Chapitre 2 : Roy

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Jeudi 14 mars 2019, 00 h 43, Londres.

Alexandra est partie depuis bien deux heures maintenant. Mais ses jets d'eau à la con mettent des plombs à sécher correctement. J'ai toujours la sensation d'être humide et ceux mêmes après une longue douche chaude. Je suis revenue dans l'étage commun dans l'idée de me détendre en buvant un peu de sang, mais je n'arrive pas à me la sortir de la tête. Je déteste cette garce ! Elle me donne des envies de meurtre. Rien que respirer le même air me donne la nausée.

Roy : La salope !

Tim qui était assis dans le canapé à regarder le vide comme un demeuré me plaque brusquement au mur un bras sur ma gorge.

Tim : Tu n'insultes pas MA petite amie ! Tu t'es cru tout permis ? Tu n'es pas le roi du monde, alors, redescends de ton putain de nuage ! Ici, tu n'es qu'un pauvre subalterne donc tu la fermes. Tu sais pertinemment qu'Alex est la fille de Viktor, c'est plus que normal que son père veuille la voir. Rentre-toi ça dans le crâne une bonne fois pour toutes ! J'en ai plus qu'assez que tu fasses le gamin comme ça. Tu as plus de 600 balais et tu la cherches comme si tu étais à l'école primaire. Mais grandis, putain ! Et je te préviens, c'est la dernière fois qu'une scène pareille se produit ! La dernière fois que tu oses dire du mal d'elle ! Est-ce que c'est clair ?

Roy : Mais cette fille a des putains de secrets ! Il y a un truc d'anormal dans son attitude, dans sa façon de penser, de se tenir, de vivre !

Jules : Roy stop. On a déjà eu cette conversation des centaines de fois. Elle est tout à fait normale, accepte-la, et arrête de faire une fixette sur elle comme ça. Tu fous la merde. Trouve-toi une proie et occupes-toi-en. Change-toi les idées. Et si tu continues, tu sais que je vais devoir en parler à Viktor. Alors, pour ton propre bien, passe à autre chose.

Le prénom de Viktor me fait tressaillir, il est flippant ce mec. Franchement, je n'aime pas le fréquenter. Il est dérangé, et ça, Jules le sait très bien. Il aime en jouer ! Il sait pertinemment que je ne supporte pas d'être dans la même pièce que ce taré et il sait d'autant mieux que c'est la seule menace qu'il peut me faire. Mais je ne vais pas laisser cette intimidation m'arrêter. Je suis persuadé qu'elle ne joue pas franc jeu, comme si elle n'est pas elle-même et qu'elle s'empêche de l'être. Elle ne m'inspire pas confiance. J'ai beau la côtoyer quasiment tous les jours, je n'arrive toujours pas à l'encadrer.

Roy : Vous savez quoi, je vais vous prouver qu'elle nous ment depuis le début !

Jules : Non. Tu nous as déjà fait ce coup-là, il y a exactement 104 ans. C'était exactement la même situation, la même dispute, le même combat, le même résultat avec Tim et après l'avoir suivie, tu es revenue la queue entre les jambes. Et tout ça, ça a servi quoi ? À rien. Alors tu vas te calmer tout de suite, pour ne pas refaire les mêmes erreurs du passé. Les mêmes erreurs qu'en 1914.


*Flash-back, 8 mars 1914, fin d'après-midi, Londres. *

Je me dégageai de l'emprise de Tim et parti à la poursuite d'Alexandra. Il fallait absolument que je trouve ce qu'elle cachait ! De toute façon cette fille je ne l'avais jamais supporté. Je pris directement la direction de la Tamise où Alexandra devait partir pour voir Viktor. Je ne savais pas quelle était sa destination, mais j'étais déterminé à la trouver. De toute façon, avec mes capacités, je savais que ce serait un jeu d'enfant.

Au bout de quelques minutes de courses à vitesse vampirique, j'entrai rapidement sur le quai pour embarquer dans un ferry et regardai les prochains départs. Il y en avait quatre. Un pour New York, un pour Le Caire, un autre pour le Havre et le dernier pour Hambourg. J'éliminai directement New York et Le Caire beaucoup trop touristiques pour Viktor. Le navire pour le Havre partait dans vingt minutes et celui pour Hambourg dans dix minutes. Cela me sembla logique qu'elle aille au Havre étant donné que le départ de Hambourg était trop rapproché. Je me dirigeai vers le guichet et par chance il resta de la place. Je pris mon billet, me métamorphosai en un homme d'une cinquantaine d'années et alla m'installer sur le bateau.

Le Tournoi des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant