Les faisceaux lumineux

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Sans savoir pour quelles raisons, mais le jour de la soirée d'Élias, Eugénie avait senti qu'il allait se passer quelque chose. Qu'il soit positif ou négatif, un événement allait arriver et sûrement changer le cours des choses, en particulier dans leur relation.

Dans sa tête, son ex-copain l'avait invitée pour une raison et ce n'était pas par amitié. Elle avait entièrement conscience qu'ils ne pouvaient pas faire copain-copain sachant qu'ils étaient sortis ensemble plus d'un an, qu'ils s'étaient embrassés, qu'ils avaient couchés ensemble et que par conséquent ils s'étaient vus nus l'un l'autre. Toutes ces choses faisaient que ce n'était pas possible pour eux d'être amis. Sans compter qu'Eugénie était encore amoureuse de lui et qu'elle ne se voyait pas être une simple amie pour lui. C'était tout ou rien.

En suivant ses intuitions, la blonde avait sorti le grand jeu. Pas de robe, mais une tenue qu'Élias aimait particulièrement. Eugénie avait enfilé un short en jeans et des collants, elle savait très bien que ça faisait plaisir à Élias et qu'il allait craquer ou du moins que ça n'allait pas lui passer au-dessus. Elle savait être maline quand il le fallait, c'était un de ses talents cachés et ce soir-là, elle avait été très maline.

Un peu de fard à paupières, des paillettes sur les joues et tout le tralala et Eugénie avait enfilé ses converses dans la salle de bain. Elle s'était regardée une nouvelle fois dans le miroir et c'est de cette façon elle s'était sentie ridicule. Pourquoi faire ça alors qu'Élias n'en avait strictement rien à faire ? Mais ce n'est pas pour autant qu'elle s'était démaquillée. Un petit sourire devant le miroir pour faire bonne figure, voilà comment chasser ses mauvaises pensées.

En un coup de vent, Eugénie avait pris avec elle son sac en bandoulière dans sa chambre, elle avait éteint toutes ses lumières y compris sa guirlande lumineuse et elle avait descendu les escaliers pour mettre sa veste en jeans. Pour son plus grand bonheur, personne n'était à la maison ce soir-là alors elle n'avait pas été dans l'obligation de dire où elle allait.

À peine 2 minutes après avoir claqué la porte d'entrée, elle était déjà devant chez Élias. Son cœur battait plus vite que la normale, elle se demandait si c'est Élias qui allait lui ouvrir la porte. La réponse était non, ce n'était pas lui, mais Chloé. Quelle chance. Malgré cela, Chloé n'avait fait aucune remarque en la voyant sur le perron.

La porte avait claqué dans son dos, Chloé avait disparu et Eugénie avait lentement avancé dans la maison en tenant la bandoulière de son sac en faux cuir marron clair. Toutes les lumières étaient éteintes, la maison était seulement éclairée par des guirlandes lumineuses et des faisceaux de lumière multicolores et des étoiles tournaient sur les murs. La blonde reconnaissait bien les soirées d'Élias, toujours la même ambiance et en général, tout le monde les appréciait.

Il était 20 heures et quelques, il n'y avait pas encore beaucoup de gens et Eugénie connaissait très peu de personnes qui étaient déjà présentes. Tout ce qu'elle voulait, c'était voir Élias, mais visiblement, il n'était pas dans le salon, alors elle avait continué de marcher sur un fond de musique qui changeait à peu près toutes les 5 secondes. Les faisceaux lumineux faisaient briller les paillettes qu'Eugénie avait sur les joues et les pommettes, elle était particulièrement jolie comme ça et Simon qui était dans un des canapés l'avait bien remarqué. Il avait croisé son regard, mais rien de plus. Elle était trop occupée à chercher Élias pour réaliser que le dieu vivant qu'était Simon était dans la même pièce qu'elle.

Eugénie avait fini par remarqué qu'il y avait de la lumière sous la porte de la cuisine. Elle s'en était approchée, puis elle avait poussé la porte avant de découvrir le petit groupe qui était dans la cuisine. Chloé qui lui avait ouvert la porte était en train de mettre des chips dans un bol, Émile coupait du saucisson sec à ses côtés pendant qu'Élias, Louis et Mathias fumaient une cigarette assis sur les tabourets de la cuisine. La petite bande s'était retournée et Élias était restée bloquée sur Eugénie. Il portait un simple tee-shirt orange, un jeans et des vans noirs qu'on pouvait retrouver sur au moins 80% de la population.

Émile l'avait dévisagée et il avait soupiré dans son coin, mais tout le monde avait vu sa mauvaise humeur. Elle les avait à peine salués, qu'elle était déjà partie de la cuisine parce qu'elle n'était pas du tout à l'aise face à Émile. En revenant dans le salon, elle avait croisé Alix, mais ils avaient été interrompus dans le début de leur conversation par Élias qui l'avait tirée par le bras. Eugénie avait été très surprise, mais elle l'avait tout de même suivi dans sa chambre.

Ils s'étaient retrouvés très proches l'un de l'autre, Élias avait pu sentir la respiration d'Eugénie contre sa peau et il avait fini par poser ses lèvres sur les siennes. Le cœur d'Eugénie avait à nouveau battu très vite et son ventre s'était comme plié en deux. Élias s'était éloigné de ses lèvres et il s'était assis sur le bord de son lit.

– Viens. Avait dit Élias d'une voix roque.

Eugénie avait réfléchi quelques secondes, puis s'était approchée de lui. Leurs genoux s'étaient entrechoqués et Élias lui avait attrapé la main. Il l'avait attirée contre lui pour qu'elle vienne sur ses genoux, alors elle s'était assise sur son ex, ses genoux étant posés de chaque côté des cuisses d'Élias. Le bouclé avait regardé Eugénie, puis il avait posé ses yeux sur ses lèvres avant de l'embrasser une nouvelle fois. La blonde avait passé une main dans la nuque du garçon qu'elle aimait toujours et son bras autour de ses épaules. De cette situation, elle en avait rêvé encore et encore et cela avait fini par se produire. Elle l'avait seulement réalisé lorsqu'Élias l'avait entièrement déshabillée et qu'il avait eu la tête entre ses jambes.

Eugénie avait tout fait pour faire plaisir à Élias. Cette fois-ci, il n'avait pas eu de panne au plus grand soulagement de son ancienne copine. Il avait fini par enfiler une capote et Élias avait fait l'amour à Eugénie comme jamais il ne lui avait fait.

– Alors, on est ensemble ?

Élias n'avait pas répondu, il s'était contenté de passer une main dans ses cheveux bouclés, allongé à côté d'Eugénie. En n'ayant pas eu de réponse, la blonde avait tourné sa tête vers lui. Leurs yeux s'étaient croisés et il avait senti qu'il n'avait pas le choix que de répondre quelque chose.

– On a juste baisé, ça veut absolument rien dire.

Eugénie avait failli avoir une attaque. Encore une fois, il avait été cruel dans ses réponses.

– Tu m'aimes plus en fait.

– C'est pas ça.

– C'est quoi alors ?

Une fois de plus, il n'avait pas répondu, il était perdu et surtout il n'avait pas envie de se prendre la tête.

– Y'a une autre fille ?

– Peut-être. Ouais.

Et là, elle avait compris qu'il était sérieux. Elle ne s'était pas trompée, il avait bien des vues sur une autre fille. S'il l'avait fait venir ici, c'était uniquement pour se la faire une dernière fois.

Eugénie s'était rhabillée comme une furie. Elle était partagée entre la haine et la tristesse. Élias ne l'avait pas retenue, il s'en fichait. C'était à elle de comprendre qu'il l'avait invitée juste pour ça et rien de plus. Elle avait descendu les escaliers en pleure et comme par miracle, Simon avait croisé son chemin. Il lui avait demandé ce qui n'allait pas, elle n'avait rien répondu et elle avait fini par pleurer dans ses bras. Simon n'avait absolument rien compris, mais il l'avait laissée pleurer sur son sweat.

Eugénie sans ÉliasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant