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Les adolescents arrivèrent en même temps ce soir-là.

-Hey, murmura Michel.

-Hey.

Ava restait debout, les bras ballants. Michel fit de même.

-Ça te dit ce soir on parle? proposa Ava.

-Ok..., répondit Michel.

-J'ai toujours voulu être une jeune fille sage, mignonne et studieuse. Enfin, à une époque je l'étais vraiment...

-Qu'es-tu maintenant?

-Je n'en sais rien.

Michel regarda Ava. Ses cheveux si bruns. Ses yeux si bruns. Ses jolies lunettes carrées.

-Tu es si belle...

Ava fixa Michel à son tour.

-Oh... Merci.

Le jeune homme rougit. C'était sorti un peu tout seul. Il était content de l'avoir dit, car c'était la vérité.

-Tu sais, des fois j'ai l'impression d'être comme ce lampadaire, s'exclama Michel.

-Qu'est-ce que tu veux dire?

Michel respira un grand coup.

-Je ressens le côté abandonné. Un instant, je me sens fort et heureux, grand et puissant. Puis, quand je me retrouve dans une situation qui m'angoisse, je perds toutes mes qualités. C'est comme si le vide, le noir, m'absorbait. Je me perds carrément moi-même, au fond. Et alors je me réveille soudain, perdu et amnésique. Je me sens faible, sachant qu'une prochaine vague de noirceur arrivera bientôt. J'ai juste l'goût de m'enfuir. Quand je regarde ce lampadaire, ça me rassure. J'ai l'impression de tout lui transmettre, de me débarrasser de ma peine et de ma douleur.

Ava avait les yeux grands ouverts. Elle respirait fort.

-Je comprends... Mais ce soir, on ne fait que parler, hein?

PapillotementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant