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Se retournant dans ses draps, Michel n'arrivait pas à dormir. La veille, il avait évité tout regard avec l'extérieur. Il avait été fort. Cette nuit, il avait le pressentiment qu'il allait céder.

Il sortit de son lit et risqua un discret coup d'œil. La demoiselle était au rendez-vous.

Michel fut alors pris de courage. Sans contrôler ses pieds, il ouvrit la porte de sa chambre, descendit les escaliers et sortit dehors.

Il y avait un vent léger, on était bien. Le ciel était nuageux.

Il mit ses mains dans ses poches, monta sa capuche sur sa tête et avança vers la jeune fille.

Elle était assise sur le trottoir, comme le premier soir. Michel calcula environ 10 mètres de distance entre eux. Il continua à avancer.

5 mètres. 3 mètres. 1 mètre.

Il s'assit.

Michel se tourna vers elle. Cette dernière avait les cheveux bruns, aux épaules. Elle fixait le ciel avec une intensité discernante.

Levant les yeux également, Michel ne vit aucune étoile. Les nuages cachaient les galaxies. Il avait l'impression de se trouver dans une gigantesque bulle d'oxygène.

C'était silencieux dehors. Michel pensa soudain au lampadaire. Il ne l'avait même pas remarqué. C'était si différent de le voir clignoter de proche. Il ne le voyait plus de sa fenêtre, il le voyait tout près de lui.

-Je m'appelle Ava. Et toi?

Michel fut ravi d'entendre sa voix. Elle était grave, profonde, comme remplie de souvenirs douloureux.

Il sentait son regard sur lui et il voulait lui dire son prénom, vraiment, mais il n'arrivait pas.

Il se leva d'un coup sec et rentra chez lui.

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