VINGT-ET-UN ; ABANDON

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Plusieurs jours se sont écoulés sans nouvelles de Polis. Lorsque la voix de Clarke s'est exprimée à travers le talkie-walkie longue distance, j'ai presque sauté sur l'appareil pour lui répondre. John, Raven, Emori et les autres me fixaient avec de grands yeux fatigués et pleins d'espoir.

- J'aimerais parler à Kodaline en privé. Annonce Clarke.

Mon regard croise celui de John. Que nous discutions en privé ou non, il sera forcément au courant puisque je lui réciterait la conversation en détail. Avec le temps, Clarke devrait savoir que Murphy est moi, et je suis Murphy.

En entrant dans le bureau de Becca, je ferme la porte derrière moi.

- On est seule Clarke, balance tout.

- J'ai écris la liste. Et tu es dessus.

J'attend qu'elle poursuive, mais elle n'en fait rien.

- Et donc ?

- Murphy n'y est pas.

Je pris une grande inspiration. C'était prévisible de la part de Clarke Griffin. Et il est probablement prévisible de ma part de décliner l'offre. J'enfonce le bouton rageusement, et déclare :

- Tu sais quoi Princesse ? J'sais que tu fais de ton mieux pour sauver l'monde, mais j'pars pas sans John. Le gosse que j'ai dans l'utérus grandira pas sans père. Et puis j'ai pas confiance en votre bunker, j'irais pas. Merci Clarke, mais non merci. Laisse ma place et celle de mon gamin pour deux autres personnes qui seraient utiles et seraient heureuses de survivre.

J'attendis sa réponse.

- D'accord je comprend. Pourrais-tu demander à ma mère et à Jackson de nous rejoindre à Polis ? Leurs places les attend. Raven va nous rejoindre plus tard.

- Pas d'problème, Cap'tain.

 ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄

Bellamy, Clarke, Emori, Monty, Harper et une native, Echo, nous avaient rejoint en camion au laboratoire. Il ne restait plus que Raven, John et moi sur les lieux. Pramfaya ne tardait plus ; tout les clans s'étaient réunis au bunker, se disputant les places restantes à l'aube de la seconde apocalypse. Nous n'avons plus le temps de faire demi-tour.

Raven peut nous renvoyer sur l'Arche. Nous renvoyer chez nous. C'est notre seule option.

Bellamy s'est isolé dans le bureau afin de faire ses adieux à Octavia. Je crois que Clarke l'y a rejoint. Nous autres, nous observons Raven travailler, impuissants. Le grand écran du labo diffusait la vue sur Polis. Dehors, les nuages s'assombrissaient : tout devint noir.

- Clarke, Bellamy ! Descendez voir ! Appela John.

Il a comprit que c'était le grand moment. Celui où les gens encore à l'extérieur allaient mourir. Nos deux amis eurent à peine le temps de nous rejoindre que le Pramfaya décimait déjà Polis de ses radiations mortelles. La tour fut presque réduite en cendre. Echo avait l'air dévastée. Pour une Azgeda, c'est assez inquiétant. Ces gens-là ne reculent devant rien, ne craignent que le déshonneur. Et pourtant, je jurerais qu'elle eut chassé une minuscule larme avant qu'elle ne coule.

- La vague de radiation accélère. Annonce Raven après que l'écran n'affiche plus que du noir, la caméra détruite.

Elle parlait si vite que je n'en compris que la fin, et encore, j'étais incertaine de ce que cela pouvait signifier.

- ... en gros, on a quatre-vingt-dix minutes pour effectuer les contrôles, ramener le générateur à oxygène du phare, transformer un cockpit pour deux en cockpit pour huit et trouver assez de nourrite pour pas crever de faim.

(2) PARADISE | j. murphyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant