Papillotement

13: La vérité

Elle le vit arriver. Il marchait très rapidement et la regardait avec cette même intensité.

Ava serrait fort le bras de son ami. Il le remarqua et mit un bras protecteur sur ses épaules. Il était le seul parmi ses camarades au courant de sa situation.

Son ami lui glissa à l'oreille d'essayer le plus possible d'agir comme si elle s'en fichait.

-Ava? Michel dit avec sévèreté.

Elle leva les yeux vers lui. Se concentrant de son mieux, comme son psychologue le lui avait fortement conseillé, pour avoir un regard inexpressif.

Éloïse demanda ensuite si Ava connaissait le jeune garçon.

Ava regarda une dernière fois Michel, ce garçon aux yeux d'un bleu rappelant l'océan, ce garçon si...

-Non, dit-elle fermement.

Elle en avait fini avec lui. C'était à d'autres de s'occuper de son cas.

Michel recula, les pieds paraissant lourds. Ava eut un coup au coeur. Quand il fut parti, son ami la félicita.

***

-Mademoiselle Ava, voulez-vous bien vous asseoir, dit M. Lapierre.

La brune avait les mains moites et le coeur battant.

-Commencez par me dire comment s'est déroulée votre journée? Avez-vous croisé M. Roy aujourd'hui? Prenez votre temps.

Ava avait les yeux baissés vers son jean. Elle se frotta les mains dessus et commença à parler.

-Oui, j'ai croisé Michel.

Silence.

-J'ai fait comme vous me l'aviez dit... Je l'ai regardé comme si je ne le connaissais pas.

-Parfait, dit le psychologue.

Ava ne dit rien. Elle attendait que Lapierre lui pose des questions.

-Vous savez, vous êtes en sécurité maintenant. Des agents ont passé la journée chez lui à expliquer la situation à ses parents. Michel Roy est probablement avec eux en ce moment même.

-Monsieur, Michel comptait pour moi. Il était malade, certes, mais je l'appreciais.

-Non, c'est ici que vous avez tort Mademoiselle. Michel a un fort problème. Vous pensez ressentir des sentiments, mais croyez-moi, ce n'était que manipulation. Vous êtes encore sous son charme.

-Vous ne comprenez rien! répliqua-t-elle.

-Non. Écoutez-moi, Ava.

M. Lapierre s'approcha d'Ava et leva les manches de la jeune fille.

-Voyez-vous ses ecchymoses? C'est Michel qui vous les a faite. Ce petit salopard a réussi à vous embobiner. Mais nous ne le laisserons pas gagner, croyez-moi.

Ava tremblait. Elle savait qu'il disait la vérité.

-Ce sont ses yeux...