Chapitre 7

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Talia

Dès que je rentre à la maison, je me change pour aller danser. Je profite que Léonore soit à Paris pour danser comme je le souhaite. Pas de classique avec des chaussons qui me broient les pieds, ni de critiques acerbes de mon acariâtre grand-mère au programme. Je fais ce dont j'ai envie ; à savoir bouger mon corps sur une musique de Sia, « Angel by the Wings ».

Lorsque je danse un autre style que le classique, j'oublie tout ce qui m'entoure. Je suis libérée de tout complexe et de toute peine et souffrance. Je vis, quand je danse. Je ne sais pas très bien expliquer ce que je ressens, mais dès que je finis une chorégraphie ou un entraînement, je me sens détendue, envahie par une multitude d'endorphines.

Si je ne danse plus, je meurs. Il n'y a qu'à travers la danse que je parviens à m'exprimer et à montrer ce que je ressens. Sans elle, je ne suis qu'une coquille vide, un puits sans fond et jamais satisfait ou comblé. La danse est mon oxygène.

Petite, je suis tombée amoureuse de la danse classique lorsque j'ai regardé une vidéo d'une représentation de ballet londonien où la plus belle des ballerines au monde se produisait. Je savais que je voulais être comme elle. En faisant du classique, je me rapprochais un peu plus d'elle. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour lui ressembler un peu.

Mais aujourd'hui, je ne suis plus sûre de vouloir être une ballerine. En grandissant, cette discipline a fini par me sortir par les yeux, certainement à cause de ma grand-mère. À présent, je veux pouvoir danser et me sentir libre. Ce n'est pas le cas quand je répète avec la tortionnaire.

Je me sens comme un animal en cage qui lutte pour en sortir, mais n'y parvient jamais.

À New York, j'ai découvert d'autres genres qui mont énormément plu. J'ai adoré danser sur du contemporain, du modern jazz et même faire des claquettes. Pour une fois, je suis sortie de ma zone de confort et, bon sang, quest-ce que ça m'a fait du bien ! La danse ne s'arrête pas à un genre et tous se complètent pour former la plus merveilleuse des chorégraphies.

Vers vingt-deux heures trente, je me décide à aller dormir. Je n'ai pas envie que mon père me surprenne. Il n'apprécie pas que je danse en dehors des entraînements imposés par Léonore.

Lui aussi pense que tout ça n'est qu'un passe-temps. Les chiens ne font pas des chats après tout. J'éteins les lumières de la salle, prends ma bouteille d'eau et sors. Pour rejoindre ma chambre, je dois traverser le jardin entier, ce qui me permet de récupérer et de reprendre mon souffle tranquillement. La nuit est atrocement fraîche pour un mois de septembre, peut-être que j'aurais dû prendre une veste.

Une odeur étrange flotte dans les airs, pas seulement de la fumée, quelque chose de plus exotique. J'ai déjà senti cette odeur dans la semaine ou même en soirée. Du cannabis.

Soudain, j'entends un gros plouf. Quelqu'un a plongé dans la piscine.

J'avance doucement lorsque je vois, sur un pavé du chemin qui mène à la piscine, un joint à peine fini. Je comprends que Roméo est là. Qui d'autre fumerait du cannabis ?

Décidée à ne pas le croiser trop longtemps, je presse le pas en baissant les yeux. Au fur et à mesure que j'avance, je découvre un tas de vêtements éparpillés au bord de la piscine. Je m'arrête net quand je marche sur ce qui semble être son caleçon. Il n'est quand même pas...

Oh, bordel !

Je ne résiste pas à l'envie de jeter un il vers la piscine. La tentation est trop forte.

Oh, Put !

Il est nu. Totalement nu. Il nage le cul à lair, et bon sang, quelle paire de fesses !

Upside Down (PUBLIEE AUX EDITIONS ADDICTIVES)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant