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L'Agence était débordée. Depuis l'incendie, les appels ne se stoppaient plus. Cependant, nos meilleures détectives semblaient en pleine réunion. Une réunion des plus importantes.
« Bon, ça me semble logique de vous dire que le tueur se cachant derrière le surnom du Diable en a auprès des Ailes Noires puisque ce sont les premiers ciblés. Raconta Ranpo avec nonchalance.
— Cependant, il est évident que cette personne est prise de pulsions meurtrières plus... psychotiques. Il ne s'attaque plus seulement à des personnes précises dans l'ombre de la nuit. Ce tueur n'en a plus rien à faire des dommages collatéraux. Continua Kunikida. »
Atsushi entrouvrit la bouche, choqué par la dernière attaque. Il pouvait même ressentir des frissons traverser son échine. Un long silence s'installa dans le bureau. Mais il fut très rapidement interrompu par le claquement d'une porte et un sifflotement enfantin provenant d'une seule et unique personne, Dazai. Il s'installa sous le regard jugeur de ses collègues.
« Quoi ? Moi au moins je sais qui est le Diable. Exclama t'il d'une voix naïve.
— Comment ça ? Tu es au courant ? Demanda Kunikida.
— Bien sûr, pour commencer votre tueur est en réalité une tueuse. Et c'est une petite prodige du tir. Continua Dazai, s'affalant dans son fauteuil.
— C'est donc... la femme sans pouvoir ?! Demanda Atsushi avec surprise. »
Dazai hocha de la tête puis se leva attraper un dossier dans une étagère derrière. Il le jeta sur la table puis se rassit, affichant un sourire narquois.
« Bien sûr, j'ai mené ma petite enquête de mon côté. Nous avons donc pour suspecte numéro un, Tooru Koharu, une jeune femme de 22 ans. Anciennement elle était commandante au sein de la Mafia Portuaire, mais elle fut exilée pour trahison. Expliqua calmement le brun.
— Sérieusement ? Elle était commandante, sans avoir de pouvoir ? Demanda ironiquement Yasano.
— Oof... Tu devrais la prendre au sérieux, ça doit être la meilleure tireuse de la nation si tu veux tout savoir. Répondit Dazai. »
Kunikida tapa du poing puis attrapa les quelques papiers éparpillés sur la table.
« Elle doit bien avoir une faille cette fille. Cette Koharu doit bien avoir des parents, depuis combien de temps était-elle dans la Mafia ? Tu n'avais déjà connu auparavant ? Demanda le grand blond.
— La Mafia est grande, j'avais mes propres troupes à l'époque. Et puis, j'avais d'autres occupations. Mais bon, j'en connais un qui aura des choses à me dire. Dit-il en haussant des épaules. »
Dazai était accompagné de son fidèle collègue, Atsushi. Tous les deux marchaient aux alentours des quartiers généraux de la Mafia. L'un avait l'air habitué, l'autre semblait un peu plus angoissé.
« Tch... Dazai. »
Le grand brun se retourna puis tira la langue bêtement. Il fit face à un petit rouquin qui tenait dans sa main un verre de vin.
« Raconte moi tout sur la douce Koharu, son passé plus particulièrement. »
Assiégé sur son siège en cuire, buvant son verre de vin, Chuuya jeta des coups d'œils furtifs vers la porte. Puis il vint s'appuyer contre son bureau, entremêlant ses doigts.
« Koharu, mon ancienne partenaire. Avant d'être promue, elle était une simple soldat au seins de mes troupes.
— Mais encore ? Reprit Dazai, l'air ennuyé.
— Laisse moi finir abruti ! Son père était militaire, commandant des armées japonaises, dès son plus jeune âge elle a été formé au tir. Mais sa famille l'a vendu à la Mafia, Mori avait fait une offre capable de régler leurs grands soucis financiers. Elle n'avait que quinze ans.
— Sa famille est-elle toujours en vie ? Demanda Atsushi, fasciné par l'histoire.
— Aucune idée. Elle a été promue lieutenant à dix-neuf ans puis commandante à vingt ans. »
Dazai afficha un large sourire sournois, avant de se retourner brusquement vers la porte. Il claqua soudainement des doigts, rappelant Atsushi.
« Merci pour ces précieuses informations, à bientôt Chuuya. »
Atsushi se dépêcha de poursuivre son partenaire, l'air légèrement déconcerté. Chuuya s'affala sur son siège, la mine sombre. Était-ce une bonne idée d'avoir raconté ce passé encombrant ? Voulait-il vraiment faire chuter son ancienne amie ?
Au même moment, une rouquine contemplait l'océan. Les gens passaient tout autour d'elle, mais n'avaient absolument aucune idée de qui elle était. Des cernes creusées dévoilaient la fatigue des nuits blanches, les nombreuses entailles de ses ongles plantés dans sa paume illustraient sa perte de contrôle. Il lui arrivait parfois d'avoir des remords. Mais elle était emprisonnée par un sentiment incontrôlable, une tempête qui détruisait en elle tout ce qu'il lui restait d'humanité. Koharu n'était que l'ombre d'elle-même. Là assise sur ce banc, elle avait l'air d'une jeune femme, tout à fait normale et saine d'esprit. Mais se cachait sous son blouson son plus beau calibre automatique.
Tue.
Tue.
Tue.
Tue les tous.
Des coups de tonnerres retentissaient, c'était une grande tempête qui s'éveillait. Les gens couraient pour se mettre à l'abris.
