Upside Down (PUBLIEE AUX EDITIONS ADDICTIVES)

Chapitre 2

Roméo

Je suis déchiré.

Encore une fois. Je ne compte plus le nombre de soirs où je me suis retourné la tête pour échapper à ma misérable existence. C'est la seule solution que j'ai trouvée pour oublier l'endroit où je vis ; l'enfer.

Habiter dans cette immense baraque avec les Bellerive me tue à petit feu. Je les déteste tous. Ces riches se prennent pour les rois du monde, surtout Jules, l'aîné des enfants. Il se croit supérieur à tout le monde parce qu'il roule en Porsche. À chaque fois qu'il rend visite à sa famille, il se pavane dans la maison comme si elle lui appartenait.

Tout me fait gerber dans cette famille. Si tu n'as pas de fric, tu ne vaux rien pour eux.

Je ne comprends pas ma mère. Comment a-t-elle pu tomber amoureuse de ce type qu'est Jonas Bellerive ? Il est tout l'opposé de mon père. Il n'y a rien de gentil chez lui, la générosité ne le définit pas, bien au contraire. Cette famille pue le fake et ma mère ne voit rien. Ou alors, elle ne veut pas voir.

Qui renoncerait à une vie de château où largent coule à flots ? Certainement pas Sofia Castillon.

Je regrette ma vie d'avant, celle dont les Bellerive ne faisaient pas partie. Surtout, je regrette que mon père soit parti avec cette pétasse de Lexie à Paris pour sa carrière d'actrice. Elle ne m'inspire aucune confiance et elle me déteste.

Malheureusement, il est fou amoureux de sa jeunette de 28 piges et je ne peux pas me mettre en travers de son bonheur, je lai assez fait souffrir par le passé. C'était soit gâcher sa vie, soit partir avec ma mère.

Me voilà donc à vivre avec des enfoirés jusquà ce que j'obtienne mon diplôme. Comme si le bac allait m'aider pour l'avenir !

Je devrais être heureux pour ma mère, surtout après tout ce que notre famille a vécu. Enfin, une famille qui s'est dissoute quatre ans plus tôt. Après son divorce d'avec mon père, ma mère a cru ne jamais retrouver quelqu'un et elle s'en foutait royalement.

Mais elle est tombée sur ce con d'avocat, le richissime Jonas Bellerive. Jackpot pour Sofia Castillon. Le bonheur est revenu ! ! Je pense qu'elle l'aime, mais je crois que le fait qu'il possède autant d'argent la plus attirée que le reste.

Dans cette maison de fous, le seul que japprécie réellement est Hector, le cuisinier de la famille. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi gentil. Sa douceur compense presque ma venue en enfer. Lui au moins ne s'est pas fié aux rumeurs qui courent sur moi. Ce n'est pas comme la pimbêche qui vit au même étage que moi.

Talilah Bellerive, alias la Princesse de glace, a tout de l'archétype de la bourge coincée et prétentieuse. Elle pète plus haut que son cul parce que Madame vise l'Opéra de Paris. Quelle merde. Je n'ai jamais compris pourquoi les nanas adoraient ce style de danse, c'est d'un ennui !

Je préfère de loin les genres urbains comme le breakdance ou le hip-hop. Eux au moins parviennent à embraser une foule. Je ne crois pas que Miss Tutu soit capable de me provoquer la moindre émotion en dansant.

Si insipide !

Chaque soirée, je me casse de cette baraque. La plupart se finissent dans le lit d'une nana sans intérêt ou en bagarre avec de parfaits inconnus. J'ai juste besoin de me défouler et je n'ai rien trouvé dautre qu'utiliser mes poings.

Voilà ce que je suis devenu ; un pauvre type violent qui boit trop, baise et qui est accro à l'herbe. Si mon père me voyait, il m'arracherait la tête. Et puis merde, il n'est pas là, il préfère batifoler avec une blondasse siliconée et se fout bien de son fils.

Qu'il aille se faire foutre !

Encore une fois, je rentre en pleine nuit dans un état lamentable. Ce soir, j'ai dragué la meuf d'un pauvre naze juste sous son nez pour le provoquer. Je l'ai même embrassée jusqu'à ce que je sente son poing dans mon nez. La nana avait l'air d'adorer ma langue, elle maurait ouvert les cuisses sans aucun souci.