This holidays

8 🌴

Madrid, Espagne

Nous venons d'atterrir à Madrid. J'ai très faim alors qu'il n'est que 10 heures. Saúl n'a pas dit grand chose mais il semble mieux. Nous mettons nos affaires dans le coffre de sa voiture et montons tous à l'intérieur à nos places habituelles, c'est-à-dire, moi devant et Noah et Josie sur la banquette derrière.

Cette fois, il y a de la musique contrairement à l'allé où nous baignions dans un lourd silence. Saúl chantonne même de temps en temps. Clairement, je pense qu'il commence à comprendre et à accepter la situation. Enfin, c'est peut-être ce qu'il souhaite nous faire croire car je suis persuadée qu'au fond, il va très mal.

J'entends depuis tout à l'heure Josie et Noah chuchoter ensemble. J'aimerais bien savoir ce qu'ils se disent mais ils ne parlent pas assez fort puis, avec la musique, je n'entends rien. Je suis sûr qu'ils sont en train de mijoter quelque chose qui ne va pas me plaire.

En parlant du loup, Noah demande à Saúl :

-« Tu pourrais nous laisser, Josie et moi, en ville car on voudrait passer la journée à se balader et faire du shopping.
- D'accord. Laïla va aussi avec vous ? Demande Saúl en restant concentré sur la route car il y a beaucoup de trafic ce matin.
- Heu...non ! En fait, on voudrait passer la journée que tous les deux. Puis on sait que Laïla est fatiguée donc elle pourra se reposer comme ça ! Répond Josie.
- D'accord. Je vous dépose dès que je trouve une place. » Acquiesce Saúl.

Je me retourne vers mes « amis ». Je les regarde avec un regard noir et eux m'offrent un grand sourire. Je me replace correctement et fixe la route.

J'aime bien Saúl mais quand même. Je n'ai pas envie de passer pour une attardée. Surtout que depuis deux jours, les paroles de Pilar ne font que de se répéter dans ma tête. Je n'arrête pas de me remettre en question. Et pour prendre du recul, je me suis un peu éloignée de Saúl. Enfin, heureusement que nous nous sommes très peu vu après l'enterrement, ça m'a aidé à réfléchir un peu.

Mais il m'a envoyé beaucoup de messages après notre discussion. J'ai dû paraître méchante car je répondais froidement, voire pas du tout. Donc la dernière chose que je veux en ce moment, c'est de rester seule avec lui. En plus, toute la journée.

Je pense qu'ils l'ont fait exprès de nous laisser tous les deux. Ils veulent qu'on se rapproche mais pas maintenant. Ce n'est pas encore le bon moment. Je n'ai pas encore mis les choses au clair dans ma tête.

Saúl se gare sur le bord de la route. Josie m'embrasse la joue et pose sa main sur l'épaule de Saúl pour nous dire au revoir avant de sortir dehors. Noah tape dans la main de Saúl et il m'embrasse sur la tête. Il sort à son tour et Saúl reprend la route.

L'ambiance est assez pesante malgré la musique qui passe dans l'habitacle. Saúl a l'air quand même détendu comparé à moi qui suis un peu gênée. Pour passer le temps, je me ronge les ongles. Ce qui, chez moi, signifie que je suis stressée.

Nous arrivons enfin chez Saúl. Je m'empresse de sortir dehors. Je prends une grande bouffée d'air. J'ai l'impression d'avoir retenue ma respiration tout le long du trajet. Je rejoins Saúl au coffre. Je prends le sac de Josie et le mien puis je me dirige directement à l'intérieur de la maison.

J'enlève mes chaussures. Saúl est sur mes pas. Je monte à l'étage et vais mettre les affaires dans la chambre de Josie avant de finir dans ma chambre.

Je décide de me changer car le pantalon que je porte m'oppresse. J'enfile un short en tissu vert car même si nous sommes en septembre, il fait presque 30 degrés ici et je mets un haut à bretelle gris. Je ne me mets pas de soutien-gorge dessous car je me trouve plus à l'aise sans. En ce moment, j'essaye d'en mettre moins et sans armature car ça me faisait mal. Puis je me sens mieux sans. J'ai l'impression d'être libérée.