Passé d'Emma

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Vendredi 13 décembre 2002, 3 h 00, Immeuble à Paris.

Il était trois heures du matin. Je tentais de faire le moins de bruit possible. Il fallait que je ne réveille personne. Et surtout pas Amanda. Je me dirigeai donc à pas de loup vers la chambre de mon complice, dans ce délit que je commettais chaque nuit. Notre immeuble était calme et silencieux. Tout le monde semblait se reposer. Je descendis le plus doucement possible les escaliers pour me retrouver à l'étage des chambres des garçons et de Raphaëlla.

J'avançai doucement et compta les portes. Une, deux, trois et quatre. C'était celle-là. J'avais tellement l'habitude d'aller la nuit vers cette chambre que mes manies étaient inutiles. Mais je les aimais bien. Je toquai deux petits coups, un silence, un petit coup, un silence, puis trois petits coups et la porte s'ouvrit légèrement. J'entrai et je refermai derrière moi. Personne ne nous avait entendus.

Raphaëlla me regarda et me fit un signe de tête. Je lui rendis et elle enfila ses gants. Elle ne pouvait pas me toucher la peau sans risquer que je lui fasse revivre un souvenir. J'avais eu du mal à la convaincre. Finalement quand elle avait compris ce que je faisais, elle avait accepté. Elle m'avait même fait jurer si un jour Amanda l'apprenait, de la protéger et de la défendre coûte que coûte.

Je lui avais promis sachant pertinemment que ma sœur le savait et le cautionnait déjà sinon jamais elle ne laisserait Raphaëlla m'aider. J'en avais parfaitement conscience, mais étrangement nos amis semblaient oublier constamment qu'Amanda savait tout et qu'il était impossible de lui cacher quelque chose.

Je me concentrai sur le présent et pris les mains que Raphaëlla me tendit. Elle ferma les yeux et j'en fis de même. Une vive lumière s'abattait sur nos paupières alors closes. On les ouvrit doucement et nous nous retrouvâmes à l'endroit que l'on souhaitait. À cette heure-ci de la nuit, les couloirs étaient vides et silencieux. La lumière présente signalait qu'une personne devait ou avait dû faire une ronde récemment. Je lâchai les mains de Raphaëlla. Et avant de partir, elle me demanda.

Raphaëlla : Ça va aller ?

Emma : Mais oui, comme chaque nuit. Pourquoi ça n'irait pas ?

Raphaëlla : Tu m'appelles s'il y a le moindre problème je viendrai te chercher où que tu sois. Et j'ai déjà dormi donc tu n'as donc aucun scrupule de m'appeler.

Emma : D'accord, ne t'en fais pas ! Et si tout se passe bien, et tout se passe bien, tu viens me chercher au même endroit à 6 h ?

Raphaëlla : Oui, comme d'hab.

Emma : Merci, bon allez fil maintenant, j'ai du boulot moi.

Raphaëlla : D'accord j'y vais. Mais fais attention à toi !

Emma : Comme toujours.

Elle me salua de nouveau d'un signe de tête et disparu. Bien, maintenant je devais me préparer. Je connaissais ce bâtiment par cœur à force de l'avoir arpenté. Je me dirigeai vers les vestiaires et trouva un casier condamné. Enfin, il était censé l'être, mais j'étais la seule à avoir la combinaison et à savoir comment l'ouvrir. Je m'exécutai et peu de temps après j'avais enfilé ma tenue. Une grande blouse blanche, un bonnet de chirurgie et un grand masque pour couvrir mon visage. J'enfilai également de nouveaux gants et je refermai mon casier. Voilà, ainsi j'étais camouflé et personne ne risquait de me reconnaître. J'étais protégé en quelque sorte.

Donc une fois habillé, je sortis et mes pieds me conduisirent au cœur de l'action, c'est à dire, dans la salle d'attente des urgences. Plus je m'avançais dans les couloirs et plus de monde je croisais. Quelques-uns me saluaient d'un signe de tête, tandis que d'autre trop épuisés ou affères s'occupaient de leur affaire.

Le Tournoi des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant