ne mets pas longtemps à se déclencher, signe que le groupe de prisonniers que je suspectais à bien décidé de passer à l'attaque. Devant moi, Loki relève les yeux mais ne dit rien. Il a déjà compris que si je suis ici ce n'est pas une coïncidence. J'avais pourtant prévenu les gars. Enfin bon, de toute façon, ma tour ne craint rien elle. J'ai pris soin de renforcer les gardes aux frontières de ma zone et j'ai déjà fait une réunion à mes hommes cette semaine pour les informer de comment se comporter quand l'alarme retentirai. Le problème c'est qu'à se concentrer sur les frontières on laisse l'intérieur avec une surveillance minime. Voilà pourquoi je suis là. Loki réfléchis rapidement, il pourrait aisément profiter de ce moment pour improviser une évasion. Au moins, en face de lui, je peux lire en lui plus facilement même si j'avoue qu'il est de loin la personne la plus difficile à anticiper.
- Ingénieux, me complimente-t-il.
- Merci.
- Si tu l'avais prévue pourquoi ne pas l'avoir stoppé ?
- Je suis une femme. Selon mes collègues cela explique pourquoi je ne peux pas comprendre que certains objets peuvent disparaitre sans raison.
- Hilde et Gunter j'imagine ? Je les ai entendus parler à côté de moi, précise-t-il.
Je relève totalement la tête de mon bouquin, surprise, tout en notant qu'il connait le nom de mes collègues. Pas que ça soit très dangereux mais avec lui chaque information peut être une arme. Je me redresse de mon siège et plie les jambes. Loki fait de même. En m'imitant, il essaye de s'attirer ma sympathie et de me faire baisser ma garde. Je connais cette technique, je l'utilise souvent lors des quelques interrogatoires que je dois faire lorsque je dois juger des disputes entre prisonniers.
- Heureusement que je leur avais dit de faire gaffe, je lui réponds.
Il me regarde un long moment en proie à un dilemme intérieur. Je suis sûre qu'il réfléchit à comment me manipuler pour qu'il sorte. Je passe, moi aussi, ses options en revue. Il doit me forcer à ouvrir la cellule et pour cela il n'a que deux options : me faire croire qu'il est en dangers ou qu'il détient quelque chose qui lui est interdit. Le deuxième cas étant impossible puisque j'ai feuilleté les livres avant et que je me suis tenue loin de la barrière pour éviter qu'il me chipe quelques chose, l'hypothèse du danger est la seule solution. Pendant un moment je me mets à me réjouir du possible spectacle qu'il va essayer de me faire mais il ne bouge pas et reprends sa lecture. Je fais de même légèrement contrarier qu'il ne tente rien.
- Tu mérites mieux qu'une prison crade et remplis d'attardés mentaux Astrée, ajoute-t-il au bout d'un moment.
- Je vous retourne le compliment Prince Loki.
- Prince... C'est une bonne blague ça.
- N'est-ce pas ce que vous êtes ? je demande.
- En toute honnêteté je ne me suis jamais senti comme telle.
L'image d'un Loki enfant me vient tout de suite en tête et je n'ai pas besoin de beaucoup réfléchir pour imaginer l'enfance qu'il a eu. Il suffit de penser aux ragots que les gens racontent sur lui. D'après eux mon demi-dieu aurait tué plusieurs de ses servantes, essayé de noyer son frère, humilié en public de nombreux nobles qui se seraient montrés amical avec lui... En somme des rumeurs qui, je le suis persuadée, sont très éloignés de la réalité.
- Vous saviez que vous étiez différent, n'est-ce pas ?
- Oui. Mais pas à un tel point. Pas jusqu'à me douter que j'étais un monstre.
- Vous ne l'êtes pas, je lui réponds sans une once d'hésitation.
- Sais-tu ce que j'ai fait à Midgar ?
- Oui.
- Alors tu as ta réponse.
- Un monstre n'est jamais conscient de sa nature mon demi-dieu.
La sonnerie s'arrête enfin et je ferme le livre dans mes mains brusquement. Je sens déjà que je viens d'apprendre plus de chose sur Loki dans durant la semaine qui vient de s'écouler. J'ai pris le dessus. Et la conversation nous a mené dans un endroit de son cœur qu'il n'est pas prêt à me montrer et moi pas prête à voir.
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Entrave, tome 1: Détention
FanficEn entrant dans cette vieille prison intersidérale, Loki ne s'attendait à rien de particulier mais surement pas à elle. Pas à une femme d'à peine 1m60, sans pouvoir ni force particulière, qui le mettrai au pari de s'échapper. Pourtant c'est exacteme...