Chapitre 4

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Talia

Je finis par rentrer à la maison en fin d'après-midi. Apparemment, Sofia a passé des heures à cuisiner. Grand bien lui fasse. Elle a surtout mis une sacrée pagaille. Quand Hector va venir demain, il ne va pas être ravi de voir que tout a été dérangé. Notre cuisinier est assez maniaque et organisé, et sa cuisine, c'est son endroit.

La seule bonne nouvelle concernant ce repas est que ma grand-mère n'y assistera pas. Mme Bellerive a un dîner important avec un politicien. Elle tente de faire entrer mon père dans le monde de la politique espérant qu'un jour il devienne le maire de la ville. Ses ambitions pour lui nont aucune limite et elle est prête à tout pour qu'il y parvienne.

Mon père en futur Sarkozy, non merci !

Léonore a beau être absente ce soir, elle m'a sorti une tenue de nonne pour ce fichu dîner. Évidemment, la robe est ample pour cacher toutes les « formes » qu'elle déteste tant. Je pourrais mettre une autre tenue, mais je suis certaine qu'elle lapprendra et me le fera payer. Je n'ai pas l'âme d'une rebelle, j'obéis pour ne pas avoir de problème.

Je ne suis pas Roméo.

Lorsque j'arrive dans la salle à manger, je suis épatée par tout ce qua préparé Sofia. La table est tellement remplie qu'elle pourrait nourrir une équipe de rugby entière. L'odeur du poulet au citron et aux olives m'ouvre l'appétit, beaucoup plus que la viande rouge qu'elle a cuisinée pour faire plaisir à Jules. Mon frère aîné déteste le poulet et fait son caprice pour avoir de la viande rouge à chaque fois qu'il vient dîner à la maison.

Quel con.

J'aurais préféré qu'il ne soit pas présent ce soir. Jules est loin d'être un frère aimant. Je sais déjà qu'il va se montrer ignoble avec moi. C'est ce qu'il fait sans arrêt. Rabaisser les autres lui donne l'impression d'être puissant, alors qu'il ne vaut pas mieux.

Je m'installe à ma place. Sofia me lance un sourire chaleureux, tandis que je force le mien. À voir les tenues de mon père et celle de la belle brune, je comprends le choix de la mienne. Elle porte une robe noire moulante, très classe, qui a sûrement coûté plus cher que mes études. Mon père, lui, est en chemise sur mesure et pantalon de costume. Je reconnais qu'ils sont bien assortis.

Papa et Sofia sont installés chacun en bout de table, Jules vers notre père. Le « prince » Roméo n'est toujours pas arrivé. À mon avis, il ne va pas venir du tout. Il est certainement déjà en train de cuver dans un bar ou en pleine bagarre.

C'est son quotidien, après tout.

– J'espère que le dîner vous plaira, j'ai cuisiné selon vos goûts, nous informe Sofia en souriant.

Elle a l'air stressée comme si mon affection pour elle se jouait sur ce dîner. En quelques semaines, je lui ai à peine adressé la parole. Je n'ai pas envie d'apprendre à la connaître. Je ne sais pas pourquoi, mais elle ne m'inspire pas confiance.

Au moins, je ne peux pas lui reprocher de ne pas faire d'efforts avec nous.

– Ta grand-mère ma donné une liste des aliments qui te sont interdits. Aucune viande, aucune protéine, aucun...

– C'est très gentil, Sofia, la coupé-je. Mais je sais ce que je dois manger, je n'ai aucune liste à respecter.

Léonore commence sérieusement à m'agacer avec toutes les restrictions qu'elle m'inflige. Elle ferait mieux de s'occuper de son spa, son école de danse classique ou son hôtel de riches !

– Je prendrai volontiers du poulet, dis-je en lui tendant mon assiette.

L'Italienne lance un regard interrogateur à mon père, qui acquiesce favorablement à ma requête. Sofia me sert ce que j'ai demandé en s'assurant qu'aucune graisse n'est présente sur mon bout. Je suis sûre qu'elle doit être inquiète que ma grand-mère l'apprenne et le lui reproche par la suite.

Upside Down (PUBLIEE AUX EDITIONS ADDICTIVES)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant