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Le samedi, il pleuvait. Michel observa les dessins de craies se transformer en feux d'artifice, puis ils ont fini par totalement s'effacer, ne laissant qu'une mare d'eau colorée.

Il continua à pleuvoir. Michel crut qu'Ava ne viendrait pas.

Elle se trouva tout de même dans la rue, aux côtés du lampadaire.

Michel courut vers elle, avec un parapluie.

-Nos dessins ont disparu, Ava s'exclama.

-Oui, Michel répondit par-dessus le bruit de la pluie.

Un éclair se fit entendre. Michel grelottait. Ava, elle, souriait.

Elle laissa Michel sous le parapluie et se positionna dans le milieu de la rue.

Michel fut d'abord inquiet, mais Ava se mit à danser, bras levés, et sautait, faisant revoler de l'eau sur Michel.

Il était déjà tout mouillé, il décida donc de laisser tomber le parapluie et de se joindre à Ava.

Ensemble, ils dansèrent et rirent aux éclats.

Le tonnerre grondait fort, c'était le déluge, mais tous les deux, ils se sentaient forts, invincibles.

Ava commença à crier et à tourner sur elle-même. Michel sautait si haut qu'il avait l'impression de voler.

Les gouttes ruisselaient sur le visage de Michel. Il était content qu'il pleuve, car sinon Ava aurait vu qu'il pleurait. Il pleurait de joie!

Il observa Ava, qui avait la tête levée vers le ciel. Il s'approcha doucement d'elle.

Elle baissa alors la tête, lui sourit.

Michel se rapprocha plus, plus près. Ils étaient si proches qu'il pouvait compter ses taches de rousseur. Il voyait la prunelle de ses yeux, ces yeux si beaux. Son cœur battait la chamade.

Il posa ses lèvres contre les siennes et ferma les yeux. C'était un baiser tendre et langoureux. La pluie s'abattait sur leurs corps.

Michel aurait voulu que ce moment dure une éternité.

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