Angels of darkness [LEVIHAN]

II

La soif de reconnaissance..

L'envie d'être applaudit, reconnu, aimé ou admiré à sa propre valeur.

Dans un petit village angélique sur l'île volante du paradis, une jeune femme aux cheveux noirs comme un ciel de nuit dépourvu d'étoiles, se promenait d'un air habituellement nonchalant entre les rues marchandes et les maisons voisines.

Car si les êtres de lumières étaient dotés de pouvoirs magiques, tel que par exemple celui d'accorder certains vœux aux humains, ils avaient eux aussi des besoins particuliers à combler.

La nourriture terrestre n'étant d'aucun intérêt pour eux, ne les rassasiant que très peu, ces êtres venus du ciel se nourrissaient exclusivement d'eau et de plaquettes d'or -comme on appelait chez eux- et qui était un fruit poussant dans des arbres de la même couleur. Ce met se caractérisait par sa forme ovale, entièrement doré et réfléchissant une lumière que l'on disait provenir du soleil lui-même.

En ce vingt-cinquième jour du mois, l'ange aux caractéristiques physiques si particulières s'enfonçait dans les dédales de briques blanches, à la recherche de plaquettes à se mettre sous la dent, et ça a un rapport qualité-prix le plus intéressant possible.

De son prénom Mikasa, cette jeune femme de dix-sept ans ne pouvait s'arrêter de réfléchir encore et encore.

Qui était-elle ? En quoi consiste-t-elle son existante sur ces terres ? Et, sans surprise, comment pouvait-elle trouver la reconnaissance qu'elle n'avait jamais eu ?

Car après la mort de ceux qui lui avaient donnés la vie, lorsqu'elle n'avait même pas encore l'âge de le comprendre, la jeune femme aux cheveux de jais s'était retrouvé chez celui qu'on appelle aujourd'hui  « le plus fort des anges de l'île du paradis », son cousin par liens de sang, Levi Ackerman. Elle avait eut la chance de connaître le côté  « plus doux » du caporal, et à eut le droit à un entraînement et enseignement digne de ce nom en sa compagnie.

Mais -puisqu'il y en a toujours un- Mikasa n'avait jamais eut le droit à son moment de gloire, elle était sans-cesse dans l'ombre de son aîné, ce qui lui valut un profond manque de confiance en ses capacités et de reconnaissances. Elle ne voulait pas être que  « La cousine de l'ange le plus fort », elle voulait sa place dans le top elle aussi, elle en avait soif.

Et c'était dans cette optique qu'elle s'était engagée dans les brigades d'entraînement de l'armée céleste... à l'insu de son cousin. La jeune adulte afficha un rictus mi-figue mi-raisin, entendant déjà le soldat vociférer en levant les bras au ciel. S'arrêtant devant un étal dont le présentoir regorgeait de plaquettes -bien trop chères pour sa bourse -, elle sentit néanmoins une sourde impression d'oppression à l'idée d'aller un jour, elle aussi, affronter leurs obscurs alter ego à la lisière des terres humaines.

Et alors qu'elle soupirait en reprenant sa route, des éclats de voix attirèrent son attention et firent dévier ses pas à destination de leur provenance.

« — Avec ton physique de fragile, tu tiendras pas une seconde, oublie ça, Marco, ça vaut mieux. Fit une première voix féminine.

   — T'as rien dit pour Conny, Sasha, et il doit être au moins cent fois moins malin que nous quatre réunis, protesta celui qui semblait être Marco.

   — Hé, je te permets pas ! S'insurgea un garçon, sûrement Conny.

   — Jean, dis quelque chose ! S'écria la fille.

   — Si il veut se faire buter, c'est pas mon problème. Remarque, tu veux aller travailler au palais, pas vrai ? Il risque rien, là-bas.

   — Tu parles d'un pote, s'esclaffa une voix encore inconnue aux oreilles de Mikasa.