Un mariage de convenance

Chapitre 12

"Merlin, tu es enfin là. Ça fait une éternité que je t'attends."

Draco fit la moue. Il tira pratiquement Hermione à l'intérieur du wagon.

Elle s'assit avec lassitude et il put voir rapidement qu'elle était bouleversée.

"Qu'y a-t-il ?"

"Tu ne m'as pas dit que ton père était dans ce train," dit-elle.

Draco sembla inquiet.

"T'as-t-il dit quelque chose ? Je suis désolé, j'aurais dû te le dire, désolé."

"C'est rien," soupira-t-elle.

"Tu n'es pas resté avec lui tout ce temps, si ?" demanda Draco.

"Grand dieu, non !"

Hermione lui lança un regard tourmenté.

"J'étais avec Alice. Je t'ai dit qu'elle n'aimait pas les voyages."

Hermione posa son sac sur le sol et s'avança vers la fenêtre. Elle l'ouvrit, la laissant s'ouvrir totalement, afin que le vent souffle dans ses cheveux. Elle laissa retomber ses deux bras, ferma les yeux et respira profondément.

Draco pensait qu'elle semblait si belle debout devant lui. Il était horrifié. Était-il vraiment tombé amoureux d'elle seulement en deux jours ? Le soleil brillait à travers la vitre, éclairant le compartiment du train, et jouait avec les reflets dorés dans ses cheveux. Quelque part, le seul fait qu'il remarque qu'elle avait des reflets dorés lui fit comprendre qu'il était dans un gros, gros pétrin.

Il fut choqué. Dans ses propres mots : fou. D'amour ? Peut-être pas encore, mais très, très proche. Il aimait l'embrasser et il voulait le faire à nouveau. Il aimait passer du temps avec elle. Il pensait assez à elle pour être prêt à faire un vrai mariage avec elle. Ça devait dire quelque chose. Plus important encore, elle lui avait fait totalement oublier la femme mystérieuse.

Il n'avait rien prévu de tout ça quand il avait suggéré, hier, qu'elle puisse faire semblant d'être se fiancée, mais parfois des bonnes choses arrivent à des personnes mauvaises quand ses dites personnes s'y attendent le moins. Il se demanda si elle était une bonne amante. Était-elle sauvage, passionnée, ou encore inhibée ? La comparait-elle à son amante masquée ? Il comparait tout le monde à elle. Il ne voulait pas comparer Hermione à elle. Il voulait désirer Hermione plus qu'il ne désirait la femme mystérieuse. Serait-ce possible ?

Elle le regardait maintenant, le soleil derrière elle, le vent passant par la fenêtre ouverte soufflant dans ses cheveux. Il lui tendit la main et, comme s'ils étaient vraiment amoureux, elle la prit sans hésitation. Elle s'assit à côté de lui.

"N'avais-tu pas une question, ou un arrangement à me proposer aujourd'hui ?"

Il porta sa main à sa bouche et lui baisa légèrement les doigts. Il plaça leurs mains enlacées dans un espace entre eux.

Où était donc ce fameux courage quand elle en avait le plus besoin ? Elle ne savait pas par où commencer.

"Draco, qu'est-ce qui ce passera quand nos vacances à Whitehall seront terminés ? Quand Alice et moi nous serons retournés à Londres ?"

Il fronça les sourcils.

"Comment ça ?"

"Qu'est-ce qui se passera pour toi ? Diras-tu à tes parents que nous resterons qu'amis ? Que nous nous sommes disputés et avons mit fin à notre engagement ? Que c'était faux tout ce temps. Puis, que ferais-tu ? Tu recommenceras au début ? Le temps est compté pour toi, tu sais ?"